Auteur(s) : Ange Ansour
Nombre d'élèves concernés : 20
Nombre de personnes impliquées : 10

Etablissement :
Ecole élémentaire Paul Vaillant Couturier
26, avenue Paul Vaillant Couturier 92220 Bagneux

Description
Mes élèves de CM1A, parrainés par une chercheuse du CEA, ont réalisé un diaporama intitulé "En avant les microbes !". L'objectif est de travailler sur le modèle d'un chercheur : les apprentis- chercheurs se penchent sur une question puis présentent le résultat des recherches à la "communauté scientifique" constituée d'autres classes ainsi qu'au Forum des Sciences des 19ième et 20ième circonscriptions (Bagneux, Sceaux, Bourg-la-Reine et Fontenay-aux-Roses). Ce diaporama présente :- l'état de leurs connaissances sur le sujet- un compte-rendu de leurs travaux et de leur démarche scientifique (octobre 2010-7avril 2011).

Objectifs de l'action
- Objectifs disciplinaires : ? répondre aux objectifs du programme en matière d'éducation à la santé ? améliorer les compétences à l'écrit et à l'oral dans le domaine de la maîtrise de la langue : parler et écrire avec clarté et précision pour être compris par le destinataire ? s'approprier une démarche scientifique ? s'initier à la recherche documentaire ? rechercher des informations à la fois dans des textes didactiques et des sources premières ? Reformuler à l'écrit et à l'oral le fruit de son travail ? maîtriser les outils informatiques : recherche sur internet (contenu et iconographie), rédaction et mise en page (texte et image). Objectifs transversaux : ? acquérir une méthodologie de travail ? développer la curiosité intellectuelle et scientifique et bâtir une culture générale ? travailler en classe comme dans un laboratoire : se poser des questions, rechercher, s'informer, recouper les sources, et partager le fruit de son travail avec une "communauté", celle des élèves. ? s'approprier un projet commun à toute la classe ? présenter et défendre son travail ? acquérir une aisance à l'oral et développer la confiance en soi ? connaître un autre public scolaire (école de centre-ville) et favoriser ainsi la mixité sociale grâce au partage des savoirs ? se démarquer d'une vision sexuée des métiers et développer une vision positive de l'accès des femmes aux métiers intellectuels. ? connaître un grand centre de recherche français et des figures de la recherche scientifique française.

Historique
Pendant l'année scolaire 2009-2010, ma classe de CM1 s'est engagée dans plusieurs petits projets scientifiques : - recherche documentaire avec la Bibliothèque des Sciences et de l'Industrie - un parrainage avec l'Observatoire de Paris - participation à l'opération "Ramène ta science" du CEA. A l'issue de cette expérimentation, trois constats se sont imposés avec force : 1) l'interaction avec un chercheur et un travail scolaire basé sur une méthodologie qui s'inspire du mode de fonctionnement d'un chercheur dans son labo sont très bénéfiques pour les élèves dans leurs apprentissages 2) Connaître le large spectre des métiers de la recherche dans une institution comme celle du CEA représente une réelle ouverture pour les élèves issus majoritairement de milieux soit défavorisés soit très éloignés des métiers créateurs ou passeurs de savoirs. Cette action replace les savoirs acquis sur les bancs de l'école dans un processus plus large de création et de transmission des savoirs. Ce cadre élargi semble donner plus de sens au "métier" d'élève aux yeux de mes élèves et de leurs parents. 3) le contenu proposé par l'action "Ramène ta science" du CEA méritait une participation plus "active" et plus construite de la part des élèves. J'ai proposé, dans le cadre du partenariat entre le CEA et le RAR du collège Henri Barbusse, que ma classe soit parrainée par un chercheur du CEA autour d'une thématique relevant de l'opération "Ramène ta science". Cette opération se déroule en deux temps : un chercheur du CEA se déplace dans la classe et présente l'atelier et le thème retenu et quelques jours plus tard la classe se rend au CEA et effectue des expériences. La chercheuse, Vilma Berroca, s'est déplacée dans la classe et a répondu par email aux questions des élèves pour les aider dans leur travail et pour valider leurs hypothèses. Elle les a également accompagné lors des présentations faites aux autres classes. Le pari était que ma classe soit à même de produire un travail fini qui se substituerait à l'intervention des chercheurs dans les classes et qu'elle reproduise certaines expériences lors du Forum des sciences des Blagis le 7 avril 2011.

