Le Palmarès
Comme l’explique son président Philippe Meirieu, le jury a eu pas mal de difficultésà définir les lauréats des prix remis au Forum. Beaucoup d’autres projets sans doute auraient mérités d’être ainsi valorisés. Mais les organisateurs ont bien promis de continuer à s’employer à une telle tâc he ; en alimentant ce blog tout d’abord, puis en exploitant les tournages réalisés par Cap Canal, qui seront complétés par d’autres reportages au cours des prochains mois et probablement aussi accessibles en partie sur curiophere.tv, au salon de l’éducation prochain enfin, où certains des participants au forum seront invités aux tables rondes ou aux animations.
Les deux prix de la lige de l’enseignement (anciennement prix de l’innovation éducative) ont été décernés à Denis Pichot pour le projet Défitec, qui met en liaison des élèves de collèges et l’ENSAM pour des réalisations technologiques (par exemple des monte-charges) et à Catherine Lavauzelle pour le festival Zep’dit, qui tous les deux ans réunit dans une importante manifestation artistique et culturelle les élèves de la ZEP, d’autres jeunes et leurs parents (voir l’article qui lui est consacré sur ce blog).
Le projet de Vincent Bouilliez, Triangle, a été considéré comme méritant les qualificatifs « chaud » et « global » et a séduit « parce qu’il prend les enfants dans toutes leurs dimensions » en cherchant à répondre à plusieurs aux grandes difficultés, passagères ou permanentes, d’élèves.
Pour le projet collectif, Défi Internet du Pas-de-Calais, présenté par David Ducrocq, ce sont le nombre d’élèves impliqués, la valorisation du patrimoine au travers des outils TICE et la liaison écoles-collèges qui ont été appréciés.
Faire de la géographie numérique, le projet d’Olivier Dupuy, a été récompensé pour ses aspects très pluridisciplinaires et la connaissance de leur environnement qu’il apporte aux élèves.
Avec Un cerf-volant au bout des doigts, de Caroline Dutreux, les enfants vivent une construction complète d’u objet, de la conception à l’utilisation et acquièrent en même temps des compétences diverses, y compris informatiques.
Pour Pauline Fleury, le projet Dansymétrie permet d’offrir aux élèves un contexte différent pour aborder des concepts mathématiques souvent abstraits.
Avec, selon les activités, des moyens technologiques conséquents ou plus restreints, mais toujours avec une remarquable vision pédagogique, Damien Lebegue a été récompensé pour son projet de pédagogie différenciée en EPS.
Le projet de Laurence Russo, Voyage en terre lointaine, a été remarqué pour sa fonction de développement de l’imaginaire et de réduction de la fracture sociale.
Le jury n’a pas non plus résisté au côté humanitaire du projet Une valise : avec l’entr’aide tout est possible de Marie Verkindt.
Le grand prixdu forum a été attribué à Monique Argoualc’h pour son très beau projet, Intergénér@tions la rencontre qui, au travers de l’outil informatique, fait rejoindre et dialoguer deux catégories « d’exclus », des élèves de classes relais et des personnes âgées.
Enfin, c’est Jean-Luc Davagle, un enseignant belge, qui a reçu le prix du public, pour son Projet international d’écriture pour adolescents dans lequel chaque récit, écrit par un jeune de 11 à 18 ans selon des conditions qui changent chaque année est lu par d’autres adolexscents faisant fonction de jury.
Une école qui progresse… fois 13
Si les participants aux ateliers se sont mis au travail avec une bonne heure de retard, due à l’excellence du déjeuner gastronomique auquel ils étaient conviés au lycée Lavoisier, ils ont quand même tous satisfait à l’exercice imposé et ont réussi à produire treize documents multimedia sur le thème donner à voir une école qui n’est pas immobile, une école qui progresse.
