Quelle tendance révèle le baromètre 2024 de l’Autonome de solidarité ? L’Autonome de solidarité compte 471 307 adhérent.es en 2024, dont 82,6% enseignants, 6,6% des personnels d’encadrement. Il publie chaque année son baromètre du climat qui entend rendre compte du « quotidien des personnels d’éducation dans leur environnement de travail ». Le baromètre 2024 publié le 30 novembre 2024 vient confirmer la dégradation du climat scolaire dans les établissements et la hausse des agressions. Il corrobore les dernières enquêtes et rapports comme celui de la médiatrice de l’Éducation nationale. L’Autonome de solidarité souligne que les « litiges sont en hausse de 7%, (et) la protection des agents via le mécanisme de protection fonctionnelle en baisse relative », et alerte les pouvoirs publics.
Une baisse de l’octroi de la protection fonctionnelle
L’Autonome de Solidarité (ASL) souligne que seules 8 demandes sur 46 de protection ont été accordées, soit 17% des dossiers. Pour Jean-Louis Linder, Président de L’ASL, « cette situation est inacceptable en regard des attaques toujours plus nombreuses subies par nos collègues ».
Une hausse de 27,25% des plaintes
Le nombre de plaintes a augmenté de 27,25%, soit 509 plaintes déposées, majoritairement pour menaces de mort et diffamation. Seulement 36 ont été traitées par la justice. Le taux de traitement autour de 7 % reste stable. Pour le président de l’ASL, « le faible taux de prise en charge des dossiers, en particulier ceux sans recours judiciaire, est une forme d’abandon de ces agents en première ligne. Par ailleurs, la hausse significative des plaintes – notamment pour menaces de mort et diffamations – met en lumière la gravité croissante des incidents qu’ils subissent. Il est urgent que l’administration réagisse face à cette réalité préoccupante et renforce ses dispositifs de protection ».
Hausse de demandes de protection juridique et des dossiers de renseignement
En 2023-24, 10 865 dossiers ont été ouverts, soit une hausse de 7% par rapport à 2023. de l’année précédente. 5362 dossiers ont été ouverts en Renseignement juridique personnalisé avec une hausse de plus de 10%. La majorité de ces dossiers relève d’agressions ou d’un sentiment d’agression et dans près d’un cas sur deux, il concerne un des représentants légaux d’un élève ou un proche de la famille. Les personnels de direction dans le 2nd degré et les directions d’école sollicitent l’ASL. Les responsables de l’ASL plaident pour une plus large formation juridique et déplorent la tendance à la baisse des formations des personnels. La Secrétaire générale de l’ASL Sylvie Guyot souligne que « des solutions existent pourtant : la prévention doit être renforcée par le biais de formations adaptées aux personnels » et qu’« il est par ailleurs essentiel de garantir un accès plus systématique à la protection juridique ».
Les situations de conflits se banalisent dans les établissements scolaires. Comme les organisations syndicales des enseignant.es, les rapports du Snupden-Unsa, et celui de la médiatrice de l’Éducation nationale, le baromètre de l’Autonome de solidarité révèle des relations dégradées entre les familles et les personnels et un climat de défiance.
Djéhanne Gani
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