Par Gabrielle Lamotte
Elève, usager ou acteur ? Quelle vie scolaire pour les élèves ?
« L’élève en tant que tel est aussi devenu un sujet d’observation pour les chercheurs. Des monographies consacrées aux élèves sont apparues, nourrissant une sociologie de « l’expérience scolaire ». Les enquêtes interrogeant le « sentiment » des élèves sur leur vécu scolaire se sont également multipliées. Dans quel cadre la « vie scolaire » des élèves est-elle conçue et organisée ? Quelle place est-elle offerte à l’expression et à la participation des élèves et comment ces derniers s’impliquent-ils dans la vie des établissements ? Qu’est-ce qui motive les jeunes à se rendre à l’école, au-delà de la stricte obligation scolaire ? Comment perçoivent-ils la place qui leur est faite et les traitements qui leur sont réservés dans les établissements ? Quelles valeurs les élèves revendiquent-ils dans l’espace scolaire ? À quels apprentissages de la vie sociale les élèves se frottent-ils – se brûlent-ils, parfois – dans leurs rapports avec les personnels scolaires comme avec leurs pairs ?
Le dossier d’actualité de l’INRP:
http://www.inrp.fr/vst/LettreVST/49-novembre-2009.htm
Les médiateurs de réussite scolaire dans la Cour des comptes
Du rapport de la Cour des Comptes relatif à « L’articulation entre les dispositifs de la politique de la ville et de l’éducation nationale dans les quartiers sensibles», on a surtout retenu le constat fait que l’assouplissement de la carte scolaire avait fragilisé les établissements scolaires déjà les plus en difficulté.
Mais le rapport est intéressant à d’autres égards.
Il pointe aussi un certain nombre de juxtapositions d’actions ou encore le manque de liens entre la politique de la ville et les projets de l’Education nationale:
« Le foisonnement et l’empilement des dispositifs d’intervention éducative de l’Etat en direction des quartiers sensibles induisent une complexité qui constitue – ainsi que l’ont fréquemment relevé les acteurs de terrain interrogés lors de l’enquête – un obstacle à l’appropriation, et donc à l’efficacité et à l’efficience des dispositifs. »
Le chapitre consacré aux médiateurs de réussite scolaire fait un constat mitigé:« Sur le plan national (88), le nombre de médiateurs recrutés au 31 mars 2009 était de 1193, soit 24 % de l’effectif attendu. Toutefois, selon la réponse de la DGESCO aux observations de la Cour, près de la moitié des 5 000 médiateurs auraient été recrutés au 31 mai 2009.»
Le rappel fait mention des refus que certains conseils d’administration ont opposé à leur recrutement: «Or certains conseils ont d’ores et déjà exprimé leur refus, bloquant ainsi les recrutements. Au 30 mai 2009, l’inspection académique des Bouches-du-Rhône recensait ainsi, sur 68 conseils d’administration de collèges et lycées, 26 votes négatifs. De même, dans l’académie de Versailles, sur les 146 établissements concernés, 25 conseils d’administration avaient refusé le recrutement. Dans certains cas, un deuxième vote du conseil d’administration s’est de nouveau soldé par un échec, y compris pour certains établissements du groupe renforcé.»
Difficile et encore prématuré d’évaluer l’impact de ce dispositif.
Le rapport de la Cour des comptes évoque une réponse de la DGESCO, relative au profil et à la formation des médiateurs déjà recrutés: une « enquête effectuée auprès de 23 académies avait fait apparaître « qu’il s’agit en majorité de femmes âgées de 26 à 40 ans », … « que le niveau de formation est assez élevé (niveau IV à niveau II) », et « que la moitié des agents a bénéficié d’une formation organisée par l’éducation nationale et/ou les partenaires ».
« L’articulation entre les dispositifs de la politique de la ville et de l’éducation nationale dans les quartiers sensibles »:
http://i.ville.gouv.fr/divbib/doc/P132RapportCourComptesDispositifs.pdf