| | À la Une : Habiter : la littérature, la langue, le numérique | |
|
| | Florence Lhomme : Quand une œuvre cesse d’être virtuelleEt si les récentes périodes de travail à distance avaient mis les professeur.es de lettres face à leur défi essentiel : réduire la distance, en particulier entre les élèves et les œuvres littéraires ? Professeure au lycée Gabriel Faure à Foix, Florence Lhomme a relevé ce défi : pendant le confinement, elle a conduit ses 2ndes à produire une fiction sonore d’appropriation de la pièce de Corneille « Rodogune ». D’une « classe virtuelle » à l’autre, les élèves mènent des activités écrites et orales, créatives et collaboratives, pour tisser des monologues rétrospectifs de personnages. Leçon : la « classe virtuelle » n’est pas celle que l’on croit, la « classe virtuelle » est celle où on laisse virtuelles les œuvres au lieu d’amener les élèves à en exploiter toutes les virtualités. Pour les rendre présentes, intensément et infiniment présentes. | | | Emilie Gracia : Au web, citoyennes !Comment éduquer aux réseaux sociaux pour apprendre y exercer sa citoyenneté plutôt que s’y livrer à la haine ? En 1791, Olympe de Gouges transforme la « Déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyen » en « Déclaration des Droits de la Femme et de la Citoyenne ». En 2021, au lycée Ozenne à Toulouse, les 1ères d’Emilie Gracia livrent leur réécriture en amenant l’autrice à exprimer ses valeurs et ses révoltes sur le réseau social Twitter. Le palimpseste d’actualisation favorise l’implication, la compréhension et l’appropriation. Le travail interroge même la nature de l’œuvre d’Olympe de Gouges : comme ses affiches, pétitions ou discours, il s’agit d’un texte politique que le programme de français vient autoritairement intégrer au champ de la littérature, comme pour questionner et déplacer les limites de celles-ci. Jusqu’à inclure les réseaux sociaux dans le champ de la pédagogie ? | | | M. Hamon et S. Canet : Créer un carnet numérique d’écrivainOn connait le carnet de lecteur, centré sur la réception de l’œuvre : et si on amenait aussi les élèves à créer un carnet d’écrivain, centré sur la production de l’œuvre ? Et si ce carnet d’écrivain trouvait à se déployer sous une forme numérique, multimédia, interactive ? Tel est le doublement beau projet qu’ont mené en 2nde au lycée Livet à Nantes Marianne Hamon, professeure de français, et Sébastien Canet, professeur de technologie. Le travail vient combler un vide de l’histoire littéraire : le carnet de travail de Zola sur le roman « Thérèse Raquin » n’a jamais été retrouvé. Les élèves entrent alors dans la fabrique du roman pour en développer l’expertise. Le carnet s’enrichit ensuite numériquement jusqu’à devenir l’objet d’une exposition. Interview à 2 voix pour éclairer comment l’interdisciplinarité peut faire vivre la littérature dans un lycée d’enseignement général et technologique… | | | Sarah Pépin-Villar : A l’école théâtrale de la paroleLe numérique peut-il aider à travailler autrement les compétences orales en général et l’approche du texte théâtral en particulier ? Assurément pour Sarah Pépin-Villar qui en exploite bien des capacités au collège Jean de Beaumont à Villemomble (93), par exemple ici dans le cadre de l’étude en 5ème de la pièce de Molière « Les Fourberies de Scapin » : lecture de répliques en vrac, jeu de rôles par lequel l’élève se fait décorateur-scénographe, jeu de cartes et coffre de mots pour un exercice d’improvisation … Les créations, inspirantes et transférables, sont réalisées sur tablettes et partagées sur un blog. Et si lire le théâtre permettait de donner encore mieux la parole aux élèves ? | | | Charlotte Abaziou : A l’écoute de l’adolescence en 5ème« Racontez au passé un évènement de votre histoire, vécu pendant l’adolescence ou ayant eu un impact sur votre adolescence » : au collège Louis Leprince-Ringuet à Genas, Charlotte Abaziou a amené ses 5èmes à créer collaborativement un podcast sur l’adolescence à la manière d’une émission radio documentaire. Au menu du projet : activités créatives, lectures, anthologies personnelles de citations, débat, écriture collaborative sur pad, mise en voix, enregistrement numérique … Est-il pertinent d’inviter les élèves à livrer à l’Ecole des choses personnelles en particulier à travers l’intimité de la voix ? Assurément, répondent Charlotte Abaziou et ses élèves : pour faire entendre les « voix des jeunes, dont les discours sont parfois