Par Didier Missenard
Sciences en classe, sciences en société
Le service de veille scientifique et technique (VST) de l’INRP publie un dossier d’actualité consacré au problème récurrent du déficit des étudiants en science. Ce dossier donne accès à une multitude d’études de tous pays, qui permettent de se faire une meilleure idée de ce problème, à commencer par la question de sa réalité. Après avoir fait le point sur les mutations récentes de l’enseignement des sciences dans de nombreux pays, l’étude s’interroge sur le lien entre science et société.
Citons in extenso la conclusion de cette intéressante somme :
« La “désaffection pour les sciences” recouvre des motivations et des réalités complexes et variées. L’éveil de vocations scientifiques auprès des jeunes ne peut se faire sans envisager, comme beaucoup le font déjà, toutes les modalités d’accès à la culture scientifique.
Dans un ouvrage devenu classique, Harry Collins et Trevor Pinch proposent de revenir sur la polarisation de la science, synonyme du meilleur ou du pire. Or “la science est un golem” : en reprenant à leur compte le mythe du golem (un puissant humanoïde de terre et d’eau à qui l’homme insuffle la vie, et qui peut défendre l’humanité si l’homme le tient sous bonne garde – dans le cas contraire, le golem utilisera aveuglément sa force), les auteurs mettent l’accent à la fois sur l’importance du développement de la science (comme pour le golem, sa croissance est sans bornes) et sur la responsabilité de l’homme à cet égard. Ainsi “ce que l’on devrait savoir sur la science” associe analyse de découvertes scientifiques et réflexion d’ordre philosophique sur la science, conditions toutes deux nécessaires pour pouvoir exercer son jugement en ce domaine (Collins & Pinch, 1998).
Pierre-Benoît Joly donne la parole à Lord May lors de son discours à la Royal Society en 2005 : “il faut en finir avec l’idée que la science donne toujours des réponses […] définitives aux questions posées […]. Il est donc nécessaire d’enseigner comment la science fonctionne” (Alix, 2007). »
Ce dossier est consultable en ligne, mais il est aussi possible de le télécharger au format PDF.
Le dossier
http://www.inrp.fr/vst/LettreVST/45-mai-2009.htm
La formation des enseignants en sciences aux Etats-Unis
Les services de veille technologique de l’ambassade de France aux USA publient une intéressante enquête relative à la formation des enseignants de sciences, technologie, ingénierie et mathématique en primaire et secondaire.
Voici l’introduction qu’Estelle Bouzat fait de son étude :
« Selon un rapport de 2005 du Business-Higher Education Forum, d’ici à 2015, il faudra plus de 280 000 nouveaux enseignants en sciences, technologies, mathématiques et ingénierie (STEM) aux Etats-Unis. En outre, actuellement, de nombreux enseignants enseignent ces matières sans en avoir une connaissance approfondie. Ces constats inquiétants sont la conséquence d’une réaction en chaîne : tout d’abord, on constate une désaffection de ces spécialités par les étudiants ; ensuite, parmi ceux qui choisissent d’étudier ces matières à l’université, seule une faible proportion se dirige vers l’enseignement ; enfin, de nombreux enseignants en STEM quittent la profession après quelques années d’exercice. La racine du problème semble venir du désintérêt des élèves pour les mathématiques et la science dès le primaire. Ainsi, les comparaisons internationales montrent que les résultats des élèves américains en mathématiques et en sciences ne sont pas aussi bons que le laisserait penser la place de leader mondial de l’innovation qu’occupent les Etats-Unis. La solution doit donc passer en premier lieu par une meilleure formation des jeunes générations, qui elle-même nécessite une réforme de la formation des enseignants. Face à ce constat, une multitude de projets émanant d’une grande variété d’acteurs ont vu le jour ici et là, portant aussi bien sur la formation, que le recrutement ou encore le maintien en poste des enseignants. Cette « génération spontanée » d’initiatives est symptomatique de l’extrême décentralisation américaine. Cependant, les acteurs ont pris conscience de la dimension nationale du problème et des initiatives politiques ont vu le jour au niveau fédéral. La nouvelle Administration est pleinement consciente du problème et le Président Obama souhaite faire de l’enseignement des mathématiques et des sciences une priorité nationale. »
À l’heure où les projets de réforme de la formation des Maîtres font l’objet d’un pilotage plus que déroutant, cette étude permet de prendre un recul stimulant vis à vis de ces questions.
Le Bulletin
http://www.bulletins-electroniques.com/rapports/smm09_038.htm
Pourquoi si peu de mathématiciennes ?
C’est la question dont s’est saisi Jean-Luc Nothias dans un article du Figaro. Il n’est pas si fréquent de voir un quotidien national se saisir d’une problématique propre aux mathématiques. Saluons cet effort, d’autant que l’article apporte de bonnes informations sur cette question toujours actuelle.
L’article du Figaro
http://www.lefigaro.fr/sciences/2009/06/03/01008-20090603A[…]
Culture Math
Le site CultureMATH livre ce mois-ci quatre nouveaux articles :
– « Algorithmes et puzzles : une ultime approche de Turing », par Lény Oumraou ;
– « Mathématiques de la musique en Afrique centrale », par Marc Chemillier ;
– Une nouvelle ressource du dossier « Tout sur les polyèdres » : « Méthodologie pour construire un polyèdre », de Jean-Jacques Dupas.
Quelques patrons de polyèdres assez simples sont proposés à la fin de cet article. Chaque mois de nouveaux patrons seront livrés par Jean-Jacques Dupas qui alternera les niveaux de difficulté.
Le site CultureMath
http://www.dma.ens.fr/culturemath/
Jeux, TICE et Maths dans MathemaTICE
La revue en ligne de Sesamath, MathemaTICE, publie dans son dernier numéro, un dossier consacré aux jeux :
« La plupart des articles du dossier sont (…) issus de deux horizons qu’il conviendrait de rapprocher : les acteurs de terrain et le monde de la recherche, qui ont tous deux naturellement intégré les TICE à leur démarche. Les premiers nous font bénéficier de leur inventivité et d’un enthousiasme contagieux (Maths à Gogo, TokeMaths, Mathador, les jeux du Matou Matheux et de Kidimaths). Les seconds nous mettent en garde contre les limites de l’enseignement traditionnel : il persiste à privilégier la répétition plutôt que la réflexion personnelle (voyez l’article au sujet de Maths à modeler) et fait l’impasse sur les évolutions de la société (cf. les jeux « sérieux »). Le projet d’enseigner et d’apprendre les mathématiques autrement est clairement affirmé. »
Le site de la revue
Compétences, etc.
À l’heure où la question de l’approche par compétences fait question, en mathématiques comme dans les autres disciplines, le Café publie opportunément un dossier critique consacré à ce thème. On y trouvera des contributions de divers auteurs, qui se retrouvent plus ou moins dans cette approche controversée.
Le dossier sur le site du Café
http://cafepedagogique.studio-thil.com/lesdossiers/Pages/103Compet[…]
Vous avez dit TNI ?
Quelle que soit le modèle de TNI que vous utilisez, le site interTNI, mis en place par le CRDP de Versailles, partage des ressources réalisées pour les tableaux numériques.
Le site InterTNI