Par Béatrice Flammang
Quelques expositions, manifestations que la Café vous invite à aller voir…
Combien d’artistes pourraient justifier que l’on s’attarde ainsi sur seulement cinq années de création ? Il y a cinquante ans, Bob Dylan sortait son premier album, vite suivi par six autres, de 1963 à 1966, qui faisaient de lui une star d’envergure internationale. L’exposition » Bob Dylan, l’explosion rock 61-66″ rend hommage au musicien dans les années 60 alors qu’il est à son apogée. Concerts filmés, archives sonores, couvertures de disques, manuscrits, guitares mythiques, interviews, revues de presse font revivre cette fulgurante ascension. Une soixantaine de clichés en noir et blanc, pris par le photographe Daniel Kremer qui le suivit pendant plus d’un an, plongent les visiteurs dans son intimité en 1964 et 1965. Cet hommage au musicien poête, autant connu pour sa musique que pour ses textes, porte parole d’une société en mouvement, est à découvrir jusqu’au 22 juillet 2012, à la Cité de la musique.
Le parcours de l’exposition est chronologique. Trois salles présentent successivement son enfance et ses influences musicales, sa période folk, et la naissance du Folk rock. Une seconde partie est consacrée exclusivement à la découverte de Bob Dylan et de la France. Très jeune Bob Dylan, de son vrai nom Robert Zimmerman, se passionne pour la musique pop qu’il écoute à la radio, décide d’apprendre à jouer de la guitare, du piano, de l’harmonica et se rêve chanteur pop professionnel. Adolescent il s’achète les disques d’Elvis Presley et monte au lycée son groupe » Les Golden Chords ». A l’université, il découvre les chansons folk qui font fureur sur les campus, et la musique folk devient sa nouvelle passion, le chanteur Woody Guthrie l’influence particulièrement. Il rejoint New-York pour le rencontrer en 1961 et compose un hymne à son mentor alors très malade, « Song to Woody ». Photographies, guides d’écoute, pochettes de disques, guitares et vêtements de ses idoles évoquent ces diverses influences. L’exposition fait revivre toute cette musique telle qu’elle arriva aux oreilles de Dylan.
A New-York, le jeune homme, qui a tout juste vingt ans, se précipite à Greenwich Village, royaume des clubs de folk, chante partout où il le peut, écrit des chansons et lit de la poésie. La chance lui sourit quand un journaliste du New York Times rédige un compte rendu enthousiaste d’une de ses prestations, il décroche alors un contrat pour Colombia Records et sort son premier disque. Quatre années vont suivre pendant lesquelles le chanteur crée, enregistre des albums merveilleux, compose l’un des répertoires les plus forts de l’histoire, « Blown in the Wind », » Masters of war », »Don’t Think Twice », » It’s All Right », »With God on our side », » The Times They Are a Changin » qui devient le nouvel hymne de la jeunesse où une voix prophétique annonce un monde en pleine mutation. D’autres airs comme « Chimes of Freedom », » A hard Rain’s a Gonna Fall » deviennent des cris de ralliement. Bob Dylan est le plus influent des auteurs de chansons engagées à une époque où, aux Etats Unis, le mouvement des droits civiques et la guerre du Vietnam font éclore un grand nombre de chansons protestataires. L’artiste folk devient l’idole d’une génération. De nombreux guides d’écoute et des archives audiovisuelles permettent de revivre cette période foisonnante. En 1965, le jeune chanteur de folk se mue en rock star, il se réoriente vers le rock qu’il avait délaissé à ses vingt ans. Sa prestation au Festival de folk de Newport le 24 juillet illustre ce virage devant ses fans abasourdis. Ce concert exceptionnel est retransmis sur grand écran. Le folk rock est né. Si ce nouveau genre propose une manière rock de chanter au son des guitares électriques, ses textes s’éloignent radicalement des habituels thèmes pop dépourvus de profondeur. Grâce à Bob Dylan, l’écriture de chansons rock est quasiment du jour au lendemain devenue adulte. La chanson » Like a Rolling Stone » va démoder à tout jamais l’ancien concept du single pop/rock. Elle est considérée comme le plus grandiose moment de rock de tous les temps. Cet immense classique est d’une facture musicale complexe avec des changements d’accords atypiques et une interprétation vocale peu conventionnelle.
