Le bac est-il un jeu de dupes ? Hésitant entre un diplôme national , souhaité par les enseignants, et un diplôme d’établissement , le ministre déplace le curseur de façon graduelle. Une nouvelle étape a été franchie le 30 septembre avec la publication du calendrier du bac par Le Figaro. Le nouveau calendrier sous entend plusieurs sujets pour les épreuves de spécialité et donc la fin d’épreuves nationales.
Le ministère préfère communiquer sur la concordance du calendrier du bac et de celui de Parcoursup qui permettra la prise en compte des résultats des spécialités dans le traitement des voeux. Cela « permettra aux élèves de pouvoir faire valoir pour leur accès à l’enseignement supérieur, les notes obtenues dans le cadre d’un baccalauréat simplifié et rénové, et en particulier dans les disciplines qu’ils auront choisies d’approfondir en classe de première et terminale », écrit le ministère. Mais cette information est surtout intéressante pour les établissements du supérieur pour affiner leur tri. Les critères du tri restent mal connus par les élèves.
Dans la publication du calendrier le procédé utilisé, une pré publication dans Le Figaro plutot qu’au BO, fait réagir des syndicats. Le Snes Fsu y voit » un symbole de la méthode ministérielle : annuler la concertation avec les organisations syndicales prévue mi septembre pour des « raisons d’agenda »; communiquer via les médias avant d’informer les professeurs et leurs représentants, comme aux plus belles heures du confinement et du déconfinement; annoncer un calendrier qui ne tient pas compte des réalités du terrain ».
Le Snes a d’autres critiques sur le fond. » Comment organiser toutes les épreuves de spécialité en deux jours au regard du nombre de combinaisons possibles dans un lycée ? », demande t-il. Le calendrier fixe la date des épreuves du 15 au 17 mars , ce qui fait quand même trois jours. Pour le Snes , les épreuves ne peuvent tenir que s’il y a au moins deux sujets proposés par spécialité. Ce qui pour le syndicat diminuerait le caractère national de l’examen.
Par contre le calendrier ne fixe aucune date pour les épreuves communes (ex E3C) qui doivent avoir lieu entre avril et juin. Cela « confirme l’effacement du caractère national du baccalauréat en faisant disparaître les évaluations communes du calendrier, complètement laissées à l’initiative locale », note le Snes.
Dans la forme comme dans le fond, JM BLanquer a relancé le conflit sur le bac. Etait-ce utile ?
F Jarraud