La prise de notes en cours de philosophie est un problème récurrent : peu autonomes dans la gestion des données, les élèves sont vite dépassés par la densité d’un contenu réflexif qui ne se laisse pas aisément réduire aux formules habituelles. La tentation est forte de se laisser porter par le flux du discours, au risque de ne rien retenir ou de décrocher rapidement. Un professeur bruxellois présente une réponse à cette difficulté au 5ème Forum des enseignants innovants. François Jourde, professeur de philosophie à l’École Européenne de Bruxelles, a choisi d’employer les outils numériques pour y remédier. Une idée inspirée en partie par les élèves eux-mêmes : un jour qu’il menaçait de ramasser et noter les cahiers de cours, il voit certains élèves se ruer sur leurs Smartphones. « J’ai réalisé qu’ils étaient bien plus agiles sur le clavier, avec leurs outils d’aide à l’écriture, qu’ils ne l’étaient avec un stylo pour noter rapidement les idées. Je me suis dit qu’il y avait là quelque chose à exploiter, s’amuse François Jourde. De ce constat, l’enseignant met en place plusieurs dispositifs : prises de notes coopératives, par un secrétaire de séances dont le compte-rendu est repris et travaillé avec l’enseignant avant d’être mis en document commun, enrichis de documents et de commentaires, indexation par occurrences des notions du programme ; prises de notes sur twitter projetées en direct sur les murs, reprises et discutées en direct par les autres élèves, ce qui favorise échanges et précisions en classe ; prise notes « blogues » par un élève volontaire via un ordiphone, publiées sur blog avec des notes d’indexation, reprises par l’enseignant qui en vérifie l’exactitude. Panacée ? François Jourde reconnaît que la transmission et la correction prennent parfois trop de temps par rapport au rythme de la classe. Problème qu’il entend résoudre à la rentrée par de nouvelles modalités d’organisation. Quant au public concerné (un public de bon niveau d’enfants de fonctionnaires européens), s’il présente les mêmes difficultés d’autonomie dans la prise de notes que tout autre public scolaire, il dispose d’une certaine aisance d’expression et de maniement des outils de nouvelles technologies, conditions pas nécessairement présentes dans toues les classes de terminale. L’idée n’en demeure pas moins encourageante pour remédier aux carences des notes de cahiers d’élèves, réel problème pour le bon déroulement de leur travail personnel et de leurs révisions. Jeanne-Claire Fumet
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