A l’école comme au parc, à la maison et en vacances, ici comme à l’autre bourt du monde, les copains… ça compte ! Deux albums pour les 4-8 ans pour parler d’amitié et de relation aux autres.
Les amis de Momoko, une enfance japonaise T.3, de Kotimi, Ed. Rue du Monde
Voici quatre nouvelles histoires de Momoko, la petite japonaise à travers laquelle l’auteur raconte son enfance à Tokyo dans les années 70. C’est la découverte d’un pays, de sa culture avec le pique-nique familial sous les cerisiers en fleurs et sa dégustation des onigiris, ou la fabrication des koinoboris, les poissons volants en papier. Mais c’est aussi une histoire universelle d’une petite fille qui rentre au CE1 et qui n’y retrouve pas ses copains du CP. Celle d’une famille dont l’un des enfants est « en retard » et va dans un centre « pour des enfants qui ont des soucis comme elle ». Dans ce troisième ouvrage, on retrouve le même plaisir de suivre Momoko à travers sa vie quotidienne, avec ses plaisirs, ses étonnements, ses déceptions, ses angoisses, mais aussi ses nouveautés et ses victoires sur elle-même. Des histoires à hauteur d’enfant dans un Japon que les enfants adorent à travers un imaginaire largement développé par les mangas et jeux vidéos (même pour les plus jeunes), et qu’ils découvrent là sous un angle plein d’humanité. Le premier tome de la série va bientôt connaître une nouvelle vie sous forme de court-métrage de film d’animation… A suivre !
Modeste, de Julien Baer, ill. Magali Le Huche, Ed. Les éditions des Eléphants
A l’école, il y a un petit groupe de copains qui discutent tout le temps ensemble : du métier de leurs parents, de leurs maisons, de leurs vacances… Tout est toujours fabuleux, grandiose, extraordinaire. Alors, en comparaison, la vie du petit narrateur est bien modeste. Des parents qui vendent des fourchettes d’occasion, un petit logement étroit et sombre, des vacances chez sa grand-mère à la campagne… Et pourtant, il se pourrait bien qu’il ait, lui aussi, quelque chose d’intéressant à partager ! Et en effet… les copains vont être bien surpris en découvrant l’animal de compagnie de notre modeste héros. Un livre qui parle d’un sujet un peu difficile car assez tabou : celui des inégalités sociales et des sentiments de mésestime de soi qui peuvent découler des différences de richesse. Etre complexé par la pauvreté n’est pas si souvent abordé… Mais le texte reste léger, la chute toute en finesse « là, ils m’ont posé beaucoup de questions. » Les dessins de Magali Le Huche, pépite d’or du Salon du livre jeunesse de Montreuil l’an dernier, sont justes, amusants et tendres.
Marion Katak