Plus de 300 podcasts sonores ou vidéo, classés par chapitre des programmes de SES : c’est ce qu’Alia Chouaikhia, professeure de SES au lycée Colomb de Sucy-en-Brie (94) et formatrice, propose aux enseignants de SES. Cet appétit pour les podcasts renvoie à des pratiques différentes en classe. Pour qu’Alia Chouaikhia, les podcasts sont un outil pour garder le contact avec une génération adepte des écrans et entretenir le plaisir d’enseigner.
Une collection de plus de 300 podcasts pour les SES
« Quand la crise sanitaire est arrivée, je me suis dit que c’était l’occasion de faire passer mon enseignement du texte à la vidéo ou au podcast sonore. C’est aussi une occasion sur laquelle sauter pour toucher une génération tout le temps penchée sur les écrans ».
Alia Chouaikhia a commencé à recenser les podcasts qui peuvent être utiles pour les cours de SES. Au point d’en proposer plus de 300, couvrant tous les chapitres aux programmes. « J’épluche les sites et je mets de coté ce qui peut correspondre au programme et à l’actualité. Nous avons une discipline ouverte à l’actualité et aux débats », nous dit-elle.
Utiliser et créer son podcast
Alia Chouaikhia a développé aussi des usages différents des podcasts. Ils sont parfois utilisés en classe inversée pour préparer le cours. Parfois ils sont insérés dans le cours avec un questionnaire remis aux élèves. « Par exemple pour faire comprendre le rapport interdécile, une notion centrale et pas facile du cours sur les inégalités, j’ai trouvé un excellent podcast de la Banque de France. En 2 minutes les élèves comprennent ».
Parfois ce sont les élèves qui sont invités à créer un podcast. « Ils travaillent en groupe et ils décident de faire une vidéo ou seulement du son », nous dit-elle. « Durant le confinement j’ai réussi à les faire travailler de cette façon ». Les élèves ont une fiche outil qui présente l’activité , les guide et leur propose de faire le bilan de leur activité et de s’auto évaluer. Avant de réaliser le podcast, Alia Chouaikhia corrige la liste de questions prévue par les élèves. « Je les ai fait travailler de cette façon sur le lien social et la crise sanitaire, par exemple ».
Pour Alia Chouaikhia, avec ces podcasts « le savoir est mieux expliqué et il est mieux appris. Ca intéresse aussi les élèves. Ca les rassure et leur donne confiance. Ca apporte plus de participation au cours. Et la posture du professeur change. Il devient accompagnateur », explique Alia Chouaikhia.
« Ca me donne envie de travailler »
Certes elle reconnait les limites de cet outil. Il y a les problèmes de maitrise technique et d’équipement. Surtout, « il ne faut pas que le podcast domine le support écrit. Car au bac l’épreuve est écrite. Mais le podcast motive les élèves et les prépare à leur vie future d’étudiant et de citoyen qui doivent savoir prendre la parole ».
Mais les podcast représentent encore davantage pour Alia Chouaikhia. J’ai appris grâce à eux à avoir un cours plus vivant où la dimension humaine, personnelle et même affective est plus présente. Les élèves sont formidables. Ils collaborent. Ils nous font confiance. Et ça me donne de la motivation et envie de travailler ».
Propos recueillis par François Jarraud