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« La BD à mon sens, est très riche car elle permet de réunir plusieurs personnes autour d’un même projet ».
Le premier projet a vu le jour durant l’année scolaire 1996/97. J’effectuais mon service militaire civil au collège Guy Moquet de Gennevilliers, j’ai proposé aux professeurs de travailler sur des projets artistiques. Pascal Delpech et Amir Saïghi ( tous deux professeurs de CLAD (classes de mise à niveau composée essentiellement de non francophones) m’ont proposé de monter un atelier arts plastiques avec eux. Pascal (fan de Tintin) m’a dit « Te sens-tu capable de réaliser un faux Tintin avec mes élèves ? ». J’ai dit « oui » sans hésiter et en route pour l’aventure !
Les élèves d’Amir ont travaillé eux principalement sur la mise en place du scénario et par la suite ont appris à élaborer avec moi les story board (découpage case par case de l’action) de l’histoire. Chaque élève pour cette première histoire (qui a demandé six mois de travail à raison de 4 heures par semaine en classe…et quelques bonnes heures de préparation pour chaque séance) a réalisé son propre album.
Première étape: l’indispensable scénario ! Ce sont donc les élèves de Amir Saïghi qui ont travaillé dessus tandis que les élèves de Pascal Delpech ont minutieusement élaboré à l’aide de la photocopieuse du collège un catalogue des attitudes de Tintin, Milou, capitaine Haddock, Tournesol etc…
Ensuite à partir du scénario j’ai élaboré les premières pages en story board. Au vu du story board les élèves sélectionnaient dans le catalogue d’attitudes les personnages et décors nécessaires à l’élaboration de chaque page. Nous avions fait aussi un petit repérage photographique dans leur cité où l’histoire se déroulait. Chaque photo était décalquée par les élèves et incorporée au catalogue. Ensuite, sans le savoir, les élèves faisaient du français en imaginant le texte des bulles.
Ce qui était intéressant dans ce travail, c’est que l’on voyait bien au fil des pages la progression de chaque élève. Malgré le story board, les premières pages de certains élèves étaient incompréhensibles. Mais petit à petit l’élève comprenait la consigne et passait la barrière de la langue pour élaborer son histoire.
Chaque élève a fini son histoire par la mise en couleur (en essayant de respecter « les couleurs Tintin »). La meilleure des réalisations a été photocopiée et transmise aux autres professeurs : un franc succès !
Les élèves grâce à ce travail se sont aperçus qu’il fallait souvent plusieurs étapes pour réaliser quelque chose, et que chaque étape (scénario, story board, respect des consignes et du travail des autres) était importante.
La BD à mon sens, est très riche car elle permet de réunir plusieurs personnes autour d’un même projet. Et, à la différence des matières scolaires, dont la finalité ne leur saute pas toujours aux yeux, les élèves comprennent petit à petit la nécessité de chaque étape dans l’élaboration de leur Bande dessinée. D’un point de vue pédagogique, ce travail a permis à la moitié des élèves qui sont passés par mes ateliers de mieux structurer leur travail et de mieux appréhender les autres matières.
Etienne Martin
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