François Jarraud
L’Ecole et les familles
« Beaucoup de parents parlent de la peur d’être « convoqués ». Les enseignants emploient d’ailleurs ce terme « convoquer », sans se rendre compte de ce qu’il signifie pour des personnes qui le sont sans arrêt, partout. Ces mots sont ceux du recteur Claude Pair, prononcés lors du salon de l’éducation en 2003.
Il est vrai que très fréquemment le facteur déclenchant des relations entre l’école et la famille est une situation de crise : l’école convoque les parents d’un élève qui présente des absences, un manque de travail ou qui manifeste bruyamment son refus de l’institution. A tel point que nombre d’établissement scolaire travaillent aujourd’hui à construire une relation plus régulière, si possible avec tous les parents, pour anticiper une rencontre qui ne se construira pas sur des reproches réciproques.
Car l’entretien individuel programmé ou la réunion rituelle entre parents et professeurs ne sont pas les seules formes de relation. Aux abords de l’établissement lors de l’accueil des élèves quelques mots et une poignée de main échangée construisent parfois davantage une confiance réciproque. Tout comme le maître qui organise une visite du centre de secours de la commune et sollicite un père, pompier, pour venir dans la classe. On peut imaginer le bonheur de son fils.
Les parents sont en effet membres à part entière de la communauté éducative. Ils doivent non seulement trouver leur place, mais les raisons et les moyens d’apporter leur contribution originale, incontournable au fonctionnement de l’école et à son évolution positive. Les parents sont donc en situation objective de co-éducation avec les enseignants, et une coopération efficace entre eux est un facteur positif pour l’enfant et sa réussite.
Et puis le temps où les premières mesures d’ouverture de l’école aux parents ne furent pas si simples à faire admettre dans les établissements est déjà loin. Le dernier texte officiel, un décret, date de 2006. Il est vrai que jusqu’à la fin des années 60, les familles ne mettaient guère les pieds à l’école, dont l’accès était d’ailleurs en quelque sorte « interdit à toute personne étrangère au service ». Avec les conseils d’école, les conseils d’administration des collèges et des lycées … et l’élection des représentants des parents, les choses ont changé, même si les taux de participation sont souvent déplorés et si les parents n’ont pas toujours une claire définition de leur rôle. Aujourd’hui, le dialogue social n’a de sens que s’il s’engage entre partenaires représentatifs. Les directeurs et les chefs d’établissement sont invités à respecter le décret qui fixe l’intervention des associations de parents d’élèves au sein des établissements scolaires. Tout en respectant le choix démocratique des parents.
A l’I.U.F.M. de Créteil, anticipant le nouveau cahier des charges des IUFM sur ce point, un module destiné aux professeurs stagiaires est entièrement consacré aux relations école familles. Une façon de répondre concrètement à une attente très forte des enseignants.
Damien Raymond
Ligue de l’Enseignement
Quel accueil dans les services académiques ?
« L’accueil a une apparence, l’intérêt affiché par les responsables académiques qui en font un domaine stratégique. Il a une réalité, constatée par les inspecteurs : c’est une mission considérée comme périphérique et suscitant un faible intérêt de la part de l’encadrement. Dans la grande majorité des services académiques, cette mission est traitée en dernier après que toutes les autres aient fait l’objet d’une réflexion de l’encadrement et de l’affectation de ressources correspondant peu ou prou aux besoins. L’idée est largement partagée que l’accueil ne représente pas le cœur de métier des fonctionnaires. Ce n’est qu’en cas de dysfonctionnement notoire qu’il fait l’objet d’une grande attention ». Le rapport de Dominique Frusta-Gissler (Inspection générale de l’administration de l’éducation nationale) sur « la qualité de l’accueil dans les services académiques » met en évidence le poids des traditions bureaucratiques.
Dans la plupart des services académiques l’accueil est laissé à du personnel peu formé. Seuls les enseignants, selon le rapport, bénéficient de facilités d’accès. Pour le citoyen ordinaire, « les trois quarts des services ont un accueil disponible à des horaires qui coïncident exactement avec les horaires de travail des usagers potentiels ».