Descriptif des étapes
Les élèves sont avertis dès le départ que l'objectif premier de leur réalisation était de construire un savoir afin de le transmettre à d'autres élèves. I) Les élèves de CM1A ont participé à un atelier "Atchoum, fais gaffe au microbes" dans le cadre de l'opération "Ramène ta science" mise en place par le service de la communication du CEA. - Travail préalable en classe de défrichage autour du thème des microbes - organisation des questionnements des élèves en 4 grands thèmes (le CEA, la recherche, les microbes et les outils) - Une chercheuse du CEA, Vilma Berrocca, s'est déplacée dans la classe. Les élèves, chacun en charge d'une ou plusieurs questions, ont écouté son exposé et ont échangé avec elle. Ils avaient pour consigne de prendre un maximum d'informations susceptibles de répondre à nos questions. Les élèves ont effectué des prélèvements dans la classe destinés à des cultures dans des boites de Pétri. - Nous avons regroupé nos informations, rédigé les réponses en laissant certaines en suspens en attendant la visite du CEA - La classe s'est rendue au CEA et a suivi deux ateliers : un portant sur les résultats des cultures et un portant sur l'action des levures de boulangerie II) La classe décide de partager le travail sur deux grands domaines : les microbes pathogènes en premier et ensuite les microbes bénéfiques. Les groupes en charge des différentes sous-thématiques sont constitués. - rédaction de comptes-rendus d'expérience et de visite du CEA - Enquêtes de terrain sur les pratiques de l'hygiène à l'école (toilettes, cantine ...) - rédaction de comptes-rendus de l'enquête de terrain - étude de documents didactiques proposés par l'enseignant, recherche documentaire et iconographique autour des microbes pathogènes - échange par email avec Vilma - réalisation d'affichages sur l'hygiène pour les CP. - rédaction de contenu autour des microbes pathogènes - expérience sur un exemple de microbe bénéfique : fabriquer un yaourt : émission d'hypothèses, recherche et échange avec Vilma. - étude de documents didactiques proposés par l'enseignant, recherche documentaire et iconographique et rédaction de contenus autour des microbes bénéfiques REMARQUE : Les groupes mettaient en commun leurs connaissances à l'oral après chaque séance. - réalisation du diaporama - diaporama posté sur le blog de la classe III) La présentation :- entraînement et répétition à l'oral : présenter le travail et pas forcément celui de son groupe, ce qui implique une appropriation de l'ensemble des travaux, savoir mobiliser les acquis pour répondre aux questions (même imprévues) des autres élèves et acquérir confiance en soi et aisance à l'oral. Les répétitions étaient conçues comme une mise en scène. - présentation du travail à une classe de CM2 du RAR - présentation du travail à une classe d'une autre ville (école République de Bourg-la-Reine) - participation au Forum des Sciences des Blagis, réalisation d'affichage, construction de boîtes électriques de quizz et présentation du travail et reproduction d'expériences.

Soutien et support(s)
- Soutien logistique du CEA (parrainage, cars, aide pendant le Forum des sciences et prêt de microscope électronique)- Présence d'une assistante pédagogique pendant toute l'action sur la base d'une heure par semaine.- Soutien et encouragements constants de J.M. Furgerot, coordonateur du RAR.- Soutien et encouragements constants de S. Lemoine, conseillère pédagogique.

