Par François Jarraud
Faut-il supprimer la mixité pour lutter contre les inégalités ? La question s’impose dans les pays développés où on observe un écart croissant entre filles et garçons dans les résultats scolaires.
Ce que la mixité fait aux élèves
La mixité alimente des inégalités, souligne Marie Duru-Bellat, dans un article publié par la Revue de l’OFCE, dans un numéro totalement dédié à cette question. La sociologue souligne les différences de traitement opéré par les enseignants selon les sexes, ceux-ci encadrant davantage les garçons. Elle insiste aussi sur les inégalités entre disciplines, par exemple en maths.
Marie Duru-Bellat prend une fois encore des positions singulières. Ainsi elle estime que « le fait que les enseignants consacrent moins de temps aux filles peut les pousser à travailler de manière plus autonome, et leur envoyer le message selon lequel elles vont de toutes façons mieux réussir sans aide que leurs camarades garçons ». D’autres spécialistes mettent plutôt l’accent sur les difficultés des garçons à l’école.
Article Duru-Bellat
http://www.ofce.sciences-po.fr/pdf/revue/114/r114-10.pdf
Dans le Café, SOS garçons !
http://cafepedagogique.net/lemensuel/leleve/Pages/2009/[…]
L’école est-elle sexiste ? (Duru-Bellat)
http://cafepedagogique.net/lemensuel/larecherche/Pages/[…]
Dossier Journée de la femme
http://cafepedagogique.net/lesdossiers/Pages/Femmes.aspx
Des examens différents pour les filles et les garçons ?
Faut-il adapter les examens au genre ? La question est posée par l’Assessment and Qualifications Alliance (AQA), une entreprise qui organise les examens en Angleterre comme le GSCE, l’examen final du secondaire passé à 16 ans. Pour AQA, « les filles sont meilleures dans les travaux en contrôle continu (courseworks) et les garçons aux examens ». D’où l’idée de proposer des routes différentes pour valider son GSCE : pour les garçons un examen final, pour les filles une suite de travaux expérimentaux ou de dissertation.
Derrière cette question, un enjeu plus global : les filles obtiennent de meilleurs résultats que les garçons dans tous les pays développés. Même ceux qui ont réussi à construire des systèmes éducatifs particulièrement juste socialement (la Finlande par exemple), s’inquiètent des inégalités de genre. Parmi les multiples facteurs qui jouent sur cette réalité, le poids des stéréotypes « viriles » et des modèles auxquels sont confrontés les jeunes. Ainsi pour Jean-Louis Auduc, auteur d’un ouvrage au titre explicite (« SOS garçons ! »), « il faut sans doute dans certaines disciplines, certains apprentissages, organiser des activités pour toute la classe et des activités séparées par sexe pour mieux prendre en compte dans le cadre d’une pédagogie différenciée les rythmes et les approches de chacun. On l’a vu en France, dans le cadre des cours d’éducation physique et des cours d’éducation sexuelle, il est possible de prévoir des groupes non mixtes… La République se doit dans les années qui viennent de sauver les garçons, sinon ses valeurs d’égalité apparaîtront pour des pans entiers de la société comme des paroles sans sens et non des actes, donnant ainsi des armes à certains groupements pour combattre y compris par la violence, notre modèle de société démocratique et remettre en cause l’égalité des droits des filles et des garçons ».
Article du Guardian
http://www.guardian.co.uk/education/2010/jun/18/boys-girls-d[…]
Dossier SOS garçons
http://cafepedagogique.net/lemensuel/leleve/Pages/2009/10[…]
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