Florence Aulanier, lauréate du concours du Forum de l'an passé, est de retour cette année avec une nouvelle proposition pédagogique : si l'on débranchait un temps tous les dispositifs électroniques ? Avec une quinzaine d'élèves volontaires, elle a transformé l'heure d'accompagnement personnalisé de 2nde en un moment de ressource contre le stress de la vie lycéenne. Formée aux techniques de sophrologie et de Chi qong, elle propose aux élèves de revenir à eux dans l'abandon (momentané et difficile !) des appareils de communication qui leur imposent sans relâche un rythme trépidant.

« La démarche n'a rien d'ésotérique, rassure-t-elle. Je m'appuie sur l'intervention technique d'une chanteuse lyrique qui travaille beaucoup avec les vibrations vocales. Dans un groupe, les vibrations se propagent énormément et les effets sont surprenants ». Apprendre à se calmer pour ne pas laisser la panique tout emporter pendant un examen, respirer, maîtriser la pression et les réactions nerveuses : les élèves acquièrent progressivement les attitudes d'apaisement dont ils ont peuvent avoir besoin à tout moment. On découvre alors que des élèves sans difficultés scolaires peuvent aussi connaître une tension intérieure très pénible sans qu'on n'en soupçonne rien « parce qu'ils ont de bons résultats, donc on estime qu'ils vont bien ». Le projet, qui rencontre un franc succès auprès des élèves, est financé dans le cadre du dispositif PEC (Projet d'action éducative et culturelle).

La comédie musicale sur des sujets sociaux, qui lui avait valu l'année dernière un succès unanime et enthousiaste au Forum, n'est pas oubliée. Florence prépare un spectacle sur Olympes de Gouges, la femme de lettres éclairée, féministe et polémiste révolutionnaire morte guillotinée en 1793. « Elle n'aurait jamais dû mourir ainsi », proteste Florence. Qu'à cela ne tienne, l'héroïne sera ressuscitée dès le début de la pièce par les vibrations sonores du groupe de détente vocale, ainsi intégré au spectacle. Un clin d'œil plein d'humour pour conjurer l'esprit de sérieux.

Par Jeanne-Claire Fumet