Par François Jarraud
Esther Duflo, Jacques Attali, la pauvreté, la crise : autant de thèmes dans cette rubrique.
L’Apses réagit aux propos de N Sarkozy
« Selon les statistiques du Ministère de l’Education Nationale, près de la moitié des bacheliers ES poursuivent leurs études dans des filières de l’enseignement supérieur où l’économie est une des disciplines principales (filières universitaires en Economie-Gestion, Administrations Economiques et Sociales, IUT et STS tertiaires, Classes préparatoires, Ecoles de commerce et de management, Instituts d’Etudes Politiques) ». L’Apses, association de professeurs de sciences économiques et sociales, répond aux propos de N Sarkozy à Châteauroux le 27 janvier. « Les taux de réussite des bacheliers ES dans ces différentes filières sont sensiblement égaux à ceux des bacheliers S, alors que le recrutement de la série ES est beaucoup plus mixte socialement (28% d’enfants de parents diplômés du supérieur dans la série ES contre 43% dans la série S) ».
Pour l’Apses, « ces déclarations pour le moins surprenantes voire humiliantes augurent mal de la phase de concertation sur la réforme du lycée ouverte par le Ministre de l’Education début janvier ».
Apses
Esther Duflo : Savoirs contre pauvreté
Tel est le thème du cours donné en 2009 au Collège de France par Esther Duflo. Elle abordera les thèmes de l’éducation, de la santé, de l’accès aux instruments financiers, de la gouvernance.
http://www.college-de-france.fr/default/EN/all/cha_int/
Esther Duflo : Les médias et les valeurs
« Si les croyances ne sont pas affectées par le feuilleton, la perception de la norme sociale l’est : ceux qui ont écouté le feuilleton sur la tolérance avaient plus de chance d’exprimer des attitudes tolérantes. Il est certes possible qu’ils aient ainsi voulu plaire à l’investigateur. Mais le fait même que le feuilleton ait pu affecter la perception des valeurs «acceptables» confirme le pouvoir (et la responsabilité) des médias ». C’est à cette influence des médias qu’Esther Duflo consacre une tribune dans Libération. Elle montre que les médias influent sur les valeurs et les comportements. Démontrer ce fait c’est obligatoirement poser la question de ce que devraient être des medias dans une société démocratique et de ce que devraient être des médias destinés à la jeunesse.
Dans Libération
http://www.liberation.fr/economie/0101314991-les-medias-et-les-valeurs
Attali : La dépression peut être évitée
« L’humanité n’est forte que quand elle comprend qu’elle affronte une pénurie, et qu’elle en tire les conséquences pour y apporter une réponse. Et comme la crise de 1929 n’a pu être résolue que par la mise en place des infrastructures électriques permettant le développement de l’industrie des biens d’équipements ménagers, la crise actuelle ne sera dépassée que quand seront mises en place les infrastructures nécessaires aux exigences environnementales de demain ». Pour Jacques Attali pour échapper à la crise il faut construire un monde nouveau, c’est-à-dire une nouvelle économie mais aussi de nouvelles institutions pour gérer la planète. « On ne peut avoir une globalisation du marché, sans globalisation de l’état de droit ».
http://www.slate.fr/story/la-d%C3%A9pression-peut-%C3%AAtr[…]
La crise en vidéo sur Curiosphère
Alors que le sommet de Davos s’ouvre, Curiosphère met en ligne 56 vidéos sur ce sujet. Deux sites thématiques accompagnent cette sélection : « parler de la crise à l’école » avec les Cahiers pédagogiques, et « les raisons du désordre mondial » avec la Documentation française.
Les vidéos
http://www.curiosphere.tv/nuage/5941-1-crise-financiere
Voir aussi le dossier du Café
http://cafepedagogique.studio-thil.com/lemensuel/laclasse/Pages[…]
La crise et la régulation du capitalisme ?
« En quoi la crise est-elle porteuse de changements dans la régulation du capitalisme financiarisé qui s’est développé depuis 20 ans ? » Le Centre d’analyse stratégique du gouvernement publie une étude sur la régulation du capitalisme après la crise. « Deux axes de transformation font l’unanimité, celui d’une adaptation de la réglementation financière et celui de l’élargissement du périmètre de la coordination économique mondiale. Semble aussi très largement admise l’idée selon laquelle l’inéquité dans la distribution des revenus nationaux et mondiaux constitue un creuset de déséquilibre. Ce constat nourrit les pistes d’évolution des modalités de concertation au niveau de l’entreprise comme des États pour mieux représenter les intérêts des « stakeholders ». »
La note
http://www.strategie.gouv.fr/IMG/pdf/NoteVeille120-3.pdf?Id[…]
La crise et la préférence nationale
« Il faut bien que quelqu’un paie la crise qu’aucun de nous n’a su ni prévoir ni éviter, surtout pas nos économistes les plus distingués. Ajustons donc la variable : renvoyons chez eux tous ces immigrés auxquels nous avons demandé de venir chez nous dans les jours fastes… Rentrez chez vous, cueilleurs d’oranges marocains, on vous a assez vus en Andalousie, il y a maintenant des Espagnols volontaires pour ce travail mal payé. Nous devons donner du travail à nos nouveaux pauvres ! » Dans la lettre des cafés géographiques, Pierre Gentelle jette un regard décapant sur la crise. « Dans l’ensemble du monde mondialisé, lorsque la crise touche les pays riches, ce sont comme d’habitude les pauvres qui paient en premier. Ainsi vont les choses… Peuvent-elles aller autrement ? Il faut bien que quelqu’un paie pour que le système continue, non ? Eh bien soit ! Dans nos pays démocratiques et bien-pensants, ce seront ceux qui n’entrent pas dans le cadre de « la préférence nationale ». Ce n’est pas du lepénisme, horreur, c’est juste une simple variable d’ajustement, provisoire évidemment. En attendant, croyons, croyons, croyons que ceux qui doivent s’ajuster à leur misère parviendront à survivre dans l’intervalle ».
La Lettre
http://www.cafe-geo.net/article.php3?id_article=1519
Les nouvelles jeunesses
Qu’est-ce qui distingue les adolescents actuels de la génération précédente ? L’allongement de l’adolescence, sans doute. L’incertitude quant à l’insertion professionnelle. Mais aussi, nous révèlent O. Galland et V. Cicchelli la montée des cultures adolescentes et la rupture avec l’Ecole. « Le divorce paraît patent entre la culture humaniste livresque délivrée par l’Ecole et la culture adolescente. On peut en voir un signe dans l’effondrement de la pratique de la lecture ».
En une centaine d epages, l’ouvrage revient sur chacun de ces traits en proposant des extraits sélectionnés chez les meilleurs auteurs. ON a ainsi un panorama des travaux sur les cultures adolescentes, la redéfinition des rapports au politique , les nouvelles formes d’exclusion et particulièrement celles liées à l’Ecole. Car selon Didier Lapeyronnie, « l’école s’éprouve collectivement comme une institution qui met à l’écart » les jeunes des milieux populaires.
Les professeurs de SES trouveront dans ce petit ouvrage de quoi alimenter les chapitres sociologiques. Mais plus globalement tous les enseignants y apprendront à décrypter la planète jeunes.
Les nouvelles jeunesses, O. Galland et V. Cicchelli dir., Problème spolitiques et sociaux, n°955.
Sommaire
http://www.ladocumentationfrancaise.fr/revues-collections[…]