Citoyenneté numérique, citoyenneté mondiale, citoyenneté écologique, citoyenneté interculturelle, écocitoyenneté, eurocitoyenneté, etc. Avec préfixe ou adjectif, la citoyenneté se conjugue au pluriel, reflétant les préoccupations sociopolitiques de nos sociétés. Faut-il « découper en tranche » la citoyenneté ? Quels objectifs doit-on et peut-on assigner à l’école pour éduquer et former les futurs citoyens et citoyennes ? Et quelles pédagogies pour y parvenir ?
Parle-t-on d’ailleurs de citoyenneté, de civisme ou de civilité ? Veut-on des citoyens émancipés et capables de se saisir des enjeux et défis de leur époque pour faire leurs choix, ou des citoyens respectueux de la morale qu’on leur a inculquée étant enfants, via des programmes et des pratiques orientés vers le civisme ? La tension entre ces deux projets devient de plus en plus forte, en France comme dans d’autres pays (avec les exemples du Québec et du Brésil dans le dossier). Comment s’en accommoder dans les pratiques pédagogiques et comment répondre aux injonctions et impératifs parfois contradictoires ?
Car la façon dont enseignants et enseignantes se saisissent des nouveaux enjeux de l’éducation à la citoyenneté dans les écoles et les établissements n’est pas sans conséquences sur la manière dont la citoyenneté se vit et s’incarne ensuite socialement et politiquement au quotidien.
Un dossier coordonné par Camille Roelens, maître de conférences en sciences de l’éducation à l’université Lyon 1, et Aurélie Zwang, maîtresse de conférences en sciences de l’éducation à l’université de Montpellier.