Par François Jarraud
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Fait-on vraiment tout pour lutter contre l’échec scolaire ? Pour l’AFEV, qui organisait le 19 septembre sa « 5ème Journée du refus de l’échec scolaire », à coup sûr, non. Les experts invités par l’Afev se sont empressés d’expliquer ce qu’il faudrait faire.
« Il y a une énorme tolérance de l’échec scolaire ne France ». Les faits donnent raison à Nathalie Mons, marraine de cette journée. Avec 120 000 à 150 000 jeunes qui quittent le système éducatif sans réelle qualification chaque année, l’échec et le décrochage sont des problèmes prioritaires pour le système éducatif.
L’Afev a eu la bonne idée d’interroger des raccrocheurs. Leurs témoignages montrent les points faibles du système éducatif. La classe de seconde est celui du risque de décrochage , suivie par la troisième. On est là en fin de scolarité obligatoire et à une charnière entre deux mondes scolaires bien différents. La rupture est vécue de façon différente par les jeunes décrocheurs : angoisse , soulagement ou indifférence à peu près en proportion égale. C’est que la moitié des fiuturs décrocheurs ont commencé à sécher bien avant de décrocher. Ils mettent en accusation l’orientation, le manque d’intérêt, la solitude aussi face à leurs difficultés.
Les sociologues M. Esterel et B. Moignard ont mis l’accent sur les fautes de l’Ecole. Ainsi M Esterle montre que la façon dont sont gérés les retards peut inciter au décrochage. B Moignard montre celui du climat scolaire.
Vincent Peillon s’est invité dans la Journée en envoyant une vidéo où il détaille 4 facteurs de décrochage. Pour le ministre il faut renforcer le primaire, là où apparaissent les premières inégalités scolaires. Il souhaite renforcer l’image des LP et revoir l’orientation.
Nathalie Mons ramène aux pratiques actuelles de la classe. « L’école n’est pas assez inclusive », souligne-t-elle. « On a l’impression que tout a été fait pour lutter contre l’échec scolaire mais les résultats témoignent du contraire ». Sociologue mais aussi pilote d ela concertation nationale, elle est bien placée pour que la 6ème Journée du refus de l’échec scolaire soit moins désespérante.
François Jarraud
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L’OCDE montre l’intérêt des programmes de seconde chance
« Apprendre ne se termine pas avec l’enseignement obligatoire », écrivent les experts de l’OCDE dans un nouveau numéro de « PISA à la loupe » (n°19). Basée sur une étude canadienne, la publication de l’OCDE montre que les jeunes améliorent leurs compétences en lecture après la sortie de l’enseignement obligatoire. Certains réussissent même à effacer les inégalités de départ. Pour l’OCDE il faut donc soutenir les programmes de « seconde chance ».
Ne jamais se résigner. « Le fait que des jeunes, quel que soit leur niveau éducatif de départ, peuvent continuer à acquérir des compétences en lecture de 15 à 24 ans, montre que personne ne devrait se résigner à des compétences faibles du fait d’une éducation initiale insuffisante », explique l’OCDE. « Les programmes de seconde chance et la flexibilité en éducation peuvent aider les jeunes qui n’ont pas eu la chance d’être soutenus dans leur éducation ».
Ce raisonnement s’appuie sur une étude canadienne qui a étudié en 2009, quand ils avaient 24 ans, les compétences en lecture d’un groupe de jeunes qui avait subi les tests PISA en 2000 à l’âge de 15 ans. L’étude montre que de 15 à 24 ans les jeunes ont gagné en moyenne 57 points en compétences, soit l’équivalent d’une année.
Même les inégalités peuvent disparaître. CERTES ? Les plus forts surclassent toujours les plus faibles même si le niveau de tous monte. Cependant toutes les inégalités ne subsistent pas. L’étude montre que les jeunes nés hors du Canada qui, à 15 ans avaient un niveau inférieur à celui des élèves nés au Canada, ont rejoint leur niveau moyen à 24 ans. L’écart entre immigrés et natifs disparaît !
Cette étude ne nie pas l’importance des années d’éducation obligatoire. Les progrès de 15 à 24 ans ne sont pas les mêmes selon le bagage éducatif de départ. Mais elle montre qu’il n’y a pas de fatalité et que l’on peut remédier aux inégalités scolaires après la sortie de l’adolescence.
La démonstration a une valeur différente selon les pays. En avril 2011, Nathalie Mons nous faisait déjà remarquer que dans de nombreux pays de l’OCDE, comme la Finlande, le Japon, la Nouvelle-Zélande, la Norvège ou l’Irlande, les dispositifs de seconde chance expliquent le fort taux de diplômés dans la population. « En Finlande, en Norvège ou en Nouvelle-Zélande, par exemple, 10% des diplômés du second cycle de l’enseignement secondaire – l’équivalent de notre bac – ont plus de 25 ans », précisait-elle. En France, la démonstration a d’autant plus de valeur que la reprise d’études après une interruption est quasiment impossible.
