A l’occasion de la sortie mercredi 18 septembre du film de Simon Moutaïrou, « Ni chaînes ni maîtres », mettant en scène la révolte d’esclaves au XVIIIème siècle contre l’ordre colonial français en Isle de France (l’actuelle île Maurice), Parenthèse cinéma propose aux enseignants, en accès libre, un remarquable dossier pédagogique, éclairé par des chercheurs spécialistes du ‘marronnage’ –à savoir : l’évasion, ultime recours des esclaves pour tenter d’échapper à l’enfer de leur condition-, un sujet très peu représenté dans les fictions françaises au cinéma.
Exploration d’un pan méconnu de l’histoire de l’esclavage
Un riche dossier aux pistes historiques étayées et précises, complétées par des déclinaisons pédagogiques par thèmes, dates-clés, cartes, gravures d’époque et photographies du film à l’appui, comme autant d’appels à la créativité, à l’intelligence et à l’imaginaire des élèves. Un ensemble méthodique et cohérent, conçu par une professeure d’histoire-géographie, en partenariat avec la Fondation pour la mémoire de l’esclavage. Et des références de ressources sur le sujet disponibles en ligne au Musée d’histoire de Nantes.
Pour découvrir le film avec leurs élèves, les enseignants sont également invités à organiser, en prenant contact avec la salle la plus proche de leur établissement, des séances dédiées.
« Ni chaînes ni maîtres » : des esclaves ‘marrons’ héros de leur propre histoire
Argument. 1759. Isle de France (actuelle île Maurice). Massamba (Ibrahima Mbaye) et Mati (Anna Diakhere Thiandoum), esclaves dans la plantation d’Eugène Larcenet (Benoît Magimel), vivent dans la peur et le labeur. Lui rêve que sa fille soit affranchie, elle de quitter l’enfer vert de la canne à sucre. Une nuit, elle s’enfuit. Madame La Victoire (Camille Cottin), célèbre chasseuse d’esclaves, est engagée pour la traquer. Massamba n’a d’autre choix que de s’évader à son tour. Par cet acte, il devient un ‘marron’, un fugitif qui rompt à jamais avec l’ordre colonial.
Propos de Simon Moutaïrou : ‘Je rêve que le film puisse circuler et créer des ponts entre la France métropolitaine, les Antilles, la Guyane, la Réunion, l’île Maurice, le Sénégal, le Bénin et tout le continent africain. Il existe une continuité, un cousinage des mémoires entre ces territoires.
Je pense aussi à la jeune génération, celle de mes filles. Jeune, j’aurais aimé qu’on m’en dise davantage sur l’esclavage et le marronnage. Je manquais d’images. Pour s’envoler, mon imagination d’adolescent avait un besoin vital d’icônes françaises qui me ressemblaient’.
Samra Bonvoisin
« Ni chaînes ni maîtres », film de Simon Moutaïrou-sortie mercredi 18 septembre 2024