étouffés », pour « oser leur faire confiance sur la qualité de leur écoute, sur leur respect vis-à-vis des expériences vécues par les autres. » | | | Christiane Chaule : Un projet culturel pour penser l’exilComment mettre en œuvre un projet culturel à l’Ecole ? Comment amener ainsi les élèves à s’engager et se fédérer dans la cité scolaire pour développer la conscience d’être citoyens du monde ? C’est l’enjeu du beau projet « Paroles d’exil » mené au lycée Foch de Rodez. Christiane Chaule, professeure de Lettres, l’a déployé autour d’une question : et si l’exil rassemblait au lieu d’exclure ? Le travail invite deux classes de 2nde et des primo-arrivants en UPE2A à coopérer pour mieux se connaitre. Au menu de ce projet fédérateur : lectures variées, échanges et rencontres, réalisation de fresques avec un artiste mexicain en résidence dans l’établissement, collaboration avec une étudiante au conservatoire d’art dramatique … Eclairages en mosaïque sur un projet susceptible d’apprendre à regarder autrement le monde…. | | | M. Bantignies et L. Barthélémy : Oser le datawall de lectureAprès un remue-méninge, rassembler, visualiser et tisser sur un mur le fil des idées recueillies : peut-on utiliser cette technique du « datawall » ou « mur de données » pour créer une dynamique collective de lecture ? C’est la voie explorée par Marine Bantignies, professeure de français, et Lisa Barthémémy, professeure-documentaliste, au collège Pablo Neruda de Stains. L’activité s’est déroulée au CDI dans le cadre d’un projet de lecture de romans. La mise en forme visuelle et participative des données, en l’occurrence des impressions de lecture, parait avoir bien des intérêts et bien des déclinaisons possibles, dans la classe ou à l’échelle de l’établissement. Jusqu’à tisser des fils entre les matières : « La participation de professeurs de sciences à un projet autour de la lecture et au CDI a beaucoup plu aux élèves… » | |
|
| | | Céline May-Nocera : Un réseau social de formation en lettresA la rentrée 2019, pour faire face nouveaux programmes de français, Céline May-Nocera, enseignante dans l’académie de Nice, crée un groupe d’échanges sur le réseau Facebook. A la rentrée 2021, l’espace rassemble plusieurs milliers de professeur.es de français qui y mutualisent séquences, activités, outils, idées… En quoi une telle dynamique éclaire-t-elle les aspirations des enseignant.es à une formation moins pyramidale et institutionnelle ? Pistes : partage de pratiques réelles plutôt que transmission de pseudo bonnes pratiques officielles, entraide et confiance plutôt qu’infantilisation et suspicion, liberté plutôt que contrainte et contrôle, réactivité et spontanéité plutôt que lourdeur et lenteur. Avec au final une belle invitation à la curiosité, à la créativité, à la coopération. Et si le développement professionnel était tout autant que l’appropriation de ressources et compétences la mise en œuvre de nouvelles postures et valeurs ? | | | Quand des professeur.es de lettres participent à un hackathonPeut-on repenser la formation des enseignant.es pour favoriser collaboration et créativité ? Les 12 et 13 octobre, au lycée Les Bruyères à Sotteville-les-Rouen, 40 professeur.es de lettres ont participé à un hackathon. Leur mission : élaborer en équipes un scénario pédagogique original pour engager les élèves dans la lecture au long cours d’une œuvre complexe. | | | Evaluer en français : un Guide d’enfermement ?Faut-il harmoniser l’évaluation du français au lycée alors même qu’il est désormais exclu du contrôle continu pour l’E.A.F. ? Oui si l’on croit le tout récent Guide officiel de l’évaluation. Parce que la moyenne de français a « vocation à jouer un rôle dans le parcours de l’élève, en particulier lors de la procédure Parcoursup » ? Ou parce qu’il fallait alourdir le poids de programmes rétrogrades, écrasants, contraignants, par un système d’évaluation à son tour directif ? … | | | Evaluer au lycée : résistance passive ?D’un lycée à l’autre, des demi-journées banalisées invitent actuellement les enseignant.es à se réunir pour élaborer le projet d’évaluation de l’établissement : les équipes pédagogiques sont censées produire un document qui déploiera localement le récent guide ministériel, harmonisera les pratiques dans le cadre du renforcement du contrôle continu au bac et sera ultérieurement présenté en conseil d’administration. D’un lycée à l’autre, pour contrer une culture du bachotage, pour préserver la