Au moment où on nous rabâche les oreilles avec ce qui ne va pas en lecture et en éducation, c’est important de montrer que quand on met de smoyens et qu’on fait confiance aux élèves et aux professeurs, ça marche ». Le 2 octobre, Henriette Zoughebi, vice-présidente de la région Ile-de-France en charge des lycées, a ouvert la 5ème édition du Prix littéraire des lycéens et apprentis d’Ile-de-France. Pendant une année scolaire 1200 lycéens et apprentis vont effectuer un véritable parcours de découverte du livre pour devenir critiques littéraires.
Contre la relégation
« Mes élèves de Clichy-sous-Bois, qui sont relégués, sont partie prenante à cet acte, ce qu’ils vont dire aura un poids dans la réalité ». Pour Sylvie Cadinot-Romero, professeure de lettres au lycée Nobel de Clichy-sous-Bois, la participation de ses élèves au Prix littéraire des lycéens et apprentis d’Ile de-France c’est d’abord les associer à un acte qui va peser dans la carrière d’un auteur : décerner un prix. C’est aussi partager avec eux « de vraies questions puisqu’on travaille avec des auteurs vivants ». Le prix littéraire donne largement la place aux établissements de banlieue.
La culture c’est aussi pour eux.
Pour cette 5ème édition du Prix littéraire, 40 classes (moitié seconde générale et technologique, moitiés classes de l’enseignement professionnel), 40 libraire et 40 bibliothèques s’associent pour analyser 40 livres. Chaque département doit sélectionner un livre parmi un lot de 5. Les jeunes de chaque classe sont donc appelés à lire les 5 livres, à en débattre dans la classe et à faire un choix.
« On va les emmener dans une librairie et ce sera la première fois pour certains élèves », nous a dit Nicolas Boivin, formateur français histoire-géo au CFA du bâtiment de Nangis. « Les élèves devront aussi animer deux cafés littéraires avant de rencontrer des auteurs. « Ce sera l’occasion de prendre confiance en eux, de montrer que la culture c’est aussi pour eux ».
Construire son univers personnel
« S’inscrire dans ce projet permet aux jeunes de manifester leur liberté , de construire leur univers personnel », explique H Zoughébi. Elle se félicite du succès de ce concours qui se termine par une manifestation monstre au Salon du livre. Autre intérêt de l’opération : « On arrive vraiment à montrer toute la chaine du livre », ajoute-elle.
Parmi les ouvrages sélectionnés par un comité d electure associant professeurs, libraires et bibliothécaires, on troue « Poule D » de Yamina Benahmed (Gallimard), « Bel échec » de E Jean CHristophe, E Azam Belleveaux et Meng chez Dernier télégramme ou encore La lune est blanche de E et F Lepage, chez Futuropolis. La variété des oeuvres retenues est très grande.
Les 8 prix départementaux seront décernes au Salon du Livre en mars. Ils seront ensuite envoyés dans les 469 lycées franciliens. « Le choix des jeunes est prescriptif pour tous les lycées souligne H Zoughebi.
François Jarraud