Mais la succession d’albums historiques et de concerts fracassants en Amérique et en Europe prend temporairement fin en 1966 lorsque Bob Dylan se blesse dans un accident de moto. Le chanteur prend prétexte de cet accident pour se retirer du monde jusqu’en 1968. La Cité de la musique a choisi d’arrêter à cette date l’exploration de sa carrière musicale.
La seconde partie de l’exposition, intitulée « Bob, Hugues, Françoise et les autres », est consacrée exclusivement aux rapports privilégiés entre Bob Dylan et la France. Photographies, extraits audiovisuels, interviews font revivre les moments qu’il passa en France, et ses rencontres avec Johny Hallyday, Hugues Auffray, Françoise Hardy à qui il dédia un poème. Le chanteur souffle ses 25 bougies à l’Olympia. Une copieuse revue de presse d’une quarantaine d’articles, conçue par la Médiathèque de la Cité de la musique, donne la mesure de l’impact du chanteur décrit comme le » troubadour des temps modernes ». Les visiteurs peuvent aussi regarder les interviews de quatre auteurs-journalistes français évoquant les différentes facettes de l’artiste. Une projection d’extraits du documentaire culte « Don’t look back » tourné en 1965 clôt le parcours. En sortant de l’exposition, tout un chacun aura compris que Bob Dylan, ce jeune homme au physique juvénile et à l’oeil malicieux, dont les musiques résonnaient telles des poésies, est assurément un des musiciens les plus emblématiques de la seconde moitié du XXème siècle.
En famille
Des visites guidées sont proposées aux familles avec enfants à partir de 10 ans. La visite-atelier « Live Music Dylan » est réservée aux jeunes de 10 à 14 ans. Après la découverte de l’exposition, les jeunes reprennent en atelier une de ses protest songs avec des instruments acoustiques et électriques, guitare, banjo, harmonica…
Pour les enseignants
Des visites découvertes de l’exposition sont organisées pour les élèves de la 5 ème à la Terminale, avec un conférencier. Les réservations se font uniquement par téléphone du lundi au vendredi au 01 44 84 44 84. Dans le cadre de l’exposition, la Médiathèque présente un dossier en ligne » Bob Dylan et ses interprètes ». Ce dossier propose de retrouver sept des chansons emblématiques de Bob Dylan extraites de ses sept premiers albums. Aux côtés de la version originale, figurent trois ou quatre interprétations pour la plupart enregistrées dans les années 60, dont une version adaptée en français.
Béatrice Flammang
L’exposition
http://www.citedelamusique.fr/bobdylan/
Le parcours de l’exposition
http://www.citedelamusique.fr/minisites/1203_dylan/exposition.aspx
Le site pour les enseignants
http://www.citedelamusique.fr/francais/espace_pro/enseignants_2009[…]
La brochure scolaire
http://www.citedelamusique.fr/pdf/brochure_scolaire_1112.pdf
Le dossier Bob Dylan en ligne
http://mediatheque.cite-musique.fr/masc/
Cima da Conegliano ?… Toute l’Europe de la fin du Quattrocento le connaissait ! Et pourtant il est tombé dans l’oubli, car l’histoire ne retient que quelques grands noms. Le musée du Luxembourg répare cette injustice et lui consacre sa première rétrospective en France jusqu’au 15 juillet. Une trentaine d’oeuvres, dont certaines monumentales et prêtées pour la première fois par les musées italiens, permettent de découvrir cet artiste vénitien méconnu. Cette rétrospective réunit des oeuvres exceptionnelles prêtées par les plus grandes institutions internationales. Une scénographie splendide les plonge dans une sorte de pénombre qui valorise les qualités de paysagiste de Cima.