liberté pédagogique, l’adaptabilité aux élèves, le sens des apprentissages, il semble que beaucoup d’enseignant.es aient choisi la voie de la résistance passive : le document élaboré fixe un cadre si vague qu’il vide délibérément le texte de toute substance pour mieux dénoncer la mascarade à laquelle les professeur.es sont convié.es. En voici un exemple par des professeur.es de français de l’académie d’Orléans-Tours… | | | EAF : extension du domaine d’Olympe de Gouges ?Le B.O. du 4 février 2021 met au programme de 1ère l’œuvre d’Olympe de Gouges « Déclaration des droits de la femme et de la citoyenne (du « préambule » au « postambule ») ». Le site Lettres de l’académie de Paris en élargit le champ : « le passage « Femme, réveille-toi… » à « …embrasse l’ordre social. | | | EAF : Nouveau rebondissement pour l’oralNouveau rebondissement dans le feuilleton du « bac de français » : dans certaines académies, on informe que, comme en juin 2021, mais contrairement à ce qui avait été annoncé à la rentrée 2021, « les candidats pourront réglementairement disposer du livre qu’ils auront choisi de présenter lors de la seconde partie de l’oral des épreuves anticipées de français. » Le site lettres de l’académie de Versailles précise : « Le recours ou non au livre, pendant cette seconde partie, est laissé à l’entière discrétion du candidat. Cette décision ne donnera pas lieu à une réécriture du texte réglementaire. »... | |
|
| | | Question de grammaire ou grammaire en question ?Question de grammaire à l’oral de français au baccalauréat, parution d’une « Terminologie grammaticale » institutionnelle : la grammaire a fait son grand retour en instrumentalisant les savoirs et les élèves à des fins sans doute plus politiques que pédagogiques (une vision décliniste d’une crise de la langue française, un désir de traditions, de normes, de classifications). La revue « Le français aujourd’hui » se fait poil à gratter pour éclairer dans son nouveau numéro de nombreuses « notions problématiques en grammaire ». | | | Apprendre la langue : chemins et impasses « Recherches », revue de didactique et de pédagogie du français, consacre son numéro 74 à l’apprentissage de la langue. Au sommaire : analyses et exemples de démarches de travail, de la maternelle à l’université, de l’écriture tâtonnée à l’atelier orthographique. Et des questions vives : à quoi et à qui servent les rectifications orthographiques de 1990 ? est-ce en maitrisant un métalangage, incertain, que les élèves sauront mieux écrire ? quel usage de la nomenclature officielle 2020, qui par exemple fait de « donc » un adverbe plutôt qu’une conjonction de coordination ? | | | Comment enseigner l’oral ?« Soyons à l’aise de considérer que l’enseignement de l’oral ne va pas de soi, que cela reconfigure la façon dont on enseigne et, qu’à ce titre, cela peut représenter une difficulté pour les enseignants que nous sommes. » Professeure de lettres au collège Jean-Jacques Rousseau de Labastide Saint-Pierre, formatrice, Alexia Bonnet publie un ouvrage particulièrement fécond et éclairant pour aider à développer les compétences orales des élèves. | | | Enseigner la littérature à l’ère numériqueComment se transforme « l’enseignement de la littérature à l’ère numérique » ? C’est la question qu’éclaire une passionnante enquête de Magali Brunel. Un état des lieux permet d’interroger pratiques déclarées et effectives des enseignant.es. Deux expérimentations sont plus particulièrement décrites et analysées : la « greffe sur écran » qui amène les élèves à écrire directement sur le texte de l’écrivain ; une adaptation en contexte scolaire des pratiques de « fanfiction ». | | | Droits de l’homme ? Olympe de Gouges avait raisonŒuvre au programme du français en 1ère, la « Déclaration des droits de la femme et de la citoyenne », écrite en 1791 par Olympe de Gouges, est une réécriture de la « Déclaration des droits de l’homme et du citoyen » de 1789. Le mot « homme » est-il ici, comme on l’a prétendu, un terme générique désignant l’espèce humaine et incluant les femmes ? Dans son nouvel ouvrage, Eliane Viennot démonte ce mythe en traquant l’étymologie, les définitions, les usages et les instrumentalisations du mot « homme », jusqu’à l’imposture récente de la majuscule. | |
|
