« Les diverses dimensions de l’appareil de formation se combinent donc différemment selon les territoires. Ces variantes viennent façonner la construction des cursus scolaires des jeunes et, de fait, leurs conditions d’entrée dans la vie active. Le territoire modèle les parcours scolaires et professionnels des jeunes d’autant plus fortement que ceux-ci en sont « captifs ». C’est le cas des jeunes de faible niveau de formation, c’est-à-dire n’ayant pas poursuivi des études dans l’enseignement supérieur, qui sont très peu mobiles ». Une étude du Céreq, réalisée par Yvette Grelet, met en évidence un découpage de la France en 6 types de territoire caractérisés par des profils de formation différents.
Ainsi elle oppose les « zones tertiaires urbaines » qui proposent une offre de formation tertiaire en lycée la plus importante aux zones rurales et industrielles où le taux de scolarisation est le plus bas. Entre ces deux extrêmes, le tertiaire de petites entreprises se singularise avec un fort pourcentage de sorties précoce du système éducatif; les zones industrielles dynamiques ou en crise caractérisées par l’importance de l’enseignement professionnel; et le rural agricole. Pour Y. Grelet, » bien qu’aucun élément relatif à la formation des jeunes n’entre en ligne de compte pour définir de grands types de zones d’emploi, à chaque environnement socioéconomique correspondent des caractéristiques dominantes de l’appareil éducatif local : durée des études, part des formations à visée professionnelle, rôle dévolu à l’apprentissage, partage entre spécialités de la production et des services. Emploi, activité et qualifications dessinent les contours d’espaces bien différenciés, dont l’offre et la demande de formation initiale portent également la marque. De telles régularités statistiques permettent de mieux comprendre les articulations entre territoires et parcours de formation des jeunes ».
Etude (en pdf)