Adresse Email :
Mot de Passe :
Mot de passe oublié? Pas encore inscrit?
 
Forum 2011 > Messages > Forum 2010 : sur un air d'opéra
Forum 2010 : sur un air d'opéra
 

L’innovation, une affaire de femmes ? Après Annie Girard et son école nomade, après Monique Argoualc’h et Intergenr@ations, le grand prix du forum a été attribué cette année à Florence Rebeschini Aulanier.

 

Son projet a été fort remarqué dans les allées du forum pour son ambition et son côté doux dingue. Enseignante en SES, Florence convoque l’art lyrique pour combattre les clichés. Ses élèves de terminale se font librettistes pour traiter de la discrimination. Le compositeur Benjamin Hamon met l’opéra en musique qui devient ensuite un court opéra filmé. Auparavant un travail sur l’art vocal aura été réalisé avec des chanteuses lyriques afin que les élèves puissent se faire interprètes de leur propre création. De son côté, Florence fournit chiffres et données. Elle veille au fil des portées à ce que les composantes du programme de terminale ne soient pas oubliées.

 

Cette idée originale est née d’un hasard. Florence Rebeschini Aulanier a découvert le travail de Benjamin Hamon lors d’une représentation au théâtre du Rond-Point des lauréats du prix Beaumarchais. L’œuvre présentée parlait des SDF sur un ton évitant à la fois le misérabilisme et le folklore. Florence prend contact avec le producteur pour rencontrer le compositeur. De cette rencontre naîtra une première collaboration sous la forme d’une visite dans la classe puis d’un spectacle que les élèves apprécieront beaucoup. Dans le bus du retour, ils reprennent les airs. Florence tenait son idée.

 

Depuis quatre ans, elle prend corps de multiples façons, entraînant dans son sillage une école primaire, un collège, une maison de retraite, franchissant les frontières des générations. Elle a séduit des partenaires précieux : DRAC, Conseil Régional de Picardie, mairies et même des mécènes privés. « Combattre ce qu’il y a de plus laid chez l’homme par ce qu’il y a de plus beau », le propos de Florence Aulanier sont percutants dans une Région où le Front National a atteint par endroit 25% des suffrages. L’idée de prendre à pleine voix les variantes de la discrimination essaime et grandit. Les opéras se donnent sur scène ou s’exposent en films, accompagnés de multiples initiatives qui invitent toutes les générations à réfléchir en musique. La représentation musicale se vit alors comme une lutte douce contre les représentations.

 

En donnant accès l’opéra à des adolescents et à leurs parents dont la culture ne les portaient pas spontanément vers ce type de musique, l’initiative ouvre les horizons en dépoussiérant les clichés d’un opéra nid de castafiores. En organisant des spectacles dans les maisons de retraite, elle donne l’occasion à des personnes de générations différentes de se débarrasser de leurs à priori respectifs. En exposant par la voie artistique les données brutes des différences sources d’inégalités, les courts opéras favorisent une prise de conscience là où les campagnes de sensibilisation s’émoussent dans leur portée.

« L’art lyrique pour combattre les clichés » a remporté dans les allées du Forum la palme du projet fou, un belle et douce folie qui ouvre les cœurs et s’affranchit des frontières de nos représentations.

 

Un exemple de court opéra :

http://www.dailymotion.com/video/xcyx5q_au-bon-accueil_school#from=embed

D’autres courts opéras sont en ligne. Pour les retrouver, tapez « Court Opéra » sur dailymotion.

Monique Royer

 

Commentaires

Aucun commentaire sur ce message.