Si l’on écoute la région Île-de-France, la fermeture de 9 lycées parisiens est presque une chance pour les élèves d’avoir de meilleures conditions d’apprentissage. Ce n’est pas l’avis des enseignants qui manifestaient le 8 novembre au moment du CIEN. JP Véran y voit un contre-exemple de gestion respectueuse des ressources humaines.
Alors qu’une très large intersyndicale ( (Cgt, Cnt, FO, Fsu, Se Unsa, Snalc, Sgen Cfdt et Sud) manifestait devant l’hotel de la région Île-de-France, le CIEN apprenait que ce ne serait pas 7 mais finalement 9 lycées parisiens qui disparaitraient en 2 ans. À la rentrée 2023, la région souhaite fermer les lycées G Brassens, A Carrel, S Valadon, Brassaï, Ch. De Gaulle et les sites Charenton du lycée T Gauthier et Friant du lycée L de Nehou. À la rentrée 2024 suivraient les lycées J Monod et F Rabelais. Ces annonces ont entrainé une forte mobilisation des enseignants le 8 novembre. Ils ont manifesté devant l’hotel régional.
Si certains lycées déménagent à faible distance , comme le lycée Brassaï, d’autres vont imposer des temps de trajet aux élèves comme ceux de S Valadon (du 18ème au 16ème) ou A Carrel du 19ème au 15ème. Des élèves ne retrouveront pas leur cursus comme ceux de Brassens. La région justifie le transfert par la chute des effectifs lycéens à Paris (- 8000 en 2022). Elle avance aussi la vétusté de certains locaux comme à S Valadon. Elle vante aussi les bienfaits d’appartenir à un lycée proposant une offre éducative plus importante pour améliorer les conditions d’enseignement. Pour la région comme l’académie, ces fermetures sont surtout un moyen de rationaliser l’offre en assurant une meilleure rentabilité des moyens d’enseignement. A noter que l’académie promet aux 180 personnels qui voient leur établissement fermer une réaffectation proche de leur lieu d’exercice grâce à l’importance des départs en retraite.
« Fermeture totale ou partielle de lycées professionnels parisiens, redéploiement des formations, des élèves et des personnels, tout cela décidé sans concertation aucune, un « parfait » contre-exemple d’école de la confiance et de gestion respectueuse des ressources humaines », note JP Véran sur son blog. « Voici une mesure particulièrement symbolique au moment où l’on célèbre les cinquante ans du lycée Lemonnier, qui perdrait donc son caractère de lycée polyvalent pour devenir exclusivement un lycée professionnel. Une mesure également très symbolique avec le départ de neuf classes d’enseignement général pour accueillir trois classes d’enseignement professionnel, les six autres classes perdues étant sans doute annonciatrices de fermetures ultérieures partielles ou complètes d’autres lycées professionnels. Une mesure qui s’applique au premier lycée public parisien en valeur ajoutée pour la réussite au baccalauréat session 2021 : magnifique reconnaissance institutionnelle du travail des personnels et des élèves ! Une mesure qui réduit à néant les possibilités de mixité sociale, de coopération, d’interaction entre élèves du général et du professionnel. Chacun dans son couloir, la ségrégation scolaire a encore de beaux jours devant elle ».