Cima da Conegliano compte parmi les peintres célèbres et très sollicités qui travaillent à Venise à la fin du XVème et au début du XVIéme siècle, à l’époque où la ville devient un des pôles les plus brillants de la Renaissance italienne. Son atelier connaît un succès pérenne à partir des années 1490. Sa peinture est appréciée et recherchée par une clientèle exigeante. Le doge de la Sérénissime le considère comme le plus grand maître de l’art sacré. Sa notoriété et son influence dépassent en son temps les frontières de la Vénétie et de l’Italie.
L’exposition suit le fil chronologique de la carrière du peintre et permet de comprendre l’évolution de son art. La première partie , « les origines de Cima » explique comment ce jeune homme, que rien dans ses origines ne prédestinent à réussir à Venise en tant qu’ artiste, s’impose par son talent et réalise une carrière remarquable. Les documents d’archives le concernant sont peu nombreux. Bien des aspects de sa vie restent donc enveloppés de mystère, à commencer par sa date de naissance, traditionnellement située entre 1459 et 1460, et ses études. Né à Conegliano, une bourgade aux pieds des Dolomites, Giovanni Battista est surnommé » Cima », à cause du métier de Cimatore exercé par son père un tondeur de draps. « Cima da Conegliano » installe son atelier à Venise dès 1486 et s’impose très vite comme le maître des grands retables en explorant des effets de composition inédits, où se mêlent de manière originale nature et architecture. Pendant vingt ans, Cima occupe les sommets de la peinture sacrée. Cette ascension sociale , Cima la doit à une forme de perfection fondée sur la minutie de son dessin, sa maîtrise de la peinture à l’huile (une technique relativement nouvelle), l’étendue de sa palette aux couleurs lumineuses. Il propose une nouvelle manière de concevoir le rapport entre l’homme et la nature dans les panneaux qui inaugurent l’âge d’or de la peinture vénitienne.
Le parcours de l’exposition présente ensuite « Venise, au temps de Cima », « la cité la plus glorieuse… »comme l’a décrit Philippe de Commynes dans ses Mémoires en 1495. Une exceptionnelle gravure sur bois la représente au faîte de sa puissance. Dans la section suivante » Cima peintre d’art sacré », le visiteur découvre les monumentaux tableaux d’autel et les peintures aux sujets dévotionnels, conçues pour des commanditaires privés. Cima est reconnu comme le peintre d’art sacré par excellence, en dépit de la concurrence qui fait rage à Venise où des dynasties de peintres comme celles des Bellini ou des Vivarini sont déjà fort bien implantées. Le soin fascinant avec lequel il décrit les visages, les expressions et les regards, souvent mélancoliques, lui permet de conférer à ses peintures une profonde humanité.
Mais ce sont aussi les paysages qui ont rendu Cima célèbre. Le peintre souhaitait que le spectateur puisse reconnaître un lieu réel, s’émerveiller de son authenticité. Il excelle dans la représentation de la nature, combinant la minutie des détails et une extrême douceur. Partout apparaît son amour des vastes étendues, exaltées par la lumière, encadrées de montagnes et de collines qui évoquent les reliefs caractéristiques de sa région natale, chère à son coeur. Nul autre avant lui, n’a su rendre l’atmosphère argentée et légère de la Vénétie.
Dans la Venise de la fin du XVème siècle, Cima est aussi le peintre humaniste par excellence. La section intitulée « Cima et l’ humanisme vénitien » rassemble ses oeuvres profanes. Composées pour des commanditaires aux goûts raffinés et sophistiqués, elles constituent presque un cas unique au sein de la production vénitienne de l’époque. l ‘artiste interprète les fables des Anciens, en particulier celles d’Ovide, qui lui fournissent de nombreux sujets narratifs représentés sur de grands décors ou sur les parois des coffres de mariage.