Obstacles rencontrés et moyens pour les surmonter
- la durée (octobre 2010- 7 avril 2011) relativement longue pour de très jeunes élèves (entre 9 et 10 ans) ce qui peut donner des moments de découragement et presque de "perte de fil conducteur". L'enseignant doit savoir mobiliser et créer des "moments" intermédiaires pour aider à tenir le long du processus. Toutefois, à la fin, les élèves étaient fiers de mesurer le chemin parcouru et éprouvaient un vif plaisir à se remémorer les différentes étapes et à se les "raconter" tel un récit quasiment initiatique ou une épopée. - Les difficultés étaient surtout liées à la maîtrise de la langue écrite et orale et au manque de culture générale et scientifique des élèves au départ du projet. Le projet en lui-même, sa structure, son objectif et ses exigences ont constitué un formidable moteur pour les élèves.

Bilan de l'action : pour vous, pour les élèves, coût
Pour les élèves : - groupe classe très soudé, les élèves les plus en difficulté ont également apporté leur pierre à l'œuvre commune. - les élèves ont acquis une bonne dose de confiance en soi, même face à un public inconnu et privilégié. Ils en ont tiré une immense fierté. Ils ont une conscience aigue que leurs connaissances sont une "clé".- les élèves ont pris conscience que grâce à un travail de longue haleine "au début on ne savait pas puis maintenant on sait des choses".- Les parents des élèves se sont intéressés au projet. Certains ont fait répéter leur enfant à la maison ...- Les élèves, filles et garçons, sont désormais convaincus qu'une femme peut embrasser n'importe quel métier au même titre que les hommes. "Vilma" est devenue une référence centrale dans la vie de la classe.- les élèves ont acquis une méthode de travail, que j'espère durable- les élèves se servent davantage de la langue écrite et orale avec l'intention de véhiculer un message compréhensible du destinataire. Pour moi : - prouver que des élèves en difficulté et issus de milieux défavorisés peuvent produire un travail de qualité même si c'est coûteux en temps et en énergie.- me conforter dans ma pratique professionnelle (dans la mesure du possible, j'articule mon enseignement, notamment en anglais et en sciences, autour de projets longs).- un projet exigeant dans son contenu mais simple dans sa réalisation et peu coûteux a de bonnes chances d'aboutir - l'envie de repenser le projet dans une collaboration plus étroite avec une autre classe.- la présence d'une assistante pédagogique, Marine Hugues, pendant toute la durée du projet a permis de travailler en ateliers de 10 élèves ce qui est un réel avantage. Ceci est possible parce que l'école appartient à un Réseau Ambition Réussite.

Personnes pouvant témoigner
- Vilma Berroca ingénieur de recherche au CEA, marraine scientifique de la classe- Mathieu Jahnich, adjoint à la responsable communication de la Direction des Sciences du Vivant du CEA -Capucine Romefort, service de la communication de la DSV (CEA)- J.M. Furgerot, coordonateur du RAR- Sylvie Lemoine, conseillère pédagogique- Marine Hugues, assistante pédagogique

Particulièrement collectivités, associations et mouvements impliqués dans le projet
CEA

Transposition du projet
Les piliers du scénario pédagogique de l'apprenti-chercheur sont : améliorer les compétences langagières, éveil à la démarche scientifique (ou autre, l'histoire par exemple), créer un contenu grâce aux TICE pour le transmettre à d'autres et être parrainé par un(e) chercheur(se). De ce fait, tout enseignant peut se le réapproprier même s'il n'exerce pas à proximité d'un centre de recherche parce que le projet fait la part belle aux TICE, à la communication par mail et son coût est insignifiant. Cette démarche est parfaitement transposable à d'autres thématiques et d'autres disciplines.

Motivations pour participer à ce concours
- volonté de partager, de sortir d'un certain isolement- valorisation du travail de mes élèves dont le plaisir m'émeut énormément

Niveau(x)
Ecole Primaire

Discipline(s)
SVT
Lettres