» Comment garantir la réussite scolaire de l’élève alors que l’enseignement dispensé est dans une langue qui lui est peu familière ? » interroge L’Express (Port Louis). C’est qu’aux Comores, l’enseignement est donné en français qui est très rarement la langue maternelle. Or, » se coltiner brusquement avec une langue dont on ne connaît rien, à peine sorti des jupons de maman, n’est pas le meilleur départ vers une scolarité réussie ».
Jean-Pierre Sautel, conseiller du vice-recteur de Mayotte, plaide pour l’intégration des langues maternelles, comme il a vu le faire au lycée français de Pondichéry à travers le bilinguisme tamoul. « Ce n’est pas simplement emmagasiner le lexique et la syntaxe. L’enfant s’imprègne de la langue et construit sa propre stratégie d’apprentissage. C’est individuel, et cela dépend aussi du milieu social, ce qui explique que les enfants progressent à des rythmes différents. C’est ce mécanisme d’apprentissage qui va être réutilisé pour la langue seconde ».
De l’autre côté les parents attendent de l’apprentissage du français un meilleur avenir pour leurs enfants. Pour le linguiste Ahmed Chamanga, » les gens les plus réticents sont les ‘intellectuels’, sous prétexte que ça va encore abaisser le niveau ».
Article de L’Express