PVD : La parité en 2005 ?
« L’éducation, c’est plus que l’apprentissage. Dans de nombreux pays, c’est une véritable bouée de sauvetage, en particulier pour les filles. Une fille non scolarisée courra plus le risque de devenir la proie du VIH/Sida et aura plus de mal à garder sa famille en bonne santé, par exemple ». Carol Bellamy, directrice générale de l’Unicef rend compte du dernier rapport d’étape sur l’objectif d’Education pour tous fixé par l’ONU. Selon les chiffres de l’Unicef, le nombre d’enfants non scolarisés se situe à hauteur de 100 millions, soit 15 millions de moins qu’en 2001. Une progression record qui ne doit pas cacher les disparités entre les genres et les régions. La plupart des pays du Moyen Orient, de l’Afrique du nord, d’Asie de l’est et d’Amérique latine devraient parvenir à l’éducation primaire universelle d’ici 2015. Mais la majorité des pays d’Afrique subsaharienne et de nombreux pays d’Asie du sud en seront loin. D’autre part, sur 180 pays, 125 atteindront la parité en 2005. Ce ne sera pas le cas des pays du Moyen-Orient, d’Afrique du nord, d’Asie du sud et d’Afrique de l’ouest et centrale. Parmi les pays les plus éloignés de la parité, l’Unicef mentionne le Yémen, le Niger, le Tchad, le Burkina Faso, le Mali, la Côte d’Ivoire, la Guinée Bissau, le Bénin, la Guinée et le Pakistan. Pour l’Unicef, la pauvreté ,le faible niveau d’instruction de la mère, la présence du Sida et de la guerre sont les principaux obstacles à l’égalité devant l’éducation. C’est pourquoi l’Unicef demande davantage d’efforts des pays développés. Il faudrait 5,6 milliards de dollars par an pour parvenir à l’éducation primaire universelle. L’objectif est « réaliste » pour Mme Bellamy.
http://www.unicef.fr/index.cfm?id=oi_pre_unicef_3376
Enseigner les valeurs
Comment enseigner les valeurs dans l’enseignement technique et professionnel ? L’Unesco publie un guide qui vise la promotion des valeurs de l’organisation internationale. Des exercices concrets font réfléchir les étudiants sur la citoyenneté (que veut dire être un bon citoyen ?), la démocratisation de son pays, la solidarité internationale et la globalisation. Le guide fait travailler également les élèves sur le développement de l’estime de soi. On pourra y piquer des exercices. Il n’est pas interdit de penser que ces réflexions sur la citoyenneté et le monde globalisé pourraient trouver leur place en éducation civique.
http://portal.unesco.org/education/fr/ev.php-URL_ID=39134&URL_DO=DO_TOPIC&URL_SECTION=201.html
L’Unesco publie un manuel pour les TICE
« Les TICE peuvent créer des environnements d’apprentissage nouveaux et ouverts ». L’Unesco publie un manuel qui donne des exemples concrets d’utilisation scolaire des TIC. Il montre comment l’école doit s’adapter à l’introduction des TICE tant dans son organisation, dans les rapports profs -élèves que dans la pédagogie.
http://portal.unesco.org/education/fr/ev.php-URL_ID=38990&URL_DO=DO_TOPIC&URL_SECTION=201.html
http://unesdoc.unesco.org/images/0013/001390/139028e.pdf
L’orientation dans le monde
Partout dans le monde, l’orientation se situe au coeur d’enjeux socioéconomiques, au carrefour d’acteurs et de politiques aux intérêts souvent divergents. La Revue internationale d’éducation de Sèvres lui consacre son numéro d’avril 2005 (n°38) coordonné par Georges Solaux avec le souci de présenter des contextes nationaux variés. En effet, se croisent des systèmes éducatifs de pays développés (Belgique, Royaume-Uni, France), de NPI (Taïwan) et de pays en développement (Maroc, Laos, Burkina Faso). C’est dire la diversité des situations économiques et sociales, des systèmes éducatifs, des ambitions nationales et aussi des valeurs en oeuvre dans ces sociétés. Comment organiser des éclairages aussi divers ?
