Pour le SNUPDEN-FSU, le ministre est « décidément un très bon communicant ». À chaque nouvelle qui pourrait mettre à mal le bilan de la politique menée par les différents gouvernements Macron, Gabriel Attal ouvre de nouveaux contre-feux. Le 5 décembre dernier, les « annonces tonitruantes concernant l’ensemble du système éducatif » servaient à masquer les mauvais résultats français lors des évaluations internationales PISA soutient le syndicat de chefs d’établissement. « Cette semaine, alors que nous attendions le bilan des inscriptions aux concours (sans doute à nouveau catastrophique, malgré le délai supplémentaire), Gabriel Attal ouvre un nouveau avec l’expérimentation à grande échelle de l’uniforme à l’école, fantasme d’un âge d’or qui n’a jamais existé, puisque l’uniforme n’a jamais été obligatoire en France » écrit le syndicat dans un communiqué. « Nous pourrions a priori être séduits par cette idée qui vise à gommer les inégalités sociales apparentes entre élèves et prévenir le harcèlement scolaire. En réalité, l’uniforme ne réduit pas les inégalités, au mieux, il les cache sans rien changer du quotidien que vivent les enfants des familles défavorisées, au pire, il les aggrave. En effet, l’école étant gratuite, les uniformes doivent être pris en charge par l’Etat et les collectivités territoriales, pour un prix estimé à 200 euros par jeune scolarisé pour 2 pantalons, 5 polos et 2 pulls. Si on considère qu’il y a environ 10 millions d’élèves, le coût total annuel tournera autour de 2 milliards d’euros. Enorme ! Cet argent qui aurait pu être consacré à d’autres finalités (au hasard, l’amélioration des conditions d’enseignement et la rénovation des bâtiments), va être donné de façon égale à tous les élèves, qu’ils soient issus de familles favorisées ou de familles défavorisées. Y-aura-t-il encore des aides pour ceux qui en bénéficiaient (fonds sociaux ou dispositifs départementaux) puisqu’ils seront habillés par la République et que l’Etat ? Comme les collectivités territoriales auront donné pour payer les uniformes l’équivalent de 6 à 7 fois les sommes consacrées aux aides habituelles, auront-elles les moyens de les continuer ? Bref, sous couvert d’égalité, l’uniforme met fin à l’équité ! Et c’est oublier aussi que les corps des adolescents ne sont pas uniformes : à un âge où les complexes sont nombreux et que le regard des autres pèse, est-il judicieux d’imposer le même vêtement à toutes et à tous, alors que ce même vêtement ne sera pas adapté à tous les gabarits ? »