Par Claire BALAS, François JARRAUD et Blandine RAOUL-REA
Papier / Internet
Papier vs Internet : quelques éléments de réflexion pour penser la complémentarité des supports dans l’offre documentaire.
Dans un article publié sur le site de littérature de jeunesse ricochets, Catherine Gentile, enseignante documentaliste et formatrice en littérature de jeunesse et en BD, et Philippe Godard, auteur entre autres de documentaires pour la jeunesse, s’interrogent sur les rôles joués aujourd’hui respectivement par les documentaires jeunesse et la Toile en termes d’accès à l’information et de construction de connaissances.
En écho à leur titre interpellateur : « la disparition programmée du documentaire jeunesse », les auteurs dressent tout d’abord un état des lieux assez pessimiste de la situation éditoriale actuelle des documentaires jeunesse, non seulement pour ce qui concerne le nombre de publications parues en 2007, mais aussi quant à la qualité et la diversité des documentaires publiés.
Suit un utile panorama des grandes collections documentaires des principales maisons d’édition jeunesse, complété par un tour d’horizon sur le fonds et la forme de ces documentaires. Sont ainsi relevés un manque de publication sur certains sujets (éducation à Internet et au média, politique…) alors que d’autres sont largement surreprésentés. De même, ils relèvent des absences d’innovations formelles et le recours trop fréquent à la double page chez les éditeurs, ce qui peut nuire à la lecture et à la compréhension. Des innovations sont tout de même saluées dans des domaines comme la philosophie, l’éducation à la sexualité ou la vulgarisation scientifique.
Pendant de ces constats, la deuxième partie présente les atouts et les leurres de la Toile en ce qui concerne la recherche d’informations. Le constat est sévère et ne surprendra guère les documentalistes : on trouve de tout, aisément, gratuitement et très rapidement sur les sites Internet mais au détriment de la hiérarchisation et classification des informations et de la valeur accordée aux biens et à l’offre culturelle.
Dans une troisième partie, les auteurs interrogent alors le rôle de « la technologie » et les bouleversements qu’elle induit dans notre société, à la fois en termes de moyens, d’usages et de vision politique. Résolument « technophobes », les auteurs mettent en garde contre l’émergence d’une société où les savoirs resteraient du domaine des spécialistes, face à une propagation de la bêtise laissant la majorité des citoyens dans l’ignorance et sans réelle possibilité d’émancipation. Ils envisagent même la « possibilité concrète » du « cybernanthrope, sorte d’être humain ne pouvant s’imaginer autrement que connecté au réseau, ayant peur des êtres de chair qui l’entourent et préférant les voir à travers le prisme rassurant d’un écran. »
Excessif ? Les enjeux ont le mérite d’être clairement posés et ne peuvent qu’interpeller les prescripteurs dont le rôle d’éducation aux médias est plus que jamais nécessaire.
A lire sur le site Ricochet
http://www.ricochet-jeunes.org/rech.asp?id=-1829317113
En complément de cet article, on pourra notamment prendre connaissance des résultats d’une enquête empirique visant la compréhension de l’usage d’Internet par des jeunes (le panel constitué cible les jeunes de 18 à 32 ans ayant un usage régulier et soutenu d’Internet) : panorama d’Audrey Messin dans le dossier du numéro 126 (juin 2008) de la revue Lecture Jeune : « à l’heure du virtuel ».
Les usages de ces jeunes s’inscrivent dans une « culture ordinaire de l’écran », et leur permettent d’entretenir les liens sociaux en ligne (sans que cela ne les coupe, semble t-il, des liens de visu) et de se retrouver « dans leur bulle » autour de centres d’intérêt (sans forcément élargir et ouvrir ces centres d’intérêt).
Enfin ces usages mettent en évidence un nouveau rapport au savoir, utilitaire et pragmatique, où les jeunes, habitués au zapping, cherchent directement les réponses et solutions sans démarche intellectuelle préalable.
Les références de l’article d’Audrey Messin : sommaire du numéro 126 de Lecture Jeune
http://www.lecturejeunesse.com/index1024.php?page=revue_nu[…]
Visiter Rome en 3D
Entrez dans Rome comme si vous y étiez ! Avec le célèbre logiciel «Google Earth», vous pourrez visiter Rome, avec entre autres ses monuments antiques ; puis sauvegarder les plans obtenus et ce à l’échelle souhaitée. Plus de 6000 monuments à visiter virtuellement et 11 « merveilles » à explorer de l’intérieur, avec les moindres détails. Une vidéo initiale vous donne un aperçu global de Rome en 320 ap. JC. De quoi illustrer un cours ou préparer un voyage ! A noter : pour y accéder, il faut se rendre dans le dossier « galerie » et sélectionner « Rome antique en 3D ».