Avec des chaussures ou des roues, en noir ou en couleurs, raide ou souriante, on découvre au travers de ces productions une école qui réussit à propulser ses élèves vers le soleil de l’humanité ou dans le vaste ciel étoilé. Sur fond de musique classique ou de slam, sur la corde raide en ou le long d’un fleuve plus ou moins tranquille, au travers des projets présentés dans les posters, l’école progresse, décolle … ou court jusqu’en 20047 pour enfin se débarrasser des préjugés auxquels on l’associe.
En procédant par essais et erreurs pour jouer avec les concepts philosophiques, en fabriquant un mobile pour symboliser l’équilibre et porter les feuilles de l’innovation, en jouant avec les mots et les lettres qui évoquent les transformations incessantes de l’école, en semant enfin la graine d’arbor novo, dont les racines font éclater le terrain souvent miné des certitudes et de la routine, et qui mérite bien d’être porté en pleine lumière, surtout lorsque mûrit son fruit, l’élèvacteur, les enseignants invités au forum ont, avec humour et justesse, largement prouvé leurs capacités de créativité et l’intérêt qu’ils portent à la réussite de l’école et de leurs élèves.
Et si vous restez sur votre faim pour savoir à quoi ces productions peuvent bien ressembler, un peu de patience, elles seront bientôt accessibles sur un site ou sur un autre.
Françoise Solliec
Voyages, voyages
Sans doute plus présente que l’an dernier, la notion d’ouverture internationale était au cœur de différents projets et nous aurons l’occasion de revenir sur certains d’entre eux, notamment sur le projet primé de Laurence Russo, Voyages en terre lointaine.
Au hasard des rencontres devant les posters, j’ai croisé Thérèse Savino qui a décidé d’emmener ses 24 élèves de CM1 de la ville de Guise en Picardie passer une journée à Canterbury. Un projet somme toute banal, quels qu’en soient la préparation et l’impact pour ces élèves de milieu rural, qui ont sans doute vécu là l’une des grandes journées de leur vie, mais qui a la particularité d’avoir également mobilisé 12 élèves du CAP petite enfance du lycée voisin, qui ont eu pour mission d’accompagner et d’encadrer les jeunes voyageurs. Le trajet en autocar, puis en bateau, la découverte de la ville au travers d’un jeu de questions réponses ont alors pris une dimension toute autre, née non seulement de la découverte d’un milieu étranger et de l’intérêt d’en pratiquer la langue, mais aussi d’une relation originale qui a permis aux élèves de CAP d’exercer leurs compétences dans une mise en situation professionnelle.
A la suite d’une rencontre avec une collègue italienne, Séverine Talmetier s’est lancée dans l’aventure Comenius. Le projet, qui a démarré cette année, est de faire travailler de manière croisée près de 900 élèves de 6 à 12 ans dans 5 pays différents (France, Italie, Royaume Uni, Finlande et Norvège). Grâce à des échanges TICE ou papier, les élèves apprennent à se découvrir, dans leurs environnements respectifs, à écouter et comprendre des communications en anglais et à se familiariser avec divfférents aspects de l’Europe (culture, traditions, modes de vie, système éducatif, histoire, géographie). De nombreux partenaires ont été impliqués au niveau local et le soutien de l’inspection académique a permis à l’école de bénéficier d’un des 2 000 équipements de viso-conférences.
De manière très différente, c’est à un voyage virtuel en Indonésie que Jean-François Tavernier, professeur d’histoire-géographie dans un collège d’Alsace, invite ses élèves de 5ème dans le cadre du chapitre de géographie sur l’Asie. Ceux-ci doivent alors se transformer en touristes et réaliseer au travers d’un parcours mi-libre, mi-imposé, une « étude de cas ». Différents modes sont utilisés pour trouver les ressources nécessaires : Tableau blanc interactif, sites web, recherches documentaires, etc. Devant le succès rencontrée par cette formule auprès des élèves, en termes de travail et de motivation, le voyage devrait connaitre bientôt d’autres prolongements disciplinaires, notmment avec l’écriture sur blog et la tenue de « carnet de route ».
Françoise Solliec