Par François Jarraud
L’Assemblée nationale a longuement débattu le 9 juin de la proposition de loi socialiste sur la lutte contre le décrochage scolaire. Un débat qui a eu l’avantage de faire apparaitre des chiffres sur le décrochage mais n’a pas réussi à faire l’unanimité sur les moyens.
« Entre juin 2010 et mars 2011, quelque 250 000 jeunes ont été touchés par le fléau du décrochage, dont 72 000 sont suivis par les missions locales, les 180 000 élèves restants ayant quitté le système scolaire sans diplôme et sans information sur leur situation – des jeunes que nous avions perdus de vue », a précisé Luc Chatel. « Le travail que nous avons engagé permet dorénavant de les connaître, donc de les contacter et de traiter leur cas individuellement ».
La proposition de loi socialiste visant à lutter contre le décrochage scolaire appelle tout simplement à la suppression de la loi Ciotti. Elle repose sur trois mesures. « La première propose l’allongement de la durée de la scolarité obligatoire en l’anticipant (article 1er). La seconde met en place un dispositif de continuité éducative pour les élèves exclus, de façon temporaire, d’un établissement (articles 2 à 5), qui pourra s’appuyer sur la poursuite de l’intervention des enseignants du réseau d’aides spécialisées aux élèves en difficulté (RASED) dans les collèges (article 6). Enfin la dernière abroge la loi n° 2010-1127 du 28 septembre 2010 visant à lutter contre l’absentéisme scolaire, au contenu aussi inutile que stigmatisant (article 7) ». Le projet abaisse l’âge de la scolarité obligatoire à 3 ans. Il prévoit la création de « cellules de veille éducative » dans tous les établissements scolaires. « La prévention du décrochage doit en effet être centrée sur l’établissement scolaire et l’équipe éducative, en y associant les familles dont cette équipe doit être le partenaire privilégié ».
Luc CHatel a vivement défendu la loi Ciotti, qui supprime les allocations familiales aux familles des enfants absentéistes. « Les chiffres sont là, incontestables, attestant que le dispositif fonctionne puisqu’il remplit sa première mission : celle de ramener les élèves à l’école. Depuis le 24 janvier dernier, on dénombre, sur l’ensemble des académies, 27 917 premiers avertissements adressés aux familles par les inspecteurs d’académie, directeurs départementaux de l’éducation nationale. À la suite de ces 27 917 signalements, l’immense majorité des élèves est retournée à l’école puisque nous n’avons dû opérer qu’auprès de 6 280 d’entre eux un deuxième signalement, celui-ci n’ayant lui-même fait l’objet que de 51 suspensions effectives d’allocations familiales dans l’ensemble des départements ». Ces chiffres révèlent surtout que la loi Ciotti est inapplicable. Le nombre d’élèves absentéistes au sens dela loi est très supérieur aux chiffres fournis.
Les débats à l’Assemblée
http://www.assemblee-nationale.fr/13/cri/2010-2011/20110[…]
L’Expresso du 1er juin
http://cafepedagogique.net/lexpresso/Pages/2011/06/0[…]
Quelle efficacité pour la loi Ciotti ?
http://cafepedagogique.net/lesdossiers/Pages/2010/s[…]
Absentéisme, statistiques et tutti Ciotti
http://cafepedagogique.net/lexpresso/Pages/2011/05/[…]
Article BBC
http://www.bbc.co.uk/news/education-13346238
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