Par Audrey FONTALIRANT
Le domaine de l’information est en constante et exponentielle mutation. Afin de mieux comprendre les difficultés rencontrées par notre public, afin d’être à même de mieux adapter et nos pratiques et nos enseignements, un ouvrage sur la psychologie cognitive, très intéressant et bien plus accessible qu’il n’y paraît.
Eléments de psychologie cognitive pour les sciences de l’information, Claire Denecker, Elisabeth Kolmayer- Paris : Presses de l’ENSSIB (Cahiers de l’ENSSIB), 2006 – 38 euros
Dans un contexte de mutation rapide des pratiques et des techniques dans le domaine de l’information, étudier le comportement cognitif de l’usager devenait essentiel. Quels processus entrent en jeu dans la recherche de l’information ? Comment expliquer les difficultés rencontrées par le public ?… C’est ce que se propose d’étudier la psychologie cognitive, pourtant jusque là peu sollicitée dans les sciences de l’information.
Cet ouvrage constitue un guide efficace. Le pari des auteurs est gagné : les notions a priori complexes s’éclairent par un propos clair et bien structuré. La réflexion se décompose en deux temps. Théories, méthodes d’étude et autres processus sont présentés pour chacune des grandes fonctions cognitives que sont la perception, la mémoire, l’apprentissage, les activités mentales comme le langage et la lecture. L’étude d’applications à des activités reliant sciences de l’info et psychologie cognitive clôt l’exposé.
La démarche adoptée, didactique car s’adressant à un public a priori largement néophyte, s’appuie en outre sur la volonté d’impulser une démarche active chez le lecteur par le biais d’exercices et d’expérimentations. La conclusion qui achève chaque chapitre permet de résumer les notions abordées et de les rattacher au domaine de l’information. Des outils comme le glossaire ou les différentes annexes permettent une utilisation rapide et fructueuse.
Il convient enfin de souligner les démarches historique et critique des auteurs. Le choix de l’enchaînement des notions traitées permet de voir l’évolution de la psychologie cognitive. Les auteurs en soulignent aussi les limites lorsque celle-ci se heurte à la complexité de processus comme le langage et la nécessité d’apports d’autres domaines comme la sociologie ou la pragmatique.
Sur le site de l’enssib
http://www.enssib.fr/article2.php?id_cat=65&idx=433&cat=Les+presses