Antoine Fetet, souvent cité dans le Café pour la qualité des ressources qu’il propose aux enseignants des écoles, vous propose une petite aventure avec lui… Rien que du très correct, rassurez-vous…
Un outil d’entraînement au service de la maîtrise de la langue
(CE1 et enseignement spécialisé)
L’entrée dans l’étude de la langue est difficile pour un grand nombre d’élèves du Cycle 2. Beaucoup sont encore confrontés à des problèmes massifs de déchiffrage et de compréhension quand, au CE1, commence l’étude de la grammaire et de l’orthographe. Les difficultés rencontrées par ces élèves sont diverses : non seulement ils peinent à lire les énoncés et les textes supports des activités, mais ils doivent s’adapter à de multiples tâches inédites, dont ils saisissent mal les enjeux, en mettant en oeuvre des compétences elles aussi nouvelles. Bien souvent, ces élèves tentent de sauver la face en adoptant des stratégies d’évitement (copie sur d’autres élèves) ou de contournement de la tâche (recherche d’indices de surface permettant -parfois- une réussite elle aussi superficielle).
Pour répondre à ces difficultés, un nouvel outil d’entraînement (« Vive le français! », titre provisoire) est sur le point de voir le jour. Sa conception est guidée par quelques principes essentiels :
• Il faut laisser aux élèves le temps de se familiariser avec les activités et les tâches qu’on leur propose : il faut donc leur donner la possibilité de s’exercer suffisamment, sans faire varier systématiquement la difficulté de l’activité, sa longueur, sa présentation, sa consigne. Faute de quoi, certains élèves ont le sentiment désespérant d’être toujours en retard d’un train, de ne jamais accéder à la familiarité nécessaire permettant de se centrer sur l’activité cognitive en jeu.
• Tous les élèves, même les lecteurs fragiles, peuvent entrer dans ce travail de réflexion sur la langue à condition de concevoir des activités compatibles avec leurs compétences de lecture (lexique et structures accessibles, illustrations facilitant la compréhension, récurrence des situations et des tâches, etc.)
• Par conséquent, les activités d’entraînement n’ont sans doute pas intérêt à être intégrées aux activités de lecture-écriture : apparaissant au gré des lectures, des projets d’écriture, des thèmes de travail de la classe, les notions abordées et les compétences visées risquent d’être présentées dans un contexte trop riche, trop complexe pour certains élèves, qui auront les plus grandes difficultés à discerner quels sont les enjeux des apprentissages.
• Un autre domaine, intégré à cet outil, exige un entraînement régulier : celui de la compréhension en lecture, par exemple grâce au repérage d’indices dans un très court texte, permettant la production d’inférences et la compréhension de l’implicite.
• Un dernier principe : il importe d’évaluer les progrès, et pas seulement les performances ponctuelles ; cet outil tente de modifier une représentation traditionnelle du déroulement de l’apprentissage (je ne savais pas, je découvre, je retiens, maintenant je maîtrise) au profit d’une représentation plus dynamique (je ne savais pas, je découvre, je dois m’entraîner pour que, petit à petit, je maîtrise). L’évaluation est intégrée aux activités, et l’élève, comme ses parents ou son enseignant, peuvent avoir une image des progrès dans l’apprentissage (sous forme de pourcentages de réussite, par exemple).
Une version de travail de cet outil est prête. L’objectif est d’évaluer dans des classes la pertinence de ces propositions au cours de l’année scolaire 2006-2007, et de procéder à sa finalisation avant édition éventuelle. Il serait bien sûr intéressant de constituer un groupe de collègues le plus divers possible : cours simple ou multiple, enseignement spécialisé, débutant ou chevronné, travaillant dans des environnements variés…
Si ce projet vous intéresse, vous trouverez une présentation plus détaillée à cette adresse :
http://orlf.free.fr/CE1.htm
Pour tout contact : antoine.fetet@laposte.net