Philippe Pelletier commence par reprendre une distinction souvent faire dans les manuels scolaires entre un Japon de l’endroit et un Japon de l’envers. Seulement, il précise que le mot envers en japonais, ura, désigne ce qui est arriéré ou encore la cuisine, ce qui signifierait que les parties Ouest et Nord constitueraient une sorte d’arrière-cour du pays. Or, ça n’est pas le cas, l’Ouest accueille au même titre que le Nord-Est des centrales nucléaires., une géographie du suicide désigne le Nord-Est et Shikoku comme les zones aux plus forts taux. Cette idée d’envers et d’endroit rappelle l’orateur, elle date de 1895 et fut énoncée par un géophysicien aux postures très déterministes.
Alors quelle finitude du Japon ?
Le Japon reste la 2ème puissance économique mondiale mais sa puissance n’est pas finie ; ses échanges sont concentrés sur quelques pays avec une nette réorientation vers l’Asie de l’Est et la Chine ces dix dernières années, ses flux d’IDE tendent à se tasser.
Quelle finitude spatiale ?
On parle souvent d’un pays densément peuplée or 49,7% du territoire sont classés en kaso ou zones sur-dépeuplées, ces zones ne rassemblant que 6,1% de la population et une densité de 37/km² soit celle de la Corrèze.
Emettre un constat un centre à la périphérie serait plus près de la réalité.
Le manque d’espace revient comme une rengaine dans les manuels scolaires s’appuyant sur des images de la ville de Kobé ou de Nagasaki, sur celles d’une étroite bande littorale sur-occupée mais cette affirmation ne repose que sur la prise en compte de l’espace terrestre mais si l’on ajoute la ZEE, espace riche et vaste, le Japon devient le sixième pays par sa superficie. Il faudrait aussi montrer des images, pour nuancer le propos, de plaines comme celles d’Hokkaïdo ou de terres-pleins non-occupés.
Et l’absence de matières premières ? Certes se pose le problème des hydrocarbures mais le Japon dispose d’autres ressources : une eau abondante, une production hydroélectrique en conséquence, une production de bois importante même si son industrie est en crise…
Enfin quid du modèle japonais ?
La société japonaise serait homogène et est présentée comme tel dans nombre de livres du secondaire ; Philippe Pelletier précise qu’il s’agit en grande partie d’un message délivré par les Japonais eux-mêmes, ainsi Shiba Ryotaro et son absence de classes, mais qui ne reflète pas vraiment la réalité. Il revient plus longuement sur les immigrations coréenne et des nikkeijin ; les descendants des premiers enfouirent longtemps leur origine, aujourd’hui, les vedettes du show-business d’origine coréenne brisent le tabou et affirme celle-ci ; pour les seconds que l’on a fait venir, leur origine japonaise ne parvient pas à faire oublier leur manque de maîtrise du japonais ou les différences culturelles (souvent sud-américaines). Il conclut en remettant en cause le mythe du miracle japonais de l’après-guerre, résultat d’acquis préalables tels que les structures d’encadrement et le niveau d’éducation.
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