Par Françoise Solliec
Micro lycée pour rattraper des élèves décrocheurs, prévention de l’absentéisme et du décrochage des élèves de la voie professionnelle, remotivation, accompagnement méthodologique au travail scolaire, toutes ces actions et bien d’autres encore reçoivent un soutien fort du conseil régional d’Ile-de-France, dans le cadre du dispositif Réussite pour tous, pour atteindre l’un des objectifs prioritaires de la région, l’élévation du niveau de formation.
C’est sans doute parce que le lycée polyvalent Jean Macé de Vitry (94) fait dans son projet d’établissement une large part à des actions d’accompagnement à la réussite scolaire de catégories d’élèves très différents qu’il accueillait le 11 juin la rencontre organisée par le conseil régional sur cette thématique, dans la cadre des états généraux des formations.
Actuellement, rappelle Jean-Paul Huchon, plus de 140 projets sont soutenus, pour un budget d’environ 20 millions d’euros, concernant plus de 4 000 lycéens. Le conseil régional s’intéresse de plus en plus à l’éducation sous toutes ses formes et souhaite mieux comprendre ce qui se passe à l’intérieur des établissements, avec comme objectif prioritaire une meilleure réussite de tous les élèves.
Cet accompagnement à la réussite s’exerce au lycée Jean Macé sur un domaine très large, puisqu’il concerne aussi bien l’entrée des élèves dans l’enseignement supérieur (convention spécifique Sciences Po, partenariats avec les universités ou les classes préparatoires aux grandes écoles, intervention d’associations telles que Tremplin pour motiver les élèves à des études scientifiques, les tutorer sans les sélectionner et les suivre ensuite dans leur cursus universitaire) qu’un accès à la culture scientifique avec les interventions de l’université de tous les savoirs.
Au niveau de la seconde générale et technologique, dont les taux de redoublement et de réorientation restent importants et, encore plus, en début de voie professionnelle où les élèves affectés par défaut abandonnent bien vite les cours, sans cesser parfois d’être présents dans l’établissement, les actions répondent à des besoins très différents. Ainsi, avec la ligue de l’enseignement du Val-de-Marne, des séances de 2H30 d’accompagnement méthodologique au travail ont été mises en place 2 fois par semaine pour les 16 classes de 2nde. Une équipe de professeurs motivés s’attachent à repérer les jeunes du lycée professionnel en voie de décrochage et à leur proposer, dans le dispositif Prélude, d’autres activités comme de l’escalade en cours d’EPS ou du travail en arts plastique et en théâtre, afin de leur redonner le goût d’apprendre et la capacité à se définir un projet professionnel qui se réalisera, dans bien des cas dans une autre profession et un autre établissement. « Mais », explique le proviseur Jean-Luc Balmelle, « on dépense une énergie folle pour un très petit nombre d’élèves (une dizaine participent régulièrement et arrivent à définir un projet), alors que le nombre des élèves décrocheurs en LP est grand et qu’il faudrait mettre en place des structures beaucoup plus ambitieuses ».
La question est d’autant plus complexe qu’il ne semble pas y avoir de réponses satisfaisantes à ce problème qui hante bien des proviseurs de lycée professionnel. Même le micro-lycée, qui fonctionne relativement bien pour les élèves décrocheurs de la voie générale ou technologique ne semble pas être une solution, puisque c’est avec les élèves de voie professionnelle qu’il connaît ses plus forts taux d’échec.
Les états généraux des formations en Ile-de-France se concluront par une journée d’échanges publics à la Cité des sciences le 29 juin, annonce Elisabeth Gourévitch, la vice-présidente chargée des lycées et des politiques éducatives. Des pistes devraient émerger qui permettront d’améliorer le schéma régional des formations en cours, que ce soit dans les différentes filières de l’enseignement du second degré, dans l’enseignement supérieur ou pour une offre encore plus performante d’aide à l’insertion professionnelle et de formation tout au long de la vie.