Pour éviter les listes indigestes d’exceptions, « Les petits mémos rigolos d’Emma : le pluriel des noms » ! Cette bande dessinée colorée permet aux enfants – et aux adultes ceux voulant apprendre le français et ceux souhaitant améliorer leur orthographe …– de retenir les exceptions du pluriel. Des petites vidéos agrémentent la BD, « pour voir la règle en mouvement » explique Emma. Elles sont disponibles, avec des jeux comme un coloriage ou de petites applications de jeu, sur le site de Florent.. « Les petits mémos rigolos d’Emma : le pluriel des noms », c’est l’histoire de la persévérance d’une enseignante, Emma et de l’expertise d’un professeur des écoles, Florent, informaticien à ses heures.
« Les petits mémos rigolos d’Emma : le pluriel des noms », c’est l’aventure d’une professeure des écoles qui se réinvente constamment pour faciliter les apprentissages de ses élèves. Mais c’est aussi, et surtout, une aventure humaine née sur Twitter. La persévérance d’Emma qui, persuadée que son petit mémo des pluriels des noms serait utile à d’autres élèves, n’a pas hésité à utiliser le réseau social pour solliciter des illustrateurs et illustratrices. Le côté visionnaire aussi de l’enseignante qui imaginait déjà l’apport que le numérique pourrait apporter à son outil. Mais « Les petits mémos rigolos d’Emma : le pluriel des noms », c’est aussi Florent qui a accepté de prendre part à l’aventure – malgré un emploi du temps plus que chargé. Bref, « Les petits mémos rigolos d’Emma : le pluriel des noms », c’est l’histoire d’une belle collaboration entre deux PE qui ne se sont jamais vu – encore aujourd’hui !
Des histoires pour aider à mémoriser des listes de mots
« Il y quatre ans environ, je cherchais à rendre plus agréable la manière d’apprendre les leçons que je propose. J’ai, pour ma part, des souvenirs assez déplaisants de listes d’exceptions de pluriels à apprendre. Alors, je me suis inspirée de ce que faisait ma mère pour m’aider : créer une petite histoire autour de ces mots. J’y ai rajouté une touche personnelle en y associant des dessins ». Forte de son expérience de plus de dix-sept ans, cette enseignante de CM2 d’une école du centre de Montpellier avait déjà remarqué que donner des repères visuels à ses élèves les aidait souvent à mieux mémoriser. Elle se décide, et se lance. Les listes de mots deviennent de jolies BD, qu’elle dessine toute seule. « Les élèves aimaient déjà beaucoup et retenaient les histoires facilement. Je rebondissais souvent en classe en disant c’est dans la BD ? Non ? Alors on applique la règle générale pour ce type de pluriel ! Ou bien C’est dans la BD ? Oui ! Donc ? Hop c’est une exception ! ».
Très vite Emma prend goût à l’exercice – mais pas à l’illustration… Alors, elle tente le coup et contacte Laurel – illustratrice bien connue sur Twitter pour lui demander de réaliser des planches afin d’illustrer son histoire. « Laurel avait emménagé aux USA et éditait une BD à épisodes de ses aventures qui s’appelait Comme convenu, et j’adorais – j’adore toujours – sa patte ! ». Immédiatement, l’illustratrice accepte. Deux planches sur les pluriels – ou plutôt les exceptions – des mots en OU et en AIL naissent de la collaboration. Très vite, l’enseignante se lance dans de nouvelles histoires pour les mots finissant en EU/AU et AL, Laurel n’étant plus disponible, elle se tourne vers, Florian, spécialiste informatique qu’elle avait rencontré lors d’un atelier d’aide sur les outils numériques. « Ça l’a amusé, il m’a griffonné rapidement ce qui me manquait. Pendant des années, j’ai utilisé ses croquis ».
