Les nouveaux programmes EPS du lycée
général et technologique sont parus. Qu’est-ce qui
change ? C’est un texte cohérent avec celui du
collège, accessible et qui laisse une part importante au
travail collectif des équipes pédagogiques. Le
texte questionne également sur l’enseignement des
activités artistiques mais aussi sur
l’évaluation…
Un programme cohérent avec le
collège
Pour commencer, nous tenons à souligner la
cohérence avec les programmes des collèges. Ce
programme en reprend la terminologie : les champs
d’apprentissage (à la place des CP), les APSA, les
attendus de fin de lycées. La terminologie est claire,
compréhensible et commune avec les collègues des
collèges. La liste nationale d’activité est
maintenue (elle n’est pas présente au
collège) et est organisée par champs
d’apprentissage.
Un programme accessible…
La première qualité d’un programme est son
accessibilité, le fait que les enseignants
l’utilisent et ne s’en détournent pas. La
structure proposée ainsi que la terminologie ne bouleverse
pas les collègues qui pourront s’en emparer
d’autant mieux.
Ce qui change : engager les
élèves de seconde dans un processus de
création artistique
Le texte avance que les 5 champs d’apprentissage (CA)
sont un passage obligé. Il est d’ailleurs
précisé qu’une « attention
particulière sera portée au CA N°5 ». Ces
exigences ne sont pas nouvelles pour les collègues des
lycées. Par contre, le texte précise qu’en
seconde, les élèves doivent « être
engagés dans un processus de création ».
Qu’est-ce qu’un processus de création ? A quoi
correspond-il ? Les collègues vont-ils se détourner
de l’acrosport et programmer la danse ou les arts du cirque
? Chaque équipe EPS devra apporter des réponses
à ces questions.
Notons au passage qu’il est précisé
qu’il faut un temps long d’apprentissage pour
atteindre les AFL (ce qui est logique), mais rien n’est
imposé sur la programmation… 4 ? 3 ? Pourquoi pas
même 2 sur l’année de terminale ? Cela peut
aussi être une entrée pour les collègues si
les contextes le permettent…
Tout ce qui n’est pas interdit est
autorisé… liberté donnée aux
équipes ?
C’est peut-être par là que les
équipes pédagogiques pourraient s’engouffrer.
Ce texte étant peu contraignant, le travail de
réflexion sur le projet EPS pourrait débuter par la
phrase suivante : quel lycéen physiquement et socialement
éduqué veut-on construire dans notre
établissement ? En ayant une vision à plus long
terme (Bac+3 Bac-3), quels sont les aspirations, les besoins de
nos élèves ?
La différence avec les programmes
précédents, c’est qu’il n’y a
plus de « compétence attendue » par niveau et
par APSA. Le programme précise en effet que « Les
enseignants sont responsables de la déclinaison des AFL
par APSA et de la démarche pour y atteindre ».
Autrement dit, les enseignants exercent leur
responsabilité de concepteurs afin de définir des
contextes d’apprentissage spécifiques dans lesquels
les élèves pourront s’engager.
Dis-moi ce que tu évalues, je te dirai comment
tu enseignes…
C’est LA question primordiale selon nous. Et nous
considérons que la profession doit s’emparer de
cette question car plusieurs options sont possibles. Va-t-on vers
un statut-quo, ce qui aurait pour effet de faire bouger à
la marge les pratiques ? Une autre possibilité serait de
laisser l’initiative de la construction des fiches
d’évaluation par les équipes EPS
elles-mêmes, validées par les IPR ou une commission
académique. Cette option que nous défendons
permettrait de donner réellement du poids au travail des
équipes pédagogiques. Ne nous leurrons pas, toutes
les études montrent que chaque fiche Bac est
discutée, remodelée par les collègues.
C’est un processus presque inévitable pour pouvoir
s’adapter à ses élèves, à son
contexte local. Et si la vraie innovation de ces textes
lycées passait par l’évaluation et notamment
celle comptant pour le baccalauréat ? Il y a bien
sûr du travail, un cadre à definir, notamment pour
garantir l’équité sur tout le
territoire… nous y sommes favorables !
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