Si les Français ont certes plus de vacances que leurs camarades des pays de l’OCDE, il n’en reste pas moins qu’il ont beaucoup plus d’heures de cours que ces derniers nous confirme l’OCDE dans sa publication Regards sur l’éducation 2023. Quant aux contenus, la France est la championne des fondamentaux en primaire, elle est un des rares pays à y consacrer plus de 50% du temps d’enseignement.
On a beaucoup évoqué le temps scolaire des élèves français, surtout par le prisme des vacances scolaire. Regards sur l’éducation confirme que les élèves français bénéficient de plus de vacances scolaires que leurs petits voisins. 16 semaines par an contre une moyenne de 13 semaines pour les pays de l’OCDE et un peu plus de 8 semaines pour les élèves allemands. Mais pour ce qui concerne les vacances d’été, celles « séparant deux années scolaires successives », elles sont plus courtes en France. Elles ne durent que 8 semaines. Dans la moyenne des autres pays de l’OCDE, elles durent 9 semaines. En Turquie, 12 semaines, en Italie, 13, au Luxembourg 8,8 et en Espagne 10,6. « La spécificité de la France par rapport aux autres pays de l’OCDE réside dans la fréquence et la durée de ses vacances intermédiaires, avec quatre pauses intermédiaires par an d’une durée moyenne de 2 semaines. Seule la Communauté française de Belgique présente ces mêmes caractéristiques, les vacances intermédiaires étant plus courtes dans tous les autres pays de l’OCDE » écrit l’OCDE. De plus, si les élèves français ont 36 semaines de classe par an, Ce nombre est légèrement inférieur à la moyenne de l’OCDE, qui est de 38 semaines.
Beaucoup plus d’heures d’enseignement pour les élèves français
Pour autant, si les élèves français ont plus de vacances que bon nombre de leurs voisins, ils ont un temps d’instruction obligatoire beaucoup plus important. « Le temps total d’instruction obligatoire dans l’enseignement élémentaire et le premier cycle du secondaire varie considérablement d’un pays à l’autre. Dans l’ensemble de l’OCDE, le temps d’instruction obligatoire à ces niveaux s’élève en moyenne à 7 634 heures, réparties sur neuf années d’études. En France, le temps total d’instruction obligatoire est plus élevé, avec 8 192 heures, réparties également sur neuf années d’études ».
En primaire, un élève français aura 864 heures de classe sur une année, 4 820 sur toute sa scolarité d’élémentaire. Pour un écolier allemand, ce seront 724 heures par an, et 2 896 sur toute sa scolarité dans le premier degré. Soit près de 2 000 heures de cours en moins. Dans le secondaire, un collégien ou lycéen français aura 968 heures de cours par an, 4 988 sur sa scolarité. Un allemand, 896 heures par an et 4 408 sur la scolarité. C’est donc sur un temps plus court que les enseignements sont dispensés en France.
La France, championne des fondamentaux
Sur le contenu des enseignements, Regards sur l’éducation note que « la France consacre 59 % du temps scolaire dans l’enseignement élémentaire à la compréhension de l’écrit (lecture, expression écrite et littérature) et aux mathématiques, soit la proportion la plus élevée de tous les pays de l’OCDE ». En moyenne, dans les pays de l’OCDE, c’est 41 % du temps d’enseignement obligatoire au niveau primaire qui est consacré à l’acquisition de compétences fondamentales en littératie et en numératie, avec 25 % dédiés à la lecture, à l’écriture et à la littérature, et 16 % aux mathématiques. Seules la France, la Croatie et la Lituanie consacrent spécifiquement au moins la moitié du temps d’enseignement obligatoire à la lecture, à l’écriture et à la littérature (première langue) et aux mathématiques.
En France, c’est 38,3 du temps scolaire qui est consacré au français et 20,8% aux mathématiques contre respectivement 26,8 en Allemagne (pour l’Allemand s’entend) et 20,6% en mathématiques et 25 % et 16 % pour la moyenne de l’OCDE. Et c’était bien avant les directives présidentielles et du nouveau ministre…
Au niveau du collège, dans les pays de l’OCDE, les sept principales matières étudiées au primaire continuent de représenter la majorité des heures de cours obligatoires (80 %), mais il y a un changement significatif dans la répartition du temps consacré à ces matières, car le programme devient généralement plus spécifique aux matières. En moyenne, dans les pays de l’OCDE où le temps d’enseignement par matière est précisé, la lecture, l’écriture et la littérature (15 %) ainsi que les mathématiques (13 %) représentent 27 % du programme obligatoire, soit une baisse de 14 points de pourcentage par rapport à l’enseignement primaire. La part du temps consacrée à l’éducation physique et à la santé diminue de 2 points de pourcentage (à 8 %) et celle consacrée aux arts diminue de 4 points de pourcentage (à 7 %) par rapport à l’enseignement primaire. En revanche, la proportion du temps d’enseignement obligatoire consacré aux sciences naturelles (12 %) et aux sciences sociales (11 %) augmente chacune de 5 points de pourcentage, tandis que le temps consacré aux langues secondes et autres langues augmente de 7 points de pourcentage (à 14 %). Les autres matières représentent à peu près la même part du programme qu’au niveau primaire.
Pour la France, ce sont sensiblement les même taux que la moyenne de l’OCDE. 16,3 et 13,9 % du programme sont consacrés au français et aux mathématiques. En Allemagne, ce sont respectivement, 13,2 et 12,8%.
Lilia Ben Hamouda