Les enjeux prioritaires n’ont pas été l’objet de leurs discours lors de la passation de pouvoir ce lundi 23 septembre. Nommée ministre samedi, la députée macroniste Anne Genetet est bordée à sa droite par un ministre délégué Alexandre Portier (LR) qui est en charge de la réussite scolaire et de l’enseignement professionnel. Quelles réponses vont-ils apporter aux nombreux sujets et urgences de l’École ? Le Café pédagogique a identifié les grands sujets. Les réponses à venir seront déterminantes pour l’avenir de l’École.
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- Un budget « a minima sanctuarisé » selon le vœu de Nicole Belloubet ou augmenté pour répondre aux besoins de l’école.
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- Une revalorisation salariale très attendue par les personnels qui passe par l’augmentation du point d’indice. Ce rattrapage salarial n’est pas sans lien avec l’attractivité du métier. Ce sont 3000 postes non pourvus à la session 2024 des concours de recrutement. Les salaires des professeurs français restent parmi les plus bas des pays de l’OCDE, comme le soulignait le rapport 2024.
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- La formation initiale des enseignants. La réforme prévue pour la rentrée 2024 et pour répondre à la pénurie des professeurs n’a pas abouti. Quels contours prendra cette réforme pour les professeurs des écoles ? Le projet était de ramener le concours de professorat à un bac+3 contre bac +5 aujourd’hui.
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- La mixité sociale et scolaire mise en œuvre dans les établissements publics et privés. Cette question s’est invitée dans les débats publics, à travers les enjeux de financement comme des écarts de la sociologie entre établissements privés et publics.
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- Les besoins pour l’inclusion des élèves en situation de handicap. Les AESH sont aujourd’hui en nombre insuffisant, manquent de formation, et la rémunération précarise ces personnels. La ministre démissionnaire Nicole Belloubet annonçait 24 000 élèves accueillis dans les établissements scolaires à la rentrée 2024, faute de places dans les structures médico-sociales.
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- La question de la réforme du choc des savoirs : les syndicats exigent son abrogation. Cette réforme comprend celle des groupes de « besoin » du collège, de la généralisation des évaluations ou encore la labellisation des manuels dans le 1er degré.
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- Le SNU est critiqué de manière unanime par les organisations syndicales des personnels, les organisations de jeunesse. Le dernier rapport de la Cour des comptes est accablant.
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- Des réécritures de programmes sont annoncées en mathématiques et français en cycle 3 notamment pour la rentrée prochaine, des révisions sont prévues en sciences et EMC, les allègements de cette rentrée en SES sont controversés. Qu’en sera-t-il du programme d’ « éducation à la vie affective et sexuelle » ?
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- Brevet des collèges. Que va décider la ministre Anne Genetet au sujet du DNB ? Des modifications ont été évoquées dans les modalités d’évaluation ou pour le passage en Seconde.
Le cap choisi depuis 2017 semble bel et bien réaffirmé par la nomination d’Anne Genetet rue de Grenelle. Il est peu probable que l’emportent les réponses proposées et attendues ou les besoins exprimés par les personnels, leurs organisations syndicales, les représentants des parents d’élèves.
La vision de l’ École dans la version de Michel Barnier ou d’Alexandre Portier n’est certainement pas l’École attendue par la majorité de celles et ceux qui la font au quotidien.
Djéhanne Gani
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