Par François Jarraud
« Les organisations et personnalités signataires rappellent solennellement que, selon l’article 1er de la Constitution, la France est une République indivisible, laïque, démocratique et sociale. Ces quatre termes indissociables définissent des principes qui s’imposent à tous, au premier rang desquels le Président de la République. Or, les déclarations récentes de Monsieur Sarkozy, mêlant ses convictions personnelles et sa fonction présidentielle, portent atteinte à la laïcité de la République ». L’appel soutenu par de nombreuses organisations a déjà recueilli plus de 30 000 signatures.
« C’est pourquoi, les organisations et personnalités signataires s’opposeront à toute tentative qui mettrait, de fait, en cause la laïcité par une modification du contenu de la loi de 1905. A l’heure où nos concitoyens éprouvent des difficultés et des inquiétudes croissantes, elles les appellent à promouvoir la laïcité comme une exigence partagée avec la ferme volonté de bâtir ensemble une société où la justice sociale assurera, quotidiennement, pour toutes et pour tous, la liberté, l’égalité et la fraternité. «
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La laïcité positive est-elle encore de la laïcité ?
» Dieu n’est rien d’autre qu’une illusion sous laquelle l’homme s’humilie »… « la République a besoin d’athées militants qui ne se laissent pas duper par des espérances illusoires et travaillent à l’amélioration réelle, ici-bas, des conditions d’existence ». Dans Le Monde, Jean-Claude Monod s’amuse à plagier le président en imaginant un chef d’Etat athé qui se comporterait comme N.Sarkozy. Il interroge « la laïcité positive » qu’il perçoit comme inconciliable avec la loi de 1905. C’est le moment que choisit le recteur de la Mosquée de Paris pour demander « un moratoire sur la loi de 1905 » de façon à faciliter la construction de lieux de cultes.
Article du Monde
Article du Monde
L’avis de Jean Baubérot
« Le discours de Nicolas Sarkozy porte atteinte à la laïcité dans la mesure où il n’est pas philosophiquement neutre, mais privilégie les convictions religieuses au détriment d’autres convictions, au lieu de respecter toutes les croyances, toutes les convictions, comme cela est dit dans le préambule de la Constitution française. » Dans Le Monde, Jean Baubérot revient sur les discours de N.Sarkozy.
« Que l’on dise que toute société a une dimension historique est une chose, mais le rôle du politique est avant tout de répondre aux préoccupations du présent et de contribuer à façonner un avenir collectif. Là encore, donc, un constat qui est juste, une réponse politiquement contestable, voire dangereuse ».
Article du Monde
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