La L.O.L.F.
« Puissant levier de réforme de l’État, la loi organique relative aux lois de finances (LOLF) enclenche un processus de transformation radicale des règles budgétaires et comptables de l’État… L’ambition de cette loi est de réformer la gestion de l’État tout entière, c’est-à-dire la façon dont l’argent public est utilisé par chaque ministère. Cette réforme vise à instaurer une gestion plus démocratique et plus efficace des dépenses publiques ». Le ministère ouvre un dossier spécial pour la découvrir. Elle prévoit de nouvelles modalités de gestion publique par missions et performances dont on mesure encore mal les retombées concrètes pour les enseignants. « Profession éducation » d’octobre, la revue du Sgen, y consacre un dossier qui analyse en détail l’expérimentation menée dans l’académie de Rennes. Pour B. Jaouen, à l’échelle de l’établissement, la réforme « demande un changement des mentalités.. par une autre culture de l’évaluation. Il faut que les personnels s’engagent dans ce débat car les indicateurs de performances qui nous sont proposés ne sont pas tous très pertinents. Pour ne pas les subir, faisons les modifier ». La LOLF pose en termes nouveaux la question des projets d’établissement.
http://www.education.gouv.fr/dossier/lolf/
http://www.ac-rennes.fr/wlolf/actulolf.html
Selon un rapport officiel, le conseil pédagogique pourrait conforter l’autonomie des établissements
« L’enquête de terrain qui a été conduite a permis de découvrir que de nombreux établissements ont progressivement mis en place des structures légères de concertation avec les enseignants, souhaitant dynamiser leur projet d’établissement. Les établissements déjà engagés dans le conseil pédagogique dressent un bilan positif de l’expérience. Plusieurs d’entre eux font état du rôle mobilisateur de ce conseil qui a joué un rôle majeur dans la définition d’une politique pédagogique en faveur de la réussite des élèves ». Le conseil pédagogique a été institué par la loi Fillon. Le rapport de l’Inspectrice générale Ghislaine Matringe s’appuie sur les expérimentations de ce conseil dans plusieurs académies. Malgré les résistances rencontrées, elle les juge positivement. « Il faut impliquer plus étroitement les enseignants dans la gestion de leur établissement, leur donner la parole, écouter leurs propositions, dépasser les clivages anciens entre l’administration et la pédagogie pour progresser. Les chefs d’établissement doivent pouvoir s’appuyer sur des enseignants reconnus par leurs pairs. Le conseil pédagogique, instance consultative et non décisionnelle, permettra d’expliciter le fonctionnement de l’établissement, de montrer ses forces et ses faiblesses, son rôle sera essentiel en terme d’évaluation de la politique suivie, d’analyse des indicateurs de fonctionnement et surtout il sera force de proposition. Le chef d’établissement tout comme le conseil d’administration pourront alors véritablement centrer leur action sur la pédagogie ».
Elle préconise de « laisser l’initiative des thèmes de travail aux conseils pédagogiques dans le respect de la liberté pédagogique des enseignants » et de ne les ouvrir qu’à des enseignants volontaires choisis par le chef d’établissement, dans le cadre, assez étroit, de la loi Fillon. « Structure souple, le conseil pédagogique doit rester une instance de réflexion, de concertation entre les enseignants et de propositions. Elle ne peut se substituer à d’autres instances comme la commission permanente, le conseil d’administration ou le comité d’éducation à la santé et à la citoyenneté. Sa généralisation pourra s’accompagner de quelques éléments de cadrage tout en préservant une indispensable souplesse mais nécessitera surtout aide et conseil aux équipes d’établissement ». Davantage d’autonomie c’est aussi davantage de pilotage. Mais comment faire ?
http://www.education.gouv.fr/actu/element.php?itemID=200510121647
ftp://trf.education.gouv.fr/pub/edutel/rapport/conseil_pedagogique2005.pdf
http://www.adobe.fr/products/acrobat/readstep2.html
Nomination du Haut Conseil de l’Education
Voulu par la loi Fillon, le Haut Conseil de l’Education émet des avis sur la pédagogie, les programmes, l’organisation du système éducatif et la formation des enseignants. Il remplace le Conseil national des programmes et le Haut conseil de l’évaluation de l’école et ses membres sont nommés par le président de la République, celui du Sénat, de l’Assemblée nationale et du Conseil économique et social.
