« Les progrès mondiaux vers la réalisation de l’enseignement primaire universel se sont interrompus », annonce l’Unesco avec la publication d’un nouveau recueil statistique le 26 juin. « De nouvelles données révèlent que le monde ne respectera pas l’un de ses engagements élémentaires : scolariser tous les enfants d’ici à 2015. Selon les données de l’Institut Statistique de l’Unesco, près de 58 millions d’enfants en âge de fréquenter l’école primaire (ayant, généralement, entre 6 et 11 ans) n’étaient pas scolarisés en 2012. Il est probable qu’un grand nombre d’entre eux n’aillent jamais à l’école ».
Alors que les dernières décennies ont vu des progrès remarquables dans la scolarisation, on assiste à la stabilisation de la situation. L’Unesco montre que c’est en Afrique que le progrès est arrêté. En Asie du sud et de l’est le nombre d’enfants et d’adolescents non scolarisés a reculé. Le nombre de filles non scolarisées a été divisé par cinq depuis 2000 au primaire et par deux dans le secondaire. En Afrique subsaharienne il n’y a pas de progrès dans el secondaire et trop peu au primaire. Ces chiffres occultent pourtant de réels efforts des pays africains. Ils sont desservis par une croissance trop rapide de la population.
L’analyse identifie six politiques qui se sont avérées efficaces pour aider les enfants en âge de fréquenter l’école primaire à s’inscrire à l’école et dont d’autres pays pourraient s’inspirer. C’est d’abord la suppression des droits de scolarité : Le Burundi a supprimé les droits de scolarité en 2005 et pendant les six années qui ont suivi cette mesure, le taux de scolarisation dans le primaire est passé dans le pays de 54 à 94 %. Puis les transferts sociaux en espèces : Au Nicaragua, qui a instauré en 2000 des transferts sociaux en espèces afin d’aider les familles à supporter les frais de scolarité, le pourcentage d’enfants qui n’étaient jamais allés à l’école est passé de 17 % en 1998 à 7 % en 2009. L’Unesco cite aussi une plus grande attention accordée aux minorités ethniques et linguistiques : En 2003, le Maroc a instauré l’enseignement du tamazight dans les écoles primaires. Le pourcentage des enfants qui n’étaient jamais allés à l’école est passé de 9 % en 2003 à 4 % en 2009. Enfin deux politiques fondamentales : augmentation des dépenses d’éducation : Le Ghana a doublé ses dépenses d’éducation et a vu le nombre de ses enfants inscrits à l’école passer de 2,4 millions en 1999 à 4,1 millions en 2013. Et améliorer la qualité de l’éducation : Le Vietnam, qui a instauré un nouveau programme scolaire accordant une attention particulière aux apprenants désavantagés, a réussi entre 2000 et 2010 à réduire de moitié le pourcentage d’enfants qui n’étaient jamais allés à l’école. Surmonter un conflit : Au Népal, l’écart – en termes d’accès à l’éducation – entre les enfants vivant dans des régions affectées par le conflit et ceux des autres régions a été comblé lorsque la guerre civile s’est achevée en 2006, notamment grâce à une augmentation des opportunités d’éducation, par exemple les bourses octroyées à des groupes défavorisés.
Cette étude prend aussi la forme d’un appel. L’aide en faveur de l’éducation a encore baissé. L’Unesco souhaite retrouver un niveau de soutien égal à 3,5 milliards. Dans les états sui réduisent leur aide se trouve la France. Selon la Campagne mondiale pour l’éducation, l’aide française au programme de l’Education pour tous pourrait passer de 50 millions à zéro.
Etude Unesco
http://unesdoc.unesco.org/images/0022/002281/228184F.pdf
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