Pour l’intersyndicale éducation, les annonces présidentielles sur le lycée professionnel « ne tiennent pas compte des mobilisations unitaires historiques de l’automne qui ont démontré́ le refus et la colère des personnels face à son projet ».
Et les motifs de colère sont nombreux.
L’augmentation des Périodes de Formation en Milieu Professionnel (PFMP), « qui avait été écartée car rejetée par l’ensemble des acteurs de la formation professionnelle », est synonyme de « désorganisation de l’année de terminale », « relève pas d’une demande des personnels et n’a jamais été discutée avec les organisations syndicales ». L’intersyndicale y voit un risque réel de « faire bondir le taux d’absentéisme »
La gratification est aussi sujet de mécontentement. « Financée par de l’argent public, s’appliquera en septembre 2023 avec beaucoup de questions sans réponses. Elle sera différente suivant le niveau et l’année de formation ».
Quant à la carte des formations, qui « devra répondre aux besoins des entreprises locales » et qui seront pour une partie d’entre elles tout simplement supprimées dès la prochaine rentrée, l’intersyndicale refuse cette « cette vision qui réduit l’enseignement sous statut scolaire à la seule employabilité immédiate » et qui engendrera « un plan brutal de reconversions forcées, particulièrement pour les collègues des filières tertiaires ».
« Lutter contre le décrochage scolaire ne peut se résumer à la mise en place de la demi-journée de « découverte des métiers » au collège et à des cours de soutien sur les savoirs fondamentaux et encore moins à des mesures d’accompagnement vers l’emploi liées au pacte » soutiennent les organisations syndicales. « La version du pacte pour les PLP propose des missions complémentaires directement liées à la réforme et son objectif de renforcer les liens école entreprise. Le « travailler plus pour gagner plus » ne peut pas constituer une solution pour remédier au décrochage salarial. De plus, ce pacte va inéluctablement renforcer les inégalités salariales entre les femmes et les hommes alors que l’égalité́ est brandie comme une grande cause nationale ».
« L’ensemble des annonces du Président vont désorganiser les lycées et risquent de fragiliser les conditions de travail, et même d’emploi de nombreux personnels des lycées professionnels»concluent-elles.