F. Jarraud
Le système de formation professionnelle continue, fait l’objet d’un certain nombre de critiques sur son efficacité. Une mission sénatoriale, en a dressé un tableau pessimiste synthétisé en 3 C : complexité, cloisonnements et corporatisme. Le constat est le suivant : plus de 150 000 jeunes sortent du système scolaire chaque année sans diplôme, la formation va majoritairement aux diplômés de l’enseignement supérieur travaillant dans des entreprises de plus de dix salariés.
Derrière le constat des sénateurs, demeurent des questions de fond. Les attentes, le financement, la gouvernance, les choix politiques, la philosophie même du système, sont en jeu. La loi de 1971 visait à offrir une seconde chance à tous les salariés. Instaurée dans un contexte économique florissant, elle a émoussé ses attraits sur les arrêtes de la crise. Depuis, des dispositifs comme la validation des acquis de l’expérience et le droit individuel à la formation ont instillé une touche d’individualisation. Entre temps, la formation avait changé d’objectif : d’outil de promotion sociale elle est devenue au fil des années un élément essentiel de la politique nationale de traitement social du chômage.
Car à quoi doit servir la formation professionnelle continue ? A permettre aux salariés d’évoluer dans leur poste, leur carrière professionnelle, à favoriser l’insertion de jeunes non diplômés, de chômeurs de longue durée, à anticiper des évolutions de l’entreprise ? Sans doute les trois, et pour chaque objectif, les politiques à mettre en place sont particulières et nécessitent des financements propres. D’un point de vue économique, il faudrait se pencher non plus uniquement sur les gains amenés par la formation aux entreprises et aux individus mais aussi sur les bénéfices ressentis par la société dans sa totalité (moins de chômage, élévation du niveau culturel etc.
Les débats sont vastes et se rapprochent des questionnements de la formation initiale. Sans réelle évaluation de leur efficacité, il est difficile de rejeter en bloc les dispositifs existant, les nouveaux dispositifs devront intégrer une dimension d’évaluation. L’orientation est là aussi fondamentale : comment accompagner l’individu adulte à choisir une nouvelle voie professionnelle. La question des diplômes est aussi disputée : doit on inciter les moins qualifiés à passer des diplômes ou se limiter à des apports ponctuels, la juste dose pour exercer efficacement son emploi ou au contraire une formation large qui s’attarde aussi sur les savoir-être, la créativité, l’analyse et la recherche de solutions adaptées.
2008 devrait être une année de réforme pour la formation continue, dans le cadre de la sécurisation des parcours professionnels. Les discussions entre partenaires sociaux ne pourront faire l’économie de questions de fond, à commencer par l’articulation entre formation initiale et formation continue pour une réelle éducation tout au long de la vie.
Monique Royer
Le rapport d’information du Sénat :
http://www.senat.fr/noticerap/2006/r06-365-1-notice.html
Site du Ministère du travail consacré à la formation professionnelle
http://www.travail-solidarite.gouv.fr/sous-dossiers.php3?id_r[…]
La formation continue au Sénat
Le système de formation professionnelle continue, réformé en 2004, fait l’objet d’un certain nombre de critiques sur son efficacité. Les premières rencontres parlementaires sur la formation professionnelle, organisées le 11 décembre à Paris, revenaient sur un rapport du Sénat pour le commenter, l’illustrer dans un prélude de ce qui pourrait être l’acte II de la réforme de la formation. Au fil des tables rondes, les échanges tournaient autour de trois grandes questions : à quoi sert la formation, comment l’organiser et qui doit en être le responsable ?
Lire le reportage de M. Royer
http://cafepedagogique.studio-thil.com/lemensuel/lesysteme/Pages/2007/[…]
CAP petite enfance
Un arrêté redéfinit le Cap petite enfance (pourtant mis au point en 2005). Ces modifications entrent en application à la rentrée 2009.
Au J.O.
http://www.legifrance.gouv.fr/WAspad/UnTexteD[…]
L’enseignement agricole public toujours mobilisé
Le mouvement continue dans l’enseignement agricole public : grèves, blocages d’établissement, rencontres d’élus, les initiatives locales se multiplient, dans un silence médiatique fracassant. Les élèves sont souvent les moteurs de l’action. Mis devant le fait accompli, les élus locaux commencent à se manifester également. La rencontre de l’intersyndicale avec le cabinet du ministre mercredi, n’a pas permis de lever plusieurs points noirs : la fermeture des classes de 4e et de 3e, la baisse annuelle de 3% pendant cinq ans de la dotation horaire, en particulier