Le HCE sera présidé par Bruno Racine, président du Centre Pompidou. Parmi les membres on remarque plusieurs personnalités proches de la Fondation pour l’innovation politique, dont les conceptions éducatives sont ultra conservatrices, et quelques acteurs confirmés de l’institution comme Alain Bouvier, ancien président de la conférence des directeurs d’IUFM et Christian Forestier, président du Haut conseil de l’évaluation de l’école.
http://www.education.gouv.fr/actu/element.php?itemID=200510271639
http://www.education.gouv.fr/syst/hce/
Installation du HCE
« Contre le désespoir et l’absence de perspectives, je le répète, le meilleur remède, c’est l’éducation ». Gilles de Robien a installé le 8 novembre le nouveau Haut Conseil de l’éducation en rendant un vibrant hommage aux enseignants. « A l’heure où de graves troubles secouent notre pays, l’Ecole est aux avant-postes. Je pense à tous les chefs d’établissement, à tous les directeurs d’école, à tous les professeurs, et à tous les personnels de l’Education nationale, qui assurent leurs missions sans désemparer dans des conditions souvent difficiles. Au nom du gouvernement, je veux saluer leur travail… Nous le savons, au-delà de la nécessaire fermeté à l’égard des délinquants, la réponse de fond aux problèmes qu’affronte notre pays passe, comme l’a dit hier soir le Premier Ministre, par l’éducation et l’instruction ».
Le Haut Conseil de l’éducation est composé de 9 membres nommés par le président de la République et ceux des assemblées. Il émettra des avis sur la pédagogie, les programmes, les résultats du système éducatif et la formation des enseignants. Le nouveau conseil réunit des acteurs chevronnés de l’Ecole, des personnalités extérieures à l’Ecole et des personnes proches de la Fondation pour l’innovation politique, dont les conceptions éducatives sont ultra conservatrices.
Le HCE est vivement critiqué par le Se-Unsa et la FCPE. Le Se-Unsa craint que l’élaboration du socle commun et du cahier des charges de la formation des maîtres échappe à la concertation. La Fcpe estime que le HCE n’est pas indépendant et déplore la disparition du Haut conseil de l’évaluation de l’école.
http://www.education.gouv.fr/actu/element.php?itemID=20051181710
http://www.se-unsa.org/presse/comm/page.php?id=051108a
http://www.fcpe.asso.fr/article.aspx?id=461
Entretien avec Christian Forestier, membre du HCE
Christian Forestier présidait le Haut conseil de l’évaluation de l’école (HCEE) avant d’être nommé par le président du Conseil économique et social au Haut conseil de l’éducation.
FJ- C. Forestier, qu’attendez-vous du HCE ?
CF- Que ses neuf membres soient capables de se prononcer sur les grands enjeux. Et qu’ils le fassent dans le style du HCEE, c’est-à-dire à l’unanimité. Je crois beaucoup au consensus.
FJ- Pour le ministre le HCE représente « une certaine forme de bon sens ». Est-ce que cela suffit pour se prononcer en matière éducative ?
CF- Il faudra aussi un peu de volonté politique !
FJ- Le gouvernement vient d’instaurer l’apprentissage dès 14 ans pour les élèves des banlieues. Que pensez-vous de cette mesure ?
CF- Je suis plutôt favorable à l’apprentissage. Mais s’il s’agit de quitter l’école avant 16 ans, je suis hostile à cette mesure. On peut imaginer des systèmes de pré-apprentissage où les élèves restent sous statut scolaire jusqu’à 16 ans et découvrent l’entreprise. L’apprentissage n’a pas été inventé pour régler les problèmes de violence urbaine ou d’insertion des étrangers.