Rome
Internet sous contrôle ?
C’est un cauchemar mis à jour par l’ASIC, l’association des acteurs du web communautaire. Analysant le projet de loi de réforme de l’audiovisuel, l’Asic a trouvé un amendement du député UMP F. Lefebvre qui met les sites communautaires utilisant la vidéo sous contrôle du CSA.
Pour l’Asic, « alors que le plan Numérique 2012 présenté il y a à peine quelques semaines vise à faire de la France un pays leader sur la scène de l’Internet mondiale, cet amendement constituerait un frein brutal au développement des acteurs de l’économie numérique française ». L’amendement prévoit à la fois de taxer les sites qui affichent de la vidéo et de soumettre les contenus au contrôle du CSA.
« Cet amendement vise à rouvrir le débat sur la taxation d’Internet, pourtant arbitré à plusieurs reprises ces derniers mois ». Il témoigne là encore d’une vision rétrograde d’Internet et met en péril le développement d’un modèle de gratuité pour l’utilisateur, modèle dont la publicité est le seul carburant.
L’ASIC veut avertir la communauté Internet française des dangers qu’induit ce projet de taxe. La vidéo est désormais un moyen d’expression répandu et apprécié par les internautes français. Les plateformes communautaires vidéo facilitent grandement ce moyen d’expression en offrant un hébergement des vidéos et des lecteurs intégrables sur n’importe quel site tiers (blog, site perso, presse en ligne, etc.). La publicité en ligne est tout autant répandue sur Internet et permet à une multitude de sites d’être gratuits tout en reposant sur un modèle économique viable écrit l’ASIC.
Communiqué
http://www.lasic.fr/spip.php?article38
Le souvenir des 11 400 enfants juifs déportés présent sur Internet
Grâce aux efforts de Serge Klarsfeld, historien et président des Fils et filles déportés juifs de France, unis à ceux du Mémorial de la Shoah et du Ministère de l’Education nationale, les enseignants peuvent désormais accéder à la liste des 11400 enfants juifs déportés de France entre 1942 et 1944.
Cette liste comprend les noms, prénoms, l’adresse d’arrestation et la date de déportation de ces enfants ainsi que les photos ou documents qui ont pu être retrouvés. Cet immense travail est à la disposition des enseignants sur le site du Grenier de Sarah pour les aider à mener des travaux de recherche avec leurs élèves.
Le grenier de Sarah
http://www.grenierdesarah.org/
XXème siècle
Signalé par Jacques Piot (CRDP académie de Toulouse) : la Bibliothèque numérique en ligne de la Bibliothèque de documentation internationale contemporaine (BDIC) offre un accès direct aux sources premières de l’histoire du XXe siècle. On y trouve des documents imprimés, des photographies, des affiches, des dessins…
Cette bibliothèque permet d’accéder à la notice du document primaire avec un catalogage complet et une indexation en Rameau ainsi qu’au document lui même.
Bibliothèque
http://flora.u-paris10.fr/flora/jsp/index.jsp
Les bibliothèques numériques
Les bibliothèques numériques sont-elles l’avenir des bibliothèques ? Comment se développent-elles ? En se développant elles permettent un autre accès au document. Un accès plus simple ? Un accès plus large ? Ce n’est pas si sûr. La thèse développée par Delphine Berroneau dans son mémoire de Master « Ingenierie des médias pour l’éducation » et publié en ligne est qu’ « elles ne permettent pas une meilleure diffusion des documents, mais une autre forme de transmission des savoirs »
Une édition électronique réalisée à partir de l’œuvre de Delphine Berroneau, Les bibliothèques numériques. D’hier à aujourd’hui, la transmission d’un savoir (2005). Mémoire de Master Ingénierie des Médias pour l’Education: UFR Lettres et Langues – Université de Poitiers [Autorisation accordée le 13 octobre 2005 par l’auteure et son directeur de mémoire, Jean-François Cerisier, de l’Université de Poitiers]
Accès à l’édition électronique
http://classiques.uqac.ca/contemporains/Berroneau_Delphine/bibli[…]