Le comptage sur les doigts est-il nécessaire et faut-il l’introduire de façon explicite dans l’apprentissage pour tous les élèves ? Quel est le rôle des fonctions exécutives dans l’apprentissage et en particulier de l’inhibition, dans de multiples facettes du développement du nombre non symbolique et symbolique ? Quel est le rôle des compétences langagières dans l’apprentissage des mathématiques ? Qu’est-ce que le concept d’environnement familial d’apprentissage en numératie ? Quels sont les effets de l’anxiété et du contexte émotionnel sur les performances arithmétiques ? L’intérêt d’une approche stratégique. Les émotions, le math self-concept et la capacité de la mémoire de travail sont-ils susceptibles d’influencer les performances des enfants en mathématiques au début des apprentissages ? Comment les difficultés de résolution de problèmes pourraient être attribuées, au moins en partie, à des difficultés de compréhension des énoncés verbaux plutôt qu’aux traitements numériques ? Autant de questions auxquelles le numéro 180 de la revue ANAE tente d'apporter des réponses.
" Le refus de conceptions dites « pédagogistes », le recours de plus en plus coercitif à la modélisation des pratiques professionnelles, l’orientation professionnelle précoce des élèves et la mainmise du patronat sur la formation professionnelle… bien des sujets permettent de constater qu’au-delà de fondements idéologiques différents, ce sont les mêmes orientations de politique éducative qui sont annoncées. Mêmes convergences quand il s’agit de renforcer l’organisation hiérarchisée de l’école : partisans de l’ordre et technocrates du management en affirment la nécessité". Carnets rouges consacre son numéro 26 aux effets de la droitisation sur l'école publique. " À bas bruit souvent, portée par une vision décliniste du système scolaire, l’extrême droite s’intéresse beaucoup à l’éducation depuis des années. Il s’agit pour le RN de restaurer « l’efficacité du système éducatif1 » alors que « démagogie, laxisme et relativisme privent nos enfants de repères et de valeurs pourtant essentiels à la cohésion sociale et nationale ». Éric Zemmour est en phase lorsqu’il affirme que « nous assistons depuis trop longtemps au délitement de notre système éducatif et à l’effondrement du niveau scolaire des jeunes Français ». Les uns et les autres cultivent une vision totalement mythifiée de l’histoire de l’école sur le mode populiste du « c’était mieux avant", note C Passerieux. " La nostalgie de l'École d'antan est depuis longtemps une antienne, accompagnée le plus souvent par la problématique du déclin de l'École et de sa nécessaire « restauration »", estime Claude Lelièvre dans un article sur les "focalisations réductrices" " Cela a pris de l'ampleur dans les années 1980 et s'est encore développé en ce début du XXIème siècle. La campagne présidentielle de cette année en a été l'illustration, aussi bien pour les savoirs (« les disciplines ») que pour les comportements (« la discipline »)". Erwan Le houx évoque le cas des vouchers qui continuent de planer dans le programme de la droite comme une menace au dessus de lécole publique. Richard Vassakos analyse le cas de Béziers, une ville gérée par l'extreme droite. Paul Devin interroge le devenir de l'éducation civique. " Dans une société démocratique, l’éducation civique ne peut se limiter à l’imposition de normes. Si la transmission de valeurs est une condition de la vie sociale, elle ne peut ni nier la diversité des identités ni refuser la liberté des choix. C’est la capacité d’un jugement raisonné et éclairé par la culture commune qui garantit un libre exercice de la citoyenneté. Or, nombreux sont ceux qui défendent aujourd’hui une conception normative, limitée à l’instruction de comportements".