Des applis pour donner plus de corps à la BD
Et puis, il y a quelques mois, Emma – qui suit Florent sur Twitter – découvre qu’il a autoédité un livre. L’idée commence à germer, elle le sollicite afin qu’il lui raconte son expérience. Très vite, l’enseignante décide que c’est un livre qu’elle doit écrire, un livre reprenant ce qu’elle avait déjà fait mais enrichis de nouvelles listes et de nouveaux dessins. « J’ai recontacté Florian qui acceptait de refaire les dessins et de les améliorer. Sa compagne Émilie a également fait partie de l’aventure, elle dessine très bien – la souricette dans un bouton de rose, c’est elle ! ». « Emma m’a contacté en privé le 29 janvier dernier pour me parler de son projet » raconte Florent, enseignant dans une école maternelle de Grigny en Essonne après avoir été enseignant spécialisé auprès d’enfants, d’adolescents et de jeunes adultes en situation de handicap moteur, puis ERUN (formateur numérique). « Elle souhaitait comprendre comment nous avions procédé avec Sophie Gazel et Pauline Laborde, pour autoéditer notre album Pas de dodo sans Lino et obtenir quelques conseils. Rapidement, elle m’a expliqué qu’elle souhaitait intégrer des exercices ou des jeux interactifs à ses planches de BD. Elle savait que je pouvais le faire, je pense qu’elle avait apprécié le rendu visuel du dernier jeu que je venais de sortir – le robot Escarbot ». Là encore, immédiatement le projet séduit l’enseignant. « Collaborer à son projet sur le pluriel des noms, c’était l’occasion pour moi de sortir de mes productions principalement orientées cycle 1 et cycle 2. C’est important pour moi d’élargir mon horizon de réflexion. L’occasion de travailler avec Emma sur un sujet du cycle 3 était parfaite pour moi. » explique Florent.
Occupé par ses divers projets – et il n’en manque pas, Florent soumet une condition à Emma : il faut qu’elle soit très disponible car l’enseignant manque de temps. « J’étais tellement contente de voir enfin le projet prendre forme que j’ai évidemment accepté d’être dispo quasi 6h par jour pour caler la maquette – réalisée par son épouse qui s’était occupée de celle de Pas de dodo sans Lino et qui connaissait les exigences d’une plate- forme d’autoédition ». Une période très intense commence alors. Les échanges sont quotidiens via différentes plateformes et réseaux sociaux, la réactivité est l’un des maîtres mots de cette réalisation. « On était dans une sorte de ping-pong incessant. Je lui disais si ce qu’il me proposait était ok, ou s’il fallait faire bouger/changer. Je faisais des relectures et je renvoyais le fichier. Laure – la maquettiste corrigeait chaque point et me renvoyait la nouvelle maquette pour une nouvelle relecture. Florent bossait sur les applis et y intégrait ce dont j’avais besoin. Il a même fait des bruitages ! » raconte Emma. « Nous nous sommes tirés mutuellement vers le haut en étant attentif à créer des univers sympathiques, entre les allusions au film Là haut ou à l’univers Mario par exemple. J’ai apporté ma contribution en m’inspirant parfois de techniques de mes anciennes productions. Emma avait aussi des idées très précises de ce qu’elle souhaitait. En étant pointue sur ses remarques, elle a permis d’améliorer la qualité des applications. De mon côté, avec différentes compétences modestes mais réelles en programmation, en ergonomie des jeux vidéo, en manipulation des images et des animations, j’ai pu donner vie à ses idées » ajoute Florent.
« Les petits mémos rigolos d’Emma : le pluriel des noms » est aujourd’hui disponible à la vente – sur la plupart des sites de libraires en ligne. « On a fait pas mal de promo sur les réseaux, et des gros comptes ont relayé – notamment Laurel qui est très connue. Les profs des écoles ont aussi partagé l’information, nous avons tous les deux une communauté assez sympa et réactive. Ça a fait boule de neige ! On suivait les ventes et on a remarqué le 24 mars que nous étions positionné en deuxième position des meilleures ventes de nouveautés et 63e des ventes livres enfants sur une célèbre plateforme de vente en ligne » raconte Emma. Une consécration. Le duo est aujourd’hui en contact avec une grande maison d’édition. On croise les doigts !
Lilia Ben Hamouda
Emma L., Les petits mémos rigolos d’Emma : Le pluriel des noms, Éditeur : Books on Demand, ISBN 978-2-322-39340-4 , 12€