Par Julien Cabioch
Quand des profs deviennent des formateurs Premier secours
Comment un enseignant peut-il devenir formateur en secourisme ? Comment s’impliquer dans les formations PSC1 dans son établissement ? L’apprentissage de ces gestes de premiers secours est souligné comme « nécessaire et obligatoire» par le ministère. Rencontre avec 2 professeurs d’EPS : Solenn Royer, enseignante au collège St Joseph de Grand-Champ (56) et formatrice de formateurs PSC1 via l’UGSEL et Marc-Olivier Pouliquen, enseignant d’EPS au collège Jeanne d’Arc à Crozon (29) et néo-formateur PSC1. Quelle est cette « formation interactive où le vécu de chacun trouve sa place et donne de l’intérêt et de la motivation pour apprendre » ?
Solenn Royer, formatrice de formateurs PSC1
Comment vous-impliquez vous dans la formation du secourisme au sein de votre établissement ? Comment s’organisent les formations PSC1 des collégiens ?
Je suis seule formatrice dans mon établissement, donc j’organise et dispense auprès de tous les élèves de troisième du collège la formation PSC1. J’ai 3 heures postes pour assurer cette formation.
Elles ont lieu sur temps scolaire soit sur 2 demi-journées lundi matin et jeudi matin ou sur 4 X 2 heures le vendredi après-midi soit 8 heures de formation. Je demande aux élèves de se mettre en binôme et je pioche 2 à 3 élèves maximum dans chaque classe pour ne pas perturber les cours.
Quels sont les retours des élèves ? Des révélations ?
Les élèves trouvent cela très intéressant, ils apprennent beaucoup. Le fait que ce soit vivant et en action, qu’il n’y a rien à écrire, on apprend en pratiquant et en observant. C’est une formation interactive où le vécu de chacun trouve sa place et donne de l’intérêt et de la motivation pour apprendre.
Nous avons une caserne dans ma ville ainsi qu’une formation jeunes sapeurs-pompiers au collège ils font donc vite le lien avec la formation. Certains souhaitent aller plus loin et s’orientent vers la caserne.
Vous êtes également formatrice de formateurs PSC1, comment se déroulent ces formations ?
La formation initiale à lieu une fois par an elle se passe sur 8 jours. Je suis déchargée de mes heures de cours pour assurer la formation avec 3 collègues. J’assure également la formation continue des formateurs une journée par an ; soit en ce qui me concerne environ 3 journées par an sur la Bretagne.
Quel est le public rencontré ? Pourquoi ces enseignants décident de se former ?
Beaucoup d’enseignant d’EPS environ 1/3 mais d’autres disciplines également (SVT, techno, maths français) mais aussi quelques personnels d’éducation. Je dirai que 1/4 sont déjà de très bons secouristes (maitre-nageur, sapeurs-pompiers, sportifs) et baignent déjà dedans. Mais une majorité n’a que la formation PSC1 et son propre vécu de secourisme. Cela donne déjà un bon aperçu de la formation. Ils sont tous convaincus du bien-fondé de la formation et de sa nécessité de la dispenser au plus grand nombre. Ceux sont des enseignants dynamiques et soucieux d’aller plus loin dans leur « simple » métier d’enseignant. Quelques soit la matière ils sont généralement moteurs dans leur propres établissements et porteurs de nombreux projets.
Quelques mots pour convaincre des enseignants à se former en ce sens …
Vous ne le regretterez pas tant au point de vue personnel que professionnel c’est très enrichissant. Cela n’a rien à voir avec une formation classique. On en revient changé et cela se poursuit au travers des différentes formations que l’on donne ensuite. Pour une fois le sens de cette formation nous saute aux yeux, mais malgré tout ce n’est pas facile. Cela demande du travail personnel important car il y a beaucoup de choses à apprendre. Il est difficile en tant qu’enseignant de se faire chahuter surtout au niveau pédagogique mais pour ma part cela m’a apporté beaucoup en tant qu’enseignante. J’ai pris confiance et suis beaucoup plus à l’aise avec mes collègues.
Marc-Olivier Pouliquen, néo-formateur PSC1
Comment avez-vous vécu cette formation de formateur PSC1 ?
C’est une formation vraiment très prenante. Prenante au niveau investissement personnel, au niveau vie de groupe, au niveau des échanges entre tous (formateurs et élèves), mais aussi prenante parce que très passionnante.
Chacun a pu apporter son expérience personnelle et ses compétences pour faire avancer le groupe, car c’était un vrai travail commun. Et surtout, c’est une nouvelle expérience professionnelle que nous avons vécu et qui s’ouvre à nous. Nouvelle façon d’être avec les élèves, nouveaux échanges et relations différentes.
Pourquoi souhaitez-vous former jeunes et adultes aux gestes de premiers secours ?
C’est d’abord un projet du collège, initié par ma directrice. Nous avons dans le collège une Section Sportive Surf. Les élèves participants à cette section étaient déjà formés au PSC1. De même, tous nos élèves de 6ème avaient, à la fin de l’année scolaire, une formation « sauvetage côtier » (utilisation de planche de sauvetage, de bouées tubes, sensibilisation à la conduite à tenir face à une personne en détresse …).
Les enseignants étaient eux aussi formés, tous les 2-3 ans, sur une demi-journée de prérentrée, aux gestes de premiers secours. C’est donc avec une certaine logique que notre directrice a voulu que tous les élèves du collège soient formés au PSC1. De 40% d’élèves formés, nous allons passer à 100%. C’est un beau projet, surtout que là où se trouve le collège (la Presqu’île de Crozon), il y a un gros problème de mise en place des secours d’urgence. La Presqu’île est considérée comme une zone blanche, et chaque démarche de sensibilisation aux gestes de premiers secours est donc très bien venue!
Quelle(s) suite(s) allez-vous donner à cette formation l’an prochain ?
Former tous nos élèves du niveau 5ème, soit 50 élèves environ, refaire une sensibilisation aux enseignants et aux personnels et peut-être former les collègues de maternelle et primaire.
Propos recueillis par Julien Cabioch
Formation Premiers Secours sur Eduscol
400 profs de SVT attendus à Paris
Les Journées nationales de formation de l’APBG (Association des Professeurs de Biologie et Géologie) ont lieu à Paris les 20, 21 et 22 novembre 2015 sur le thème «Océans et atmosphère – Nutrition et santé». Organisées par l’APBG avec la collaboration du CNRS, CNRS-INSU de l’INSERM et du GNIS, ces journées correspondent aux objectifs de formation ministériels et leur contenu est en relation avec les programmes de SVT du secondaire.
http://cafepedagogique.net/lexpresso/Pages/2015/10/13102015Article635803184622714491.aspx
Un nouveau numéro de Science in school
Comment mesurer un Ph avec un smartphone ? C’est une des expériences pratiques que propose le nouveau numéro de Science in school. A voir également des pistes de travail sur les couleurs, leur perception et le travail de la lumière. De 10 à 15 ans, le numéro offre des pistes pour renouveler son enseignement.
http://cafepedagogique.net/lexpresso/Pages/2015/10/06102015Article635797126509168703.aspx
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