Internet aurait bien sûr pu vaincre ce handicap. Mais, nous dit Dominique Frusta-Gissler, « la plupart des sites Internet sont conçus pour les enseignants beaucoup plus que le public ». On y trouve des circulaires de gestion,mais « il est très difficile pour un parent de trouver la liste des établissements scolaires ».
Les élections auront lieu les 12 et 13 octobre
Une note publiée au B.O. du 17 mai fixe la date des élections de représentants des parents d’élèves aux 12 et 13 octobre.
http://www.education.gouv.fr/bo/2007/20/MENE0701162N.htm
Angleterre : Trois jeunes sur quatre victimes de la violence scolaire
Un élève sur cinq irait à l’école la peur au ventre affirme le Guardian, qui cite une enquête réalisée par la NSPCC, une association qui milite contre les violences sur les enfants. Selon elle, les trois quarts des 11-16 ans auraient été victimes du harcèlement de leurs camarades.
Article
http://education.guardian.co.uk/pupilbehaviour/story/0,,2084830,00.html
Le Nspcc
Carte scolaire : Le ministère précise la procédure
Qui pourra bénéficier de « l’assouplissement » de la carte scolaire ? Le ministère publie le 4 juin une liste de cas dérogatoires « dans la limite des places disponibles dans les établissements ». Sont prioritaires pour intégrer un établissement hors du secteur initial de rattachement : « les élèves souffrant d’un handicap ; les élèves boursiers au mérite ; les élèves boursiers sur critères sociaux ; les élèves nécessitant une prise en charge médicale importante à proximité de l’établissement demandé ; les élèves qui doivent suivre un parcours scolaire particulier ; les élèves dont un frère ou une sœur est déjà scolarisé(e) dans l’établissement souhaité ; les élèves dont le domicile est situé en limite de secteur et proche de l’établissement souhaité ». Les parents doivent déposer un dossier avant le 30 juin.
http://www.education.gouv.fr/cid5170/xavier-darcos-assouplit-la-carte-scolaire.html
Carte scolaire : La Peep s’inquiète
« La PEEP, relais des familles, s’inquiète de la suppression annoncée de la « carte scolaire » : comment la véritable mixité sociale pourra-t-elle être préservée ? Comment empêchera-t-on les établissements « cotés » de sélectionner les meilleurs ? A quelle nouvelle réalité seront confrontés les parents ? » Dans un communiqué, la Peep, seconde association de parents d’élèves, reste favorable à l’assouplissement de la carte scolaire, mais demande » des garanties sans équivoque afin que tous les enfants aient les meilleures conditions d’accès à l’Ecole de la République et qu’ils soient préservés de conflits qui les dépassent ».
Le ministère alerte sur les jeux dangereux
X. Darcos a demandé aux recteurs qu’ils alertent les enseignants sur les dangers du jeu du foulard. Le ministre recevra la présidente de l’association des parents d’enfants accidentés par strangulation. Rappelons que le ministère a publié il y a quelques jours une brochure qui permet de reconnaître les symptômes de ces jeux.
Le Jeu du foulard est déjà très répandu
Selon un sondage Ipsos, 4% des français ont pratiqué le jeu du foulard. Le « jeu du foulard » est une des appellations d’une série de « jeux » d’étranglement et d’asphyxie qui sont responsables de nombreux décès de jeunes. Une personne sur cinq connaît quelqu’un qui le pratique,
Le « jeu du foulard » semble donc déjà très connu des jeunes. Le ministère a publié récemment une brochure pour aider les enseignants à en déceler les symptômes.
Le sondage
http://www.ipsos.fr/CanalIpsos/articles/2232.asp?rubId=21
La brochure du ministère
http://eduscol.education.fr/D0203/jeux_dangereux.pdf
Derniers jours de l’enquête sur les sanitaires scolaires
L’Observatoire national de la sécurité des établissements scolaires a lancé une enquête sur l’hygiène des sanitaires dans les écoles primaires. Elle fait suite à plusieurs enquêtes locales qui avaient montré l’état parfois scandaleux dans lequel se trouvent ces locaux.