F. Jarraud
Lien :
Pisa in Focus n°19
http://www.oecd.org/pisa/pisainfocus/pisa in focus […]
N. Mons en avril 2011
http://cafepedagogique.net/lesdossiers/Pages/2012/bb2012_23.aspx
La seconde chance à Vitry
http://cafepedagogique.net/lemensuel/Pages/microlycee.aspx
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La Maison de l’emploi du Val de marque, une zone située à l’est de l’agglomération lilloise, publie une intéressante étude sur le décrochage scolaire et l’orientation basée sur une vaste enquête auprès de toutes les parties : institutions, enseignants, jeunes etc.
Elle fait apparaître les signaux d’alerte du décrochage et pose les facteurs. Pour les adultes les causes sont à chercher dans la famille, le niveau de l’élève, le caractère du jeune. Pour les élèves, l’Ecole est mise en accusation : ennui, mauvaise entente avec els élèves, étiquetages, racisme, phobie scolaire…
» Au regard des éléments recueillis au cours des entretiens avec les jeunes, de puissants leviers peuvent être mobilisés », affirme le rapport. « Le partage des règles de la vie en communauté, la lisibilité des objectifs et des outils de chacun, l’accompagnement sur la méthodologie de l’apprentissage, un travail sur la justice et l’injustice, le développement de temps d’échanges citoyens… Si, dans l’idée les choses paraissent peut-être « évidentes », ou « déjà en cours », « déjà vues »…, elles ne demandent pas moins un effort considérable, à l’échelle de l’ensemble des acteurs du territoire pour une mise en application concrète « faisable ». »
L’orientation est aussi étudiée. L’entourage du jeune, ses préjugés restent les premiers facteurs de choix. Internet est l’outil le plus fréquemment utilisé, particulièrement le site de l’Onisep. Le stage de 3ème a aussi une importance surement démesurée. » Le stage de troisième est souvent un point déterminant, tout au moins a priori (avant la classe de 3ième). Le stage est plus ou moins perçu, jusqu’en 4ième, comme l’occasion de tester une hypothèse. Cela dit, ceci vaut quand il y a une hypothèse émise ». Le rapport préconise de lui donner « toute sa dimension »
F. Jarraud
L’enquête
http://www.mde-valdemarque.fr/images/stories/pdf/etat-des-[…]
Dossier régional Ile-de-France
http://cafepedagogique.net/regionales/Pages/idf24_Sommaire.aspx
Etude de G Balas
http://cafepedagogique.net/lexpresso/Pages/2012/0[…]
A qui la faute ?
http://cafepedagogique.net/lesdossiers/Pages/2012/2012Presid14.aspx
Combien de décrocheurs ?
Comment 122 000 décrocheurs deviennent-ils 254 000 ? Avant le Céreq, les Déchiffreurs de l’éducation avaient aussi réfléchi à la question. Ils avaient déjà mis en évidence que le nombre dépendait de l’usage politique que le pouvoir voulait en faire. Le Céreq revient sur les différentes définitions utilisées par l’administration pour comptabiliser un phénomène en réalité divers et parfois insaisissable.
On peut en effet compter les jeunes qui sortent du système éducatif sans diplôme reconnu du secondaire (122 000) ou les « sortants non réinscrits » (254 000). L’étude du Céreq montre que la bonne approche est forcément territoriale et qu’elle nécessite une collaboration entre les administrations si l’on veut éviter els doubles comptes. « La focalisation du débat sur la seule addition de décrocheurs est donc trompeuse. Réduire le flou du comptage implique en premier lieu de promouvoir la coopération transversale aux institutions, ce qui est déjà très avancé. Cela suppose peut-être aussi, en second lieu, d’affiner le repérage en privilégiant une approche territoriale du décrochage et des faibles qualifications ».
Bref du Céreq
http://www.cereq.fr/index.php/publications/Bref/Decrochage-s[…]
Sur le site des Déchiffreurs
http://www.cahiers-pedagogiques.com/blog/lesdechiffreurs/?p=35
Proposition de loi contre la suppression des allocations familiales en cas de décrochage
Auteure d’un rapport remarqué sur la carte scolaire, la sénatrice socialiste Françoise Cartron a déposé une proposition de loi visant à supprimer la loi Ciotti. Ce texte, adopté sous Sarkozy, privait du montant des allocations familiales les parents d’un décrocheur.
http://cafepedagogique.net/lexpresso/Pages/2012/09/1709201[…]
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