Par Antoine Maurice
En ce début d’année, le sport scolaire est à l’honneur, tout d’abord par la publication au BO d’une circulaire intitulée « développement du sport scolaire », puis par la création d’une journée du sport scolaire (le 22 septembre 2010, qui est également la journée de lutte contre l’échec scolaire).
A la lecture de la circulaire, l’accent est mis à la définition de grands axes de développement du sport scolaire et au rappel, je cite : « du rôle majeur de l’association sportive scolaire dans la vie de l’école ou de l’établissement ». Entreprise plus que louable et qui tient à cœur aux enseignants d’EPS.
Une circulaire qui arrive dans un contexte particulier !
Il convient toutefois de rappeler que cette circulaire arrive dans un contexte particulier. En effet, le conseil d’administration de l’UNSS (Union Nationale du Sport Scolaire), son directeur ainsi que le ministère ont annoncé en mars dernier une hausse globale de 19% du coût de la licence à la rentrée 2010. Augmentation qui place les associations dans une situation paradoxale, obligeant ces dernières à répercuter l’augmentation de la cotisation sur les familles… On est alors bien loin d’une politique visant au « développement du sport scolaire ». Et un sport scolaire pour tous !
Une vision quantitative et des objectifs à atteindre.
Très vite, l’un des axes est annoncé : le doublement du nombre de licenciés dans les trois années à venir. C’est à dire, passer d’un million de licenciés à 2 millions, en trois ans !
La circulaire précise également le rôle des recteurs dans la définition des objectifs à atteindre notamment en nombre de pratiquant.
Ainsi pourquoi rester sur une vision quantitative ? De plus, si on fait un calcul assez rapide, on se rend compte qu’en moyenne un enseignant d’EPS s’occupe d’une trentaine d’élèves (30 000 enseignants pour un million de licenciés), peut on faire d’une qualitatif avec 60 élèves ? Sans parler, de la dérive des objectifs à atteindre en terme de licenciés. Doit on se transformer en vendeur de licence UNSS ?
Une journée pour le sport scolaire
Autre évolution, la création d’une journée du sport scolaire. Comment en effet, ne pas adhérer à cette démarche, qui certes est annoncée trois semaines avant, mais qui a le mérite de réunir les différents acteurs au sein d’une même date. Cependant, encore une fois, cette journée arrive dans un contexte particulier et se trouve en contradiction avec certaines décisions ministérielles notamment concernant l’augmentation du coût de la licence de 19%.
Confusion Sport scolaire et Accompagnement éducatif volontaire ? Même objectif ?
A la fin de la circulaire un chapitre est consacré à l’association sportive et l’organisation du temps scolaire. Le législateur précise ainsi que « l’association sportive peut aussi proposer des activités à d’autres moments de la semaine, lors de la pause méridienne ou le soir après les cours, notamment dans le cadre du volet sportif de l’accompagnement éducatif ». Ne doit on pas se poser la question d’une certaine confusion entre le sport scolaire et l’accompagnement éducatif, confusion des objectifs, confusion des moyens, ou commence l’accompagnement éducatif, où s’arrête le sport scolaire ?
« Cours le matin », UNSS l’après midi ?
Ainsi, dans le contexte que l’on connaît concernant les rythmes scolaires notamment par rapport au slogan : « cours le matin, sport l’après midi ». Comment ne pas craindre une glissage lente mais certaine vers un sport scolaire l’après midi qui répondrait aux différents objectifs du socle commun comme le précise la circulaire, et laisserait l’EPS dans une position marginale…
Les deux textes au B.O.
Développement du sport scolaire
http://www.education.gouv.fr/cid52971/mene1020201c.html
La journée du sport scolaire