Ainsi à Paris, en 2004, la Fcpe avait démontré que la saleté et l’inconfort des toilettes scolaires posait « un véritable problème de santé publique ». Un pourcentage important des enfants refusaient d’y aller et cela n’était pas sans effet sur leur santé. Philippe Meirieu n’avait pas hésité à montrer la nécessité d’agir. « Abandon, saleté, portes fracturées, absence de papier hygiénique. On ne dit pas assez à quel point cette impossibilité totale de trouver l’intimité nécessaire et l’environnement accueillant entraîne (les écoliers) vers une sorte de déni complet de ces réalités physiques… Ce qui est vraiment inconvenant c’est de réserver les toilettes propres et entretenues aux seuls adultes.. On ne dit pas que c’est cette attitude qui condamne les enfants à l’obscénité »… Nous exaltons dans nos institutions l’intelligence spéculative, tandis que nous les contraignons à s’humilier au quotidien. «
L’enquête de l’ONS s’intéresse à l’équipement et la propreté des toilettes. Mais elle va plus loin en interrogeant les élèves sur leur utilisation et sur la façon dont les enseignants les gèrent. « As-tu déjà eu peur aux toilettes ? Peux tu sortir au milieu des cours pour aller aux toilettes ? As-tu déjà eu mal au ventre parce que tu ne pouvais pas aller aux toilettes ? ».
L’enquête sera close à la fin de l’année scolaire. Il reste donc peu de temps pour télécharger le questionnaire et faire participer votre école à cette enquête indispensable si l’on veut faire bouger les choses. L’ONS a promis sa publication dans son rapport 2007.
L’enquête ONS
http://ons.education.gouv.fr/actualites.htm
Sur le Café : L’enquête parisienne
http://www.cafepedagogique.org/disci/parents/36.php
Sorties scolaires : Les mères voilées ne peuvent être écartées
» Xavier Darcos va demander aux recteurs de veiller à ce que les règlements types départementaux et les règlements intérieurs des écoles ne contiennent pas de clause qui interdirait, par principe, la participation de certaines catégories de personnes ou limiterait, d’une manière ou d’une autre, le pouvoir d’appréciation du directeur d’école ». Cette déclaration officielle de X. Darcos fait suite à la décision de la Halde (Haute Autorité de Lutte contre les Discriminations et pour l’Egalité).
Saisie par des mères de famille qui avaient été écartées de l’encadrement bénévole des sorties d’écoliers par des directeurs au motif qu’elles portaient le voile, la Halde a rappelé que « la loi du 17 mars 2004 relative au port de signes religieux à l’école comme sa circulaire d’application indiquent expressément qu’elles ne concernent pas les parents d’élèves. En conséquence, ni le principe de laïcité, ni celui de neutralité du service public ne s’opposent a priori à ce que des mères d’élèves portant le foulard collaborent au service public de l’enseignement dans le cadre des dispositions précitées ».
Sa décision s’appuie également sur la Convention européenne des droits de l’homme dont l’article 9 stipule que la liberté religieuse » ne peut faire l’objet d’autres restrictions que celles qui, prévues par la loi, constituent des mesures nécessaires, dans une société démocratique, à la sécurité publique, à la protection de l’ordre, de la santé ou de la morale publiques, ou à la protection des droits et libertés d’autrui « .
En conséquence, la Halde recommande aux conseils d’école de « revoir les règlements intérieurs applicables et/ou leur interprétation de manière à respecter le principe de non-discrimination religieuse dans la participation des parents à la vie de l’école ».
http://www.halde.fr/actualite-18/communiques-presse-98/les-conditions-10562.html
http://www.education.gouv.fr/cid5184/sorties-scolaires-avis-de-la-halde-sur-l-accompagnement-des-enfants.html