Le Monde
du 10 octobre publie une synthèse du rapport sur l’état de l’école commandé
par le ministre au Haut Conseil de l’évaluation de l’école pour alimenter
les travaux de la commission Thélot dans le cadre du débat national sur
l’Ecole. Le diagnostic porté par le HCEE fait la synthèse de travaux
antérieurs, par exemple l’enquête internationale PISA, dont le Café a rendu
compte. Il questionne l’efficacité de l’Ecole. Il est le plus sévère au
primaire : un élève sur dix ne sait pas lire au CE2 et cela se perpétue en
6ème où 12% des élèves ont des difficultés graves de lecture et 3% sont
quasi analphabètes. Pour les auteurs, le redoublement n’apporterait pas une
réponse adéquate. Le collège souffre de ruptures trop franches avec l’école
et le lycée. Les auteurs recommandent la limitation du nombre des
professeurs par la généralisation de la bivalence. Au lycée, ils ont beau
jeu de souligner les écarts entre filières. La série L est en déclin rapide
(9% des élèves du lycée général) et recueille des élèves qui sont rarement
littéraires. La série STT « ne permet ni une insertion professionnelle
légère ni une adaptation facile dans l’enseignement supérieur ».
Finalement le système échoue à démocratiser l’enseignement. D’une part,
depuis 1996, la part des bacheliers dans une génération tend à baisser du
fait de la baisse des bacheliers généraux. L’Ecole n’est pas capable de
former les personnels qualifiés demandés par l’économie. Pire encore, les
inégalités se sont accrues dans l’école : seulement 30% des enfants
d’ouvriers font des études post-bac contre 80% des enfants de cadre.
Pourtant la France dépense plus pour son école que la plupart des pays
développés. Le diagnostic aurait pu être plus sévère, PISA révélant encore
d’autres inégalités. Mais, dès maintenant, la question des remèdes est
posée. Ainsi dans Le Figaro du 11, Alexis Brézet évoquait « une mise en
cause du modèle égalitaire et pédagogiste ». Ce que montre justement
PISA, c’est qu’en Europe les systèmes les plus efficaces en terme de
rendement global sont ceux qui privilégient l’épanouissement de l’enfant sur
la performance (par exemple les pays nordiques). Ce sont également ceux qui
arrivent à lutter le plus efficacement contre les inégalités sociales.
Article du Monde
Article du Figaro
Regards sur l’éducation (OCDE)
