Qu’est-ce qui peut faire bouger l’Ecole ? Apparemment ses usagers. C’est ce qui ressort du rapport 2013 de la médiatrice de l’Education nationale, Monique Sassier, publié le 14 mai. Face à la montée continue des réclamations, elle fait avancer la réglementation. Cette année, le rapport recommande d’aménager la carte scolaire et les études médicales du Paces.
A quoi peut bien servir une médiatrice de l’Education nationale ? Sans doute à éviter à l’institution scolaire un certain nombre de défaites en justice. Mais la médiation sert aussi à faire bouger une institution dont la souplesse n’est pas la première qualité. Ainsi la médiatrice a fait passer dans le loi sur l’enseignement supérieur adoptée en 2013 des recommandations concernant la publicité des établissements privés et leur labellisation. Elle est pour quelque chose dans la réduction drastique du nombre de masters de façon à rendre les études supérieures plus transparentes.
Ce baromètre des tempêtes de l’Education nationale fait face à une croissance continue des plaintes des usagers. Sur 11 288 dossiers instruits, 7 542 proviennent d’usagers de l’école. Ce sont eux qui font augmenter d’un millier le nombre de réclamations alors que celles du personnel diminuent. Les premiers réclamations concernent la scolarité, la carte scolaire et les inscriptions (2800 cas), les examens et concours (1700), la vie scolaire (1200), les questions financières des usagers et surtout les bourses (1100) et seulement ensuite les mutations des enseignants (600).
S’agissant de la carte scolaire, allégée depuis 2007, la médiatrice souligne le désir de sécurité des parents et leur manque d’information sur l’affectation de leur enfant. Les parents sont en proie aux rumeurs. POur M Sassier, « il faut passer de la rumeur à l’information », il faut aussi plus d’humanité. Elle recommande d’améliorer l’information des familles sur la sectorisation et les critères d’affectation en associant les chefs d’établissement et les associations de parents d’élèves aux critères de sélection et au découpage des zones géographiques des écoles, collèges, lycées en accord avec les collectivités territoriales compétentes. Ces informations devraient être affichées sur Internet. M Sassier invite l’administration à motiver ses décisions et à demander aux parents leur motivation. Tous les parents devraient avoir une réponse sur l’affectation de leurs enfants avant le 20 juillet, alors qu’une partie des élèves n’est affectée aujourd’hui qu’en septembre. Elle demande aussi que les établissements privés entrent dans Affelnet afin de pouvoir mieux gérer les places dans le public.
Le rapport met aussi le projecteur sur le Paces, le parcours unique de première année des études médicales. Le Paces est un obstacle que de nombreux étudiants n’arrivent pas à sauter. Ainsi 20% des mentions Très Bien du bac échoueraient. Pour M Sassier il faut réaménager l’année de PACES pour améliorer la poursuite d’études en élaborant un référentiel de compétences et de connaissance donnant aux étudiants de PACES une base dans les matières scientifiques leur permettant de rejoindre, si le niveau est acquis, une L2 scientifique. Il faut globalement clarifier la procédure de réorientation en arrêtant des règles pour l’accès en L1 et en L2. C’est la seule façon « d’arrêter le gâchis humain », dit-elle.
Monique Sassier sera-t-elle entendue ? Elle a avoué avoir rencontré le nouveau ministre pour évoquer avec lui ce rapport. Au regard des années précédentes, Benoît Hamon devrait donner suite aux recommandations de la médiation de l’Education nationale.
François Jarraud
Le rapport
http://www.education.gouv.fr/cid79360/rapport-2013-de-la-mediatrice-de-l[…]html
Sur le site du Café
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