La première partie est dédiée à l’orientation au collège à travers les exemples de la Belgique francophone et du Maroc. La première est marquée par une sélection précoce dès le premier cycle du secondaire, au gré des conseils de classe et d’une procédure assez opaque. Les mauvais résultats du système scolaire belge amène les ministres francophones à le réformer. Le second est marqué par l’inaptitude de l’Etat à scolariser toute la jeunesse au-delà de la scolarité obligatoire. D’où une sélection brutale qui éjecte plus de la moitié des jeunes (53%), quelles que soient leurs compétences et aggrave les inégalités sociales.
La seconde partie de la revue concerne l’orientation vers le supérieur à travers les exemples du Brésil, de Taïwan et du Burkina Faso. La dernière partie s’intéresse aux politiques publiques. L’exemple anglais est particulièrement intéressant puisque le service public a été privatisé, ce qui nous ramène au cas français. Or pour André Legrand, en France aussi, « il apparaît que l’Education nationale s’est progressivement retirée du jeu alors que le développement de la décentralisation et de la déconcentration renforçaient l’autonomie des acteurs locaux et que les services d’orientation étaient rejetés à la périphérie du système ». Le dernier rapport de l’Inspection générale insiste sur les inégalités criantes en matière d’orientation particulièrement pour l’accès au lycée et la réduction de la mixité sociale dans les établissements. Un mécanisme que la loi Fillon, en liant l’orientation aux résultats du brevet et en refusant de faire le choix de la déségrégation, va laisser se développer.
Il manque peut-être une conclusion à ce numéro. Mais tel quel, il apporte des éclairages qui permettent une compréhension des enjeux et des valeurs qui sous-tendent la fabrication des élites dans des sociétés différentes.
Revue internationale d’éducation, Sèvres, n°38 avril 2005, Les défis de l’orientation dans le monde, CIEP, mars 2005.
http://www.ciep.fr/ries/ries38.htm
La culture en ZEP
« Offrir un nombre insuffisant d’heures d’activité intellectuelle aux élèves de ZEP est dramatique : cela entraîne inévitablement une baisse du niveau d’exigence dans les objectifs de réussite scolaire. En conséquence, quand on analyse l’emploi du temps d’une classe, plutôt que d’observer d’une part le temps (résumons-le par cette formule) du « lire – écrire – compter », d’autre part celui des activités diverses dont les activités culturelles, on devrait observer d’une part le temps de mobilisation intellectuelle, d’autre part celui de la détente, de la récréation, du divertissement ». Alain Bourgarel, secrétaire-adjoint de l’Observatoire des zones prioritaires, situe bien l’enjeu des activités culturelles en ZEP. Avec ce dossier, le CNDP nous offre plusieurs fiches action qui présentent des expériences menées en ZEP, des entretiens et de nombreux liens vers des articles fondamentaux.
http://www.cndp.fr/zeprep/culture/frameset.asp?Rub=1
La démocratie dans l’Ecole
« L’école, en effet, n’est pas un lieu clos : elle n’est destinée à devenir ni le sanctuaire protégé des turbulences de la vie sociale ni une sorte d’utopie provisoire qui mettrait les futurs citoyens en contact avec les valeurs humanistes dont on espère qu’ils garderont le souvenir. L’école est dans la démocratie et prépare les élèves à en devenir acteurs. Cela crée des obligations pour tous car, à l’école de la République, est-il imaginable pour les élèves et les familles que la démocratisation des savoirs et la formation des citoyens ne passe pas par des pratiques éducatives, pédagogiques et didactiques conformes aux valeurs de la démocratie ? « Pourtant, ce numéro de mai des Cahiers pédagogiques le précise bien, la société scolaire n’est pas démocratique au sens où enseignants et élèves seraient à égalité de droits et souverains de l’institution scolaire.
