Quoi de neuf sur la réforme du français au lycée ? L’été 2019 a vu la publication de sujets zéro pour l’écrit du baccalauréat. En série générale, le sujet de dissertation est ainsi énoncé : « Qui incarne le héros tragique dans Britannicus ? » Ce sujet centré sur l’œuvre parait en contradiction avec la note de service selon laquelle la dissertation devait soulever « une question littéraire portant sur l’œuvre et le parcours associé » : les autres textes lus ne semblant pouvoir ici servir que de points de comparaison ou d’élargissement, la confusion augmente. En séries technologiques, un texte de Lévi-Strauss de 1952 est à résumer. Il est accompagné du sujet d’essai suivant : « Les voyages et le tourisme favorisent-ils aujourd’hui l’ouverture à la diversité des cultures? Vous développerez de manière organisée votre réponse à cette question, en prenant appui sur Le Voyage de Bougainville, de Diderot, sur le texte de l’exercice de la contraction et sur ceux que vous avez étudiés dans l’année dans le cadre de l’objet d’étude « La littérature d’idées du XVIe au XVIIIe siècle ». Vous pourrez aussi faire appel à vos lectures et à votre culture personnelle. » Ce sujet parait aussi étonnant : comment expliquer l’erreur sur le titre de l’œuvre de Diderot ? comment justifier un tel imbroglio temporel invitant à la confusion de pensée ? Par ailleurs, le site lettres de l’académie de Lyon a publié une lettre officielle sur le renouvellement du programme en 2020-2021 : les œuvres et les parcours relevant de la poésie et du théâtre seront entièrement renouvelés. L’annonce est susceptible de démotiver bien des enseignant.es actuellement au travail sur ces objets d’étude à l’obsolescence programmée. Dans une réforme qui impose les œuvres, les parcours, les méthodes de lecture…, ces annonces ont suscité en ligne de nombreuses réactions de découragement ou de colère : les professeur.es de français se sentent méprisés.
La note de service sur les épreuves de l’EAF