| | | Animer un roman de chevalerie en 5èmeA Bressuire dans les Deux-Sèvres., Sophie Servant et Stéphanie Millet ont amené leurs 5èmes à adapter le roman de chevalerie « Perceval » selon la technique d’animation du stop motion. | | | Quand les 6èmes font la lecture aux maternellesAu collège François Lorant de Moncontour dans l’académie de Rennes, des 6èmes ont préparé, animé, puis enregistré une séance de lecture à destination des enfants de l'école maternelle voisine. Les élèves identifiés comme « petits lecteurs » mènent l’action : ils proposent la lecture de leur choix, s’approprient le texte et le restituent en groupe classe, enregistrent plusieurs essais, rencontrent la classe de maternelle pour un temps de lecture et d’échange… | | | Hélène Dargagnon : A la découverte du chemin de lectureAu collège REP+ Les Provinces à Cherbourg, Hélène Dargagnon demande à ses élèves de créer des chemins de lecture. But : rendre compte de la compréhension d'un document écrit, d’un texte oral ou d'un film à l'aide de dessins qui en représentent les moments jugés clefs. | | | Des chroniques radio en 3ème sur des femmes engagéesAdapter des formats radiophoniques pour renouveler les formats scolaires ? Au collège Fernand-Léger du Petit-Quevilly, explique Sophie Bocquet-Tourneur, les 3èmes ont mené un projet interdisciplinaire reliant documentation, lettres et histoire-géographie : « Les élèves ont tout d'abord été sensibilisés à la méthodologie de la chronique radio. | | | | | | Escape game : à l’abordage du dictionnaire« Aider les enseignants à accompagner les élèves dans l’usage et la manipulation du dictionnaire par l’intermédiaire d’un jeu d’évasion » : c’est le défi que les éditions Le Robert ont lancé à quelques enseignant.es féru.es d’escapes games. Le jeu s’adresse à un public large (du CE1 à la Sixième) et propose des énigmes de différents nivaux pour s’ajuster aux compétences. | | | | | | Lecture : un vademecum sur la fluenceL'équipe de formateurs et formatrices de La Réunion propose un « Vademecum Fluence ». Le but est de « rappeler que la fluence ne se limite pas à mesurer la performance des élèves dans des ateliers dédiés. » | |
|
| | | 2021-2022 : les Découvreurs de poésie repartent à l’aventureFondé en 1997, le Prix des Découvreurs veut faire découvrir et aimer la poésie contemporaine aux élèves, de la 3ème au lycée. Plusieurs centaines d’élèves de l'ensemble des académies de France y participent par l’intermédiaire d’un.e professeur.e en lien avec l’équipe organisatrice. | | | | | | A la rencontre de « L’étranger » Au lycée André Malraux à Béthune, les 1ères de Sabine Kotlarczik ont « fabriqué et alimenté un espace numérique d’expression personnelle et paratextuelle autour du roman d’Albert Camus, à destination de leurs pairs. » | |
|
| | | Une Déclaration des droits universels à la poésie « Toute personne a le droit d’être initiée à l’écriture poétique dans le cadre d’une pédagogie qui n’impose pas de modèles mais aide chacun à trouver sa voix poétique singulière » : voici un des 10 articles de la « Déclaration des droits universels à la poésie » que lance l’écrivain et enseignant Bernard Friot avec de nombreux partenaires comme ATD Quart monde ou Canopé. Initié dans le cadre du Junior Poetry Festival en Italie, présenté le 18 septembre depuis l’école de Saint-Angeau et la bibliothèque de Saint-Ciers en Charente, le projet veut « affirmer la capacité de chacun à exprimer et communiquer ses expériences, ses émotions, ses aspirations, son identité au moyen de la poésie. | | | Une invitation à la harangueL’opération « La Belle Harangue » est amenée à se déployer à partir du 22 septembre 2021 : il s'agit d'une fête de l'écriture et de la parole qui propose aux jeunes d’écrire un discours sur le thème des « Et si…. », puis de le proférer en public pour « interpeller leurs pairs et au-delà ». | | | Habiter : un apprentissage par la littérature jeunesse ?Le Centre de Recherche et d'Information sur la Littérature pour la Jeunesse (CRILJ) veut questionner la notion d’« habiter » et ses représentations dans la littérature pour la jeunesse, hier comme aujourd’hui. Un colloque pluridisciplinaire se tiendra à Paris les 15 et 16 octobre 2021. | | | Quand l'AFEF invite à la résistance pédagogique " Difficile de faire son métier sérieusement quand tous vos efforts pour suivre pas à pas vos élèves, éveiller leurs envies, leurs aptitudes sont régulièrement sapés par des injonctions contradictoires, des procédures imposées qui provoquent l’inverse de la finalité annoncée", écrit Viviane Youx, présidente de l'Association française des professeurs de français (AFEF). | |
|
|
|
|