L’exposition se clôt sur les relations entre « Cima et ses contemporains ». Bien qu’attentif à maintenir un haut niveau de perfection, le peintre ne cherche pas à faire évoluer radicalement son style, pour suivre les nouveautés impulsées notamment par Giorgione, il préfère explorer jusqu’au bout la voie qui était la sienne. Son influence est déterminante pour les maîtres de la génération suivante, Lorenzo Lotto, Titien…qui sauront retenir les leçons de sa peinture et y puiser des idées pour leurs propres compositions.
Les enfants sont particulièrement attendus à cette exposition qui leur a préparé bien des activités.
En famille
Pour visiter de façon ludique l’exposition, un livret-jeu, « Le musée imaginaire de Cima » est proposé aux enfants et disponible au comptoir de la billetterie. Le parcours est découpé en 6 étapes avec des énigmes à résoudre dont les solutions sont données à la fin du livret. Pour effectuer une visite autonome de l’exposition, deux audioguides sont proposés et il est possible d’en télécharger le contenu. Celui réservé aux adultes et aux jeunes à partir de 13 ans, commente 19 chefs d’oeuvre. Un parcours spécifique est réservé aux enfants de 7 à 12 ans, où Cima en personne les entraîne à la découverte de la Renaissance. Il leur explique la vie à son époque et ce que représentent les tableaux. Certains personnages s’adressent directement aux jeunes pour leur expliquer leur histoire. Ce sont 12 peintures que découvrent les enfants sur un ton aussi ludique que didactique.
Des visites guidées, animées par un conférencier du musée, sont proposées aux familles. Des visites contées, accessibles aux familles avec enfants à partir de 7 ans, présentent les oeuvres en ponctuant le parcours de récits bibliques, mythologiques et de contes de la Renaissance italienne. Des visites-ateliers sont également organisées, avec un conférencier , pour les enfants seuls, âgés de 8 à 12 ans. Pour préparer ou enrichir la visite de l’exposition, l’application » Cima da Conegliano » est disponible en version française sur Apple Store et Androïd Market.. Une conférence est programmée le 28 juin à 18h30 par le musée avec pour thème » Les ateliers vénitiens et leurs pratiques au XVème et au XVI ème siècles.
Pour les enseignants
Les expositions du musée du Luxembourg ont vocation à s’inscrire dans des projets pédagogiques autour de l’enseignement de l’histoire des arts. Le musée propose deux types d’activités à destination des publics scolaires: découvrir l’exposition dans le cadre d’une visite guidée d’ 1 h, ou suivre un atelier d’1h45, conjuguant visite de l’exposition et pratiques artistiques. De copieux dossiers pédagogiques leur sont réservés, leur proposant des pistes pédagogiques et thématiques, spécifiques écoles, collèges ou lycées.
Béatrice Flammang
Le site de l’exposition
http://www.museeduluxembourg.fr/fr/expositions/p_exposition-10/
Les visites
http://www.museeduluxembourg.fr/fr/infos-pratiques/individuels/
Le site pour le jeune public
http://www.museeduluxembourg.fr/fr/mon-luco/
Les activités pour les jeunes
http://www.museeduluxembourg.fr/fr/mon-luco/activites-jeunes-public/
Le site réservé aux enseignants
http://www.museeduluxembourg.fr/fr/mon-luco/enseignant/
Les dossiers pédagogiques
http://www.museeduluxembourg.fr/fichier/p_pdf/13/dossier_ped[…]
Deux expositions parisiennes réunissent un couple mythique. Paris rend hommage pour la 1ère fois au couple tumultueux des années 1900, José Maria et Misia Sert. Peintre et décorateur, José Maria Sert, surnommé le « baroque moderne », est à l’honneur au Petit Palais, et Misia, sa première épouse, est la star de la nouvelle exposition du musée d’Orsay. Tous deux ont formé le couple mythique de la vie artistique parisienne des années 1900, et inspiré Cocteau pour sa pièce » Les monstres sacrés ». José Maria peignait des décors fabuleux pour les personnalités du monde économique et politique. Misia inspirait les peintres, les musiciens, et les écrivains, et soutenait les Ballets russes dans leur quête de renouveau chorégraphique.