Le budget à nouveau baissé
« Avant d’en venir aux chiffres, je voudrais vous dire dans quel esprit j’ai préparé ce budget. Je l’ai fait avec deux idées en tête : bien préparer l’avenir de nos enfants ; bien utiliser l’argent des Français. De cet argent, qui est le fruit de leur travail, nous devons faire un usage intelligent et efficace, tourné tout entier vers la réussite des élèves ». Ce souci d’équilibre vanté par G. de Robien à l’Assemble nationale le 26 octobre n’a pas séduit la majorité parlementaire. Selon Libération, la commission des finances de l’Assemblée nationale a réduit de 80 millions le budget de l’éducation nationale proposé par le ministre. Où seront-ils pris précisément ?
http://www.education.gouv.fr/actu/element.php?itemID=200510261020
http://www.liberation.fr/page.php?Article=334041
Un décret sur l’organisation administrative et financière des établissements
Le Journal officiel du 27 octobre publie un décret précisant les pouvoirs du conseil d’administration des EPLE, le fonctionnement du conseil des délégués d’élèves, du conseil de la vie lycéenne et du conseil de discipline. Ils sont adaptés à la situation des TOM.
http://www.legifrance.gouv.fr/WAspad/UnTexteDeJorf?numjo=MENE0501520D
Le CNDP change de direction
Patrick Dion remplace Alain Coulon à la tête du CNDP. M. Dion arrive dans un établissement touché par plusieurs années d’un dur conflit lancé par le projet de transfert du CNDP à Chasseneuil-du-Poitou.
http://www.legifrance.gouv.fr/WAspad/UnTexteDeJorf?numjo=MENB0502191D
http://www.legifrance.gouv.fr/WAspad/UnTexteDeJorf?numjo=MENF0502167A
Réorganisation du ministère
Le ministre a annoncé une restructuration des services du ministère. Les 13 directions et mission du ministère seront ramenées à 3 directions et un secrétariat général.
http://www.education.gouv.fr/actu/element.php?itemID=20051020829
http://www.education.gouv.fr/syst/organigramme.htm
Un millier d’exclues par le voile ?
La loi sur le voile continue à faire parler d’elle. Selon le site musulman français Oumma, « on peut penser que les exclusions silencieuses concernent au minimum 200 ou 300 élèves au maximum 700 à 800 élèves ». A ces départs dans le silence il faudrait ajouter la centaine d’exclusions officielles depuis l’application de la loi sur le voile. Le site donne des exemples de dérapages dans les établissements : par exemple des jeunes filles sommées de s’habiller autrement ou de changer de coupe de cheveux.
http://oumma.com/article.php3?id_article=1716
Piloter les ZEP ?
» Même si aujourd’hui on préfère souvent mettre en avant l’égalité des chances, ce qui se passe à l’école montre clairement qu’y réaliser cet idéal est une gageure, dès lors qu’elle accueille des élèves de fait inégaux, parce qu’ils ont grandi dans des contextes inégalement stimulants. Si, pour l’école, cela implique une mobilisation pour contrecarrer ces inégalités précoces, au niveau de la société, cela invite à ne pas oublier que l’égalité des conditions (ici entre les adultes qui forment les enfants) est aussi importante que l’égalité des chances ». Marie Duru-Bellat, IREDU, pose la question de la discrimination positive dans un article publié sur inegalites.org.
Elle y défend l’idée d’un meilleur pilotage des zep. « L’expérience des ZEP montre clairement que la seule mobilisation de moyens financiers ne suffit pas. Une réelle mobilisation des personnels serait bien plus efficace, comme le montre d’ailleurs l’exemple des ZEP qui réussissent. Mais comment faire avec des enseignants qui ne sont pas forcément des militants ? Une voie, qu’ont suivie certains pays comme la Grande-Bretagne, consiste à encadrer plus strictement l’action pédagogique des maîtres, sur la base de ce que la recherche en éducation désigne comme les « bonnes pratiques ». C’est évidemment une voie qui va à l’encontre de l’autonomie des équipes pédagogiques et suppose par ailleurs que la recherche ait accumulé suffisamment de résultats fiables. Elle n’irait donc pas sans difficulté dans le contexte français. En même temps, il est clair qu’on voit mal comment des initiatives diverses, non évaluées, dépendantes des mobilisations locales et ignorant tout des quelques acquis de la recherche pourraient produire des effets positifs systématiques. Il faut donc sans doute développer dans notre pays un mixte de directives plus précises et d’initiatives laissées aux équipes sous la condition stricte d’un suivi et d’une évaluation ex post des actions entreprises. Il reste que, pour ce qui est des enseignants, la culture de ce qui serait une approche plus expérimentale de leurs pratiques, indispensable, ne remplacera jamais une forte mobilisation contre la fatalité de l’échec scolaire, qui manque singulièrement dans notre pays ».
http://www.inegalites.fr/article.php3?id_article=401