Un événement pour ce sculpteur modeste, humble et fier,Paris, sa ville de prédilection lui consacre deux expositions. « Dalou, le sculpteur de la République » au Petit Palais, est la première exposition monographique qui lui est dédiée et qui permet de retracer l’évolution de sa carrière à travers 400 oeuvres, sculptures, mais aussi peintures, dessins, photographies et documents en grande partie inédits. La visite se prolonge au musée Cognacq-Jay avec l’exposition « Dalou, Regards sur le XVIII ème siècle » qui rassemble une trentaine d’oeuvres, librement inspirées par le XVIII ème siècle français et démontre comment l’artiste, bien que « communard » et républicain convaincu, réinterprète l’héritage du dernier siècle de l’Ancien Régime. Des expositions ouvertes aux jeunes à partir du CE2.
« Le sculpteur de la République »
D’une famille parisienne modeste, « communard » en 1871, ce qui lui valut de s’exiler à Londres jusqu’en 1879, Aimé-Jules Dalou commence sa carrière en France dans les années 1880. Artiste engagé, il eut à coeur de célébrer la République depuis ses origines, depuis la Révolution. Sa carrière est jalonnée de monuments ambitieux à la gloire des grands hommes de ce temps, et de la République.
Un parcours chronologique en huit étapes
L’exposition du Petit Palais présente les sculptures provenant du fonds d’atelier de l’artiste acquis en 1905 par la Ville de Paris, et qui offre un panorama sans équivalent de la création de Dalou. Des prêts, provenant de collections publiques et privées, complètent l’ensemble et permettent d’évoquer toutes les étapes de la fabrique d’un monument et les « secrets d’atelier » d’un sculpteur du XIX ème siècle.
Les trois premières sections présentent sa personnalité, ses débuts de sculpteur, ses premiers succès, son adhésion à la Commune, et l’exil en Angleterre qui en découla. Les trois suivantes témoignent de son retour en France, de son engagement pour la République avec la conception de monuments ambitieux qui suscitèrent l’enthousiasme populaire, et firent dire à Charles Péguy que la République de Dalou est « vivante », « triomphante » et « parfaite », bien loin des représentations convenues de l’imagerie officielle.
Une section explicite la conception d’un monument, depuis l’esquisse, la maquette, jusqu’ à la réalisation de l’oeuvre en pierre , en marbre ou en bronze. Le monument à Gambetta sert d’exemple à cette genèse. Une partie de l’exposition est réservée également à ses oeuvres décoratives, parfois d’inspiration mythologique, comme la « Bacchanale » et le « Triomphe de Silène ». L’exposition se clôt sur le » Monument aux ouvriers », inachevé, qui devait glorifier le peuple ouvrier dont il était issu, et qu’il concevait dans le secret. »Dalou, après Dalou » explicite comment la Ville de Paris a rendu hommage à ce fervent républicain, et comment ses oeuvres ont pu être rassemblées.
« Un admirateur du siècle des Lumières »
Le musée Cognacq-Jay a choisi de mettre en valeur les oeuvres intimistes du Maître. « Dalou. Regards sur le XVIII ème siècle » montre comment un grand artiste républicain du XIX ème pouvait puiser son inspiration dans le siècle des Lumières, balançant entre l’exaltation des hauts faits de la Révolution et la nostalgie des grâces de l’art rocaille. Trente cinq terres cuites, plâtres, bronzes sont présentés, confrontés à des oeuvres du XVIII ème siècle issues des collections propres du musée, et font ainsi écho aux créations de Boucher, Houdon, Clodion, Lemoyne…
Sept thèmes abordés
Le visiteur découvre ces oeuvres intimistes, gracieuses, librement inspirées du XVIII ème à travers sept thèmes: » La Révolution incarnée », » Sensuelle mythologie », »Visages de l’enfance », « Gestes gracieux », »Moments d’intimité », « Jeunesse immortalisée », « De la nature ».
Le parcours démontre la variété des sources esthétiques choisies, adaptées à la demande des commanditaires privés, la fidélité tout au long de sa vie, à des sujets mythologiques, sa prédilection pour la vie quotidienne dans des milieux modestes. Les oeuvres présentées témoignent aussi de son attachement à une vie familiale simple et heureuse, elles expriment le bonheur familial que vivait l’artiste auprès de son épouse qui prêtait ses traits pour les représentations de femmes paisibles et silencieuses, absorbées dans leurs tâches quotidiennes ( « La brodeuse » par exemple..)
Les animations autour de l’exposition « Dalou, le sculpteur de la République »
Des visites-conférences de l’exposition sont prévues, ainsi que des visites couplées des deux expositions, suivies d’ateliers de séances de croquis et de modelage.
Pour les groupes scolaires, des visites-découvertes sont possibles, du CE2 à la Terminale,sur réservation, du mardi au vendredi, de 10h à 12h, et de 14h à 16h30, auprès du service pédagogique (01 53 43 40 36)
Les animations autour de l’exposition « Dalou. Regards sur le XVIII ème siècle »
Des visites-conférences de l’exposition sont prévues le samedi. Des ateliers sont proposés aux enfants de 6 à 11 ans, « Portrait sculpté » et « Le corps en mouvement ».
Le service éducatif et culturel du musée Cognacq-Jay propose aux enseignants, sur réservation des visites de l’exposition adaptées au niveau des élèves du primaire à la Terminale. Les réservations se font par téléphone, du lundi au vendredi de 10h à 13h au 01 40 27 07 21.
Béatrice Flammang
Le site de l exposition « Dalou, le sculpteur de la République »