Le numéro s’articule autour de trois thèmes. Le dossier s’ouvre sur une réflexion sur la notion même démocratie en lien avec l’histoire de l’institution scolaire. Une seconde partie illustre l’idée du lien nécessaire entre les idéaux démocratiques et les pratiques pédagogiques. Ainsi, pour Anne-Marie Hubat-Blanc, « la première condition pour enseigner en accord avec les valeurs de la démocratie.. est de démystifier sa propre maîtrise.., la seconde est la compétence technique…, la troisième est l’institution de la classe et le fonctionnement de l’établissement ». Maryse Madiot et Philippe Tessier montrent,par exemple, comment un IDD peut être formateur en ce domaine puisque c’est « un domaine où mes élèves comme les enseignants sont amenés à exercer leur liberté d’appréciation, d’invention et d’organisation ».
Le dernier chapitre s’intéresse à la démocratie, ou son absence, dans l’institution Education nationale. Un regard croisé sur les C.A. d’établissement est particulièrement intéressant.
La démocratie dans l’Ecole, Cahiers pédagogiques, n° de mai 2005, 72 pages.
http://www.cahiers-pedagogiques.com/numero.php3?id_article=1569
Faut-il simplifier l’orthographe ?
L’Express rouvre ce vieux dossier qui renvoie à une obsession bien française : l’orthographe. L’hebdomadaire interroge les différents courants qui s’affrontent autour du sujet. Ainsi la Société des agrégés pour qui, » les moins de 30 ans, même les plus instruits, sont dysorthographiques » tout simplement. Alain Bentolila appelle à corriger certaines difficultés « gratuites ». Pour Pierre Encrevé, linguiste, « l’urgence est moins de simplifier l’orthographe que son enseignement et son usage ». Il dénonce l’Education nationale qui « oublie » de mettre en oeuvre les textes officiels sur la simplification orthographique. Ni les rectifications de 1990, ni les textes de 1977 et de… 1901 n’auraient été publiés au B.O. ! Et il appelle à utiliser les logiciels de correction orthographique : » l’usage de ceux-ci ne s’oppose pas à la mémorisation, au contraire, il aide à fixer les formes orthographiques. Une autre de leurs vertus est de défétichiser notre orthographe, qui en a grand besoin ». Pierre Encrevé semble pourtant avoir plus de 30 ans !
http://www.lexpress.fr/info/monde/dossier/francophonie/dossier.asp?ida=432649
Forte progression de l’enseignement secondaire
Près de 200 millions d’enfants supplémentaires ont eu accès au premier cycle de l’enseignement secondaire depuis 1990 affirme l’Unesco qui publie l’édition 2005 du Recueil de données mondiales sur l’éducation. Quatre enfants de 10 à 15 ans sur cinq suivent cet enseignement ce qui représente une croissance sans précédent. Elle a été très forte en Amérique du sud qui présente avec l’Europe les plus forts taux. Viennent ensuite l’Amérique du nord, l’Asie de l’est et l’Océanie (entre 90 et 100%). Deux continents restent en retrait : l’Asie de l’ouest où le taux de scolarisation n’atteint que 69% et surtout l’Afrique où, malgré une forte progression, il ne dépasse pas 45%.
La parité continue également à poser problème. Elle est atteinte dans 60 des 133 pays participant à l’enquête. Mais dans 46 pays, essentiellement en Afrique et en Asie, les filles ont moins de chances d’accéder à ce niveau d’éducation. L’ouvrage qui contient un important recueil statistique, met en évidence de fortes disparités entre états. Ainsi à richesse égale, le Bangla Desh et la Mongolie font nettement mieux que le Pakistan et la Côte d’Ivoire.
http://www.uis.unesco.org/template/pdf/ged/2005/ged2005_en.pdf
http://www.adobe.fr/products/acrobat/readstep2.html