À la suite des propos de la ministre pour justifier la scolarisation de ses fils au sein du très prestigieux et sélectif collège-lycée privé Stanislas, SUD Éducation appelle à « fin au financement public de l’enseignement privé en nationalisant l’enseignement privé, sans indemnité ni rachat, et en transférant ses personnels dans les corps correspondants de l’enseignement public ».
« Le complexe scolaire Stanislas est le symbole d’un enseignement privé qui cultive l’entre-soi de la grande bourgeoisie et qui propage leur idéologie nauséabonde », écrit le syndicat dans un communiqué. « Le dualisme scolaire provoque objectivement une inégalité face à l’éducation, autant que la promotion de l’enseignement religieux. Et pour cause : l’école privée est, depuis la loi Debré de 1959, largement financée par l’État, qui organise ainsi sa propre mise en concurrence. Aucun gouvernement ne remet en question l’existence de ce dualisme scolaire qui met en cause l’égalité de toutes et tous les élèves face à l’éducation. L’enseignement privé est responsable du manque de mixité sociale, des inégalités scolaires et sociales et de la baisse du niveau. Les résultats de l’enquête PISA 2022 ont montré que le nombre d’élèves de 15 ans scolarisés dans des établissements privés avait augmenté de 5,2 points : de 16,4% en 2018 à 21,6% en 2022. Cette hausse est extrêmement inquiétante quand on sait à quel point l’enseignement privé est responsable du manque de mixité sociale. En finançant le privé, l’Éducation nationale organise et finance la ségrégation scolaire : lorsqu’un collège favorisé est situé près d’un établissement défavorisé, dans 85% des cas c’est un établissement privé ».
SUD éducation estime que « l’argent public », c’est pour « l’école publique ». « Les lois de finances successives favorisent toujours davantage l’école privée, dont le budget augmente plus vite que celui de l’enseignement public ». « L’enseignement privé, c’est 9 035 305 069 €, soit 15% du budget de l’Éducation nationale selon la loi de Finances 2024 » écrit le syndicat qui rappelle que « le budget de l’enseignement privé sous contrat augmente à nouveau plus vite que celui du public en 2024. Pour le 1er degré public, c’est + 4,6 %, pour le 2d degré public de, c’est +5,4 % et pour le privé sous contrat, c’est +6,7 % ».