L’exposition » José Maria Sert, le Titan à l’oeuvre » présente, jusqu’au 5 août 2012, 120 oeuvres de l’artiste catalan, dont des panneaux gigantesques, des maquettes, des esquisses et entend redonner sa place dans l’histoire de l’art à l’une des grandes figures « parisiennes » de l’art international du XXème siècle. Le musée d’ Orsay rend hommage, jusqu’au 9 septembre 2012, à » Misia, reine de Paris », muse, mécène et arbitre du goût pendant plusieurs décennies. Portraits, peintures, morceaux de musique, manuscrits, affiches, célèbrent cette personnalité magnétique qui inspira tous les artistes de son temps.
Petit Palais
Au Petit Palais, les visiteurs, dès leur entrée, sont plongés et enfermés dans un univers féerique par « Les quatre saisons », ces décors monumentaux, réalisés en 1917-1919, où l’artiste associe les quatre parties du monde aux quatre saisons. L’exposition suit ensuite un parcours chronologique, les commissaires ont choisi de faire pénétrer le public dans l’atelier de l’artiste pour montrer son originale et rigoureuse manière de travailler, outils et résultats sont mis en parallèle. Le séquençage de l’exposition reprend les grandes périodes de la vie artistique de Sert: ses premières commandes, son ascension, sa conquête de Paris, de l’Europe et de l’Amérique. Les premiers projets pour décorer la cathédrale de Vic, exposés au Salon d’Automne de 1907 le rendent célèbre. Il devient rapidement le décorateur le plus couru du tout -Paris. De décorateur pour particuliers richissimes, il devient décorateur institutionnel, et multiplie les projets pour une clientèle d’élite du monde politique et du monde économique. De grandes commandes publiques lui sont passées, la mairie de Barcelone, une nouvelle fois la cathédrale de Vic. L’artiste est reconnu mondialement, il « part » à la conquête de l’Amérique, où lui sont proposés à New-York les décors de l’hotel Waldorf Astoria et du Rockefeller Center. En 1934 il est chargé par le gouvernement espagnol d’une décoration pour la Société des Nations à Genève. La réalisation des décors publics diffère de la production des commandes privées. Pour résoudre les décors publics, Sert introduit dans sa méthode de travail, l’utilisation des mannequins de bois articulés qu’il photographie et qui lui permettent d’atteindre une grande abstraction pour traiter des thèmes d’envergure morale comme la Paix, le Progrès, la Justice…Dessins préparatoires, photographies de travail, mannequins et maquettes permettent de comprendre la méthode de création originale et rigoureuse de José Maria Sert. En regard de sa carrière d’artiste, sa vie personnelle est relatée. Ses amis se comptent parmi les musiciens, les peintres, les écrivains. L’exposition du Petit Palais met en exergue les créations artistiques de José Maria Sert sous l’influence de sa première compagne Misia, puis de sa seconde épouse Roussy, sculptrice d’origine géorgienne.
Orsay
L’exposition du musée d’Orsay se penche particulièrement sur les relations sentimentales de José Maria Sert et de Misia et sur le rôle joué par ce couple emblématique dans la vie artistique de l’époque. L’exposition « Misia, reine de Paris » célèbre cette muse des temps modernes qui présida aux destinées de l’art, du goût et de la mode pendant plusieurs décennies. Elle présente Misia en quatre aspects: la musicienne, la muse , la mécène et l’amoureuse. Le visiteur est accueilli en musique par » La valse », composition que Ravel lui a dédiée. Misia très jeune reçoit des leçons de musique de Gabriel Fauré, et aime à donner des récitals pour ses amis. Elle fréquente les compositeurs les plus inspirés de son temps, Debussy, Ravel, Stravinski, Satie, Poulenc. Les peintres Vuillard, Bonnard, Valloton la représentent jouant du piano. Son mariage avec le directeur de « La Revue blanche » propulse la jeune musicienne au centre d’un groupe de créateurs d’avant-garde. « La Revue blanche » couvre tous les domaines, politique, artistique, social, elle attire les meilleures plumes et les artistes les plus novateurs de l’époque. Portraits, affiches, photographies célèbrent Misia, omniprésente dont le charme slave magnétise les artistes. « La Revue blanche » en faillite, la jeune femme épouse le magnat de la presse Alfred Edwards et préside aux soirées mondaines du tout-Paris. Elle voit sa vie métamorphosée par la rencontre en 1908 avec José Maria Sert. Celui-ci l’introduit dans les milieux artistiques d’avant-garde et lui présente Serge de Diaghilev. Bouleversée par la révélation de Boris Godounov, Misia s’engage aux côtés de l’imprésario en apportant un soutien financier à son entreprise. Dans son salon, elle réunit le nouveau gotha artistique.
Lettes, manuscrits, partitions, dessins, photographies témoignent de ses relations et de son influence sur tous les artistes de son temps. Des costumes du ballet « Parade » sont exposés, cette composition crée en 1917 par Serge de Diaghilev, sur une musique d’Erik Satie, un poème de Jean Cocteau, des décors et des costumes de Pablo Picasso. La dernière partie de l’exposition « Amours, castagnettes et tango » relate plus particulièrement sa vie romanesque et ses relations tumultueuses avec ses trois maris. Misia ne se remettra jamais de l’abandon de José Maria Sert, son troisième époux, pour la jeune Roussy et tente de vivre un impossible trio qui s’achève avec la disparition de Roussy en 1938. Cette situation inspira « Les monstres sacrés » à Cocteau, ami du couple Sert. Le visiteur peut écouter la pièce interprétée par Jean Cocteau lui-même. Un film de Bobsie Chapman, tourné en 1934, où apparaissent Misia, Roussy et Colette clôt l’évocation de la vie sentimentale de cette personnalité hors du commun, témoin et acteur de la création française pendant près de soixante ans.
Les visites
Le Petit Palais organise des visites-conférences et des visites littéraires qui permettent de découvrir l’exposition à travers des textes, des récits, des anecdotes…en rapport avec la vie de l’homme et la création de l’artiste. Le musée d’Orsay propose des visites-conférences et deux concerts.
Les applications
A partir d’une photo de l’affiche » José Maria Sert », l’application Pixee donne accès à toutes les informations relatives à cette exposition. Elle est téléchargeable gratuitement sur l’Apple Store. L’application officielle du musée d’Orsay sous iPhone ou sous Androïd permet de disposer de tout le programme du musée.
Pour les enseignants
Le service éducatif et culturel du Petit Palais accueille et accompagne les élèves, notamment dans le cadre de l’enseignement de l’histoire des Arts et propose un programme varié d’activités adaptées aux différents niveaux de classe. L’équipe éducative du musée d’Orsay propose une palette d’activités très variées pour explorer à la fois les collections et les expositions du musée de façon vivante, privilégiant le contact avec les oeuvres.
Béatrice Flammang
Exposition à Orsay
http://www.musee-orsay.fr/fr/evenements/expositions/au-musee-dors[…]
L’exposition » José Maria Sert, le Titan à l’oeuvre »
http://www.petitpalais.paris.fr/fr/expositions/jose-maria-sert-l[…]
Pour les enseignants
http://www.petitpalais.paris.fr/fr/activites/scolaires-et-enseignants
Pour les enseignants Orsay
http://www.musee-orsay.fr/fr/espace-professionnels/professionnels/en[…]
La documentation
http://www.musee-orsay.fr/fr/espace-professionnels/professionnels/en[…]
L’application
http://www.musee-orsay.fr/fr/outils-transversaux/espace-personnel/sur-votre-mobile.html
Sur le site du Café
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