Mercredi 20 novembre, la Cité Internationale Jacques Chirac (dont nous avons déjà parlé dans nos publications) était inaugurée en présence du Président du Conseil Régional PACA, de la Présidente du Conseil Départemental des Bouches-du-Rhône, du Maire de Marseille et du Recteur de la Région académique Provence-Alpes-Côte d’Azur. Elle scolarise aujourd’hui 660 élèves sur les 2200 prévus à terme. Une grande partie de ses locaux sont donc vides et disponibles.
Pendant ce temps le Groupe scolaire voisin Parc Bellevue (classé REP+) doit être rénové comme nombre d’écoles à Marseille. Ces travaux doivent durer deux ans et la DSDEN prévoit de scolariser les élèves sur deux sites différents (l’école en chantier et une autre école, l’école Ruffi).
Les écoles élémentaire et maternelle scolarisent un peu plus de 400 élèves et se situent au coeur de la Cité Félix Pyat (Parc Bellevue) dans le troisième arrondissement de la ville, un des plus pauvres de France voire d’Europe. Elles sont dans un état très dégradé comme nombre d’écoles à Marseille et font partie de la deuxième vague de rénovation du « Plan École » de la Ville.
Les parents d’élèves et les enseignant•es du groupe scolaire s’étaient invités à cette inauguration pour réclamer des conditions de scolarisation décentes pour leurs enfants et élèves, sur un seul et même site pendant le temps des travaux. Éviter la dispersion des fratries, éviter l’éclatement des équipes pédagogiques, éviter qu’une partie des élèves soient présents sur le site même du chantier (ce qui doublerait par ailleurs la durée des travaux).
Dans un courrier adressé au DASEN des Bouches-du-Rhône, le conseil des maîtres et maîtresses et les parents délégués du groupe scolaire exprimaient leur désaccord avec cette hypothèse de partition : « Cette exigence exclut que des élèves de l’école, placée en « zone d’éducation prioritaire renforcée » (REP+), restent partiellement sur site pendant la durée des travaux compte tenu des différents risques, nuisances et aléas que cela engendrerait. » Ils demandent à être reçus en urgence.
Rien ne s’oppose à ce que la Cité Internationale puisse être ce lieu d’accueil momentané. Toute décision contraire ne pourrait être comprise que comme une volonté de ne pas mixer les publics et de procéder à « deux poids, deux mesures » entre des élèves issus d’une population socialement défavorisée et celle triée sur le volet de la Cité Internationale.
Ce rassemblement était soutenu par les organisations syndicales FSU-SNUIPP, Snudi-FO, CGT Éduc’action et SUD Éducation. Les enseignants de la Cité Internationale sont venus apporter aussi leur soutien.
Le DASEN des Bouches-du-Rhône interpellé sur ce sujet depuis plus d’un mois doit recevoir et rassurer les représentants des parents et des enseignant